Chapitre 42

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Hanji me regarde avec un air du genre " il a l'air sérieux". Je lui réponds en haussant légèrement les épaules.

Livaï- vous avez fini de communiquer en pensant que je ne comprends pas ce que vous faites ?

Hanji fait les gros yeux et fait un geste de la main du genre " il est en colère". Je lui réponds par un sourire joueur mais Livaï nous interrompt de nouveau en me tirant par le bras avant de me pousser pour que j'avance devant lui.
Il m'emmène à un endroit plus reculer puis me regarde avec la même expression sérieuse de tout à l'heure avant de finalement prendre la parole.

Livaï- j'avais dit que l'on en reparlerait.

Moi- de quoi ? Demandais-je innocemment.

Livaï- contrairement à toi, j'ai de la mémoire. Tu m'as aisément insulté d'idiot dans la charrette.

Effectivement, il a de la mémoire le petit gars. Petit gars mais mémoire de cheval.

Moi- j'ai simplement pensé que tu voulais forcer la parole à Ayden alors que l'on voyait très clairement qu'il était traumatisé par ces enflures. Ça m'a énervé sur le coup.

Livaï- je n'ai jamais été réputé pour ma douceur.

Moi- je le sais... on peut dire que tu ne prends pas de pincette.

Livaï- quoi ? C'est un reproche ?

Moi- c'est un fait.

Je le regarde dans les yeux avant de déceler quelque chose.

Moi- qu'est-ce que tu veux me dire d'important ? Étant donné l'air sérieux que tu avais plus tôt, ce n'était pas pour me dire ça n'est-ce pas ?

Il soupire légèrement avant de prendre la parole.

Livaï- j'ai pas pu tout entendre plus tôt. Qu'est-ce qu'il a fait a ta famille ?

Oh, c'est ça dont il voulait parler. J'avoue que c'est un sujet encore assez sensible pour moi mais je comprends qu'il se pose des questions.

Moi- le pervers des bas fonds a été engager pour me pourrir la vie, le couteau lancé à mon visage quand je suis allée chez les brigades spéciales c'était aussi un de leur coup. Ils comptaient sur les titans pour faire le travail, tout comme ils l'ont fait pour Farlan...

Je remarque qu'il est crispé et serre les dents.

Livaï- ça me rend dingue d'entendre ça. Pour Farlan ou même pour toi, je n'ai pas été capable de vous protéger.

Moi- on fait tous des choix dans la vie mais tu n'es pas garant du choix des autres.

Livaï- je le sais.

Moi- mais j'ai aussi conscience que c'est frustrant ce genre de situation. Farlan aussi avait fait son choix, j'en ai fait aussi de mon côté. Tu ne peux pas être partout. Moi-même non plus je n'ai pas toujours été presente pour toi quand il le fallait. Le principal c'est de ne pas avoir de regrets. 

Livaï- tes phrases sonnent fausses, surtout la dernière.

Moi- non, je le pense vraiment. Dis-je froidement.

Il commence à m'irriter alors que l'on instaurait un dialogue dans le calme.

Livaï- je ne remets pas ce fait en question. J'ai l'impression que tu dis ce genre de phrase mais que toi-même, tu es dans le regret.

Pourquoi faut-il toujours qu'il appuie là où ça fait mal ?

Moi- effectivement, je te fais la morale alors que je suis celle qui souffre le plus de mes choix et ceux des autres. Mais tu sais, j'ai appris à vivre de cette manière.

Livaï- je m'en contre balance.

Je le méprise du regard. Il se fout de moi ou quoi ? Je respire un bon coup avant de prendre la parole.

Moi- le mieux c'est que je parte parce que dans le cas contraire, je vais vraiment m'énerver et je n'ai justement pas envie d'avoir de regret.

Je me tourne et décide de m'en aller. Je fais deux pas avant qu'il me prenne par le bras pour que je lui fasse face. Je donne un coup de bras sèchement de façon à ce qu'il me lâche. Je poursuis mon chemin de nouveau mais il me tourne vers lui en me prenant par l'épaule. 

Livaï- je n'ai même pas le temps de m'exprimer que tu pars au quart de tour. Maintenant, tu vas m'écouter et je ne veux pas entendre un mot.

Je le regarde dans les yeux en silence avant de lui faire signe pour lui faire comprendre que j'étais prête à l'écouter.

Livaï- je ne comprends pas que tu te laisses simplement faire. Tu subis le choix des autres et c'est tout ? Tu vas rien faire pour changer ce fait ?

Moi- les choix des autres sont la conséquence de mes propres choix.

Livaï- qu'est-ce que tu racontes ? Quelqu'un de cinglé t'a mis ça dans le crâne ? 

Moi- non, c'est simplement que l'on attire ce que l'on est. On attire la peur par la peur, la haine par la haine. Tu vois le schéma ?

Livaï- ça ne change en rien ce que je te disais plus tôt, fais en sorte de le mériter.

Moi- mériter quelque chose après avoir eu une réputation comme la mienne... je suis définitivement souillée. Je pourrais faire autant d'actes héroïques que je le souhaite, je resterai " le masqué ". À croire qu'il faut être un homme pour avoir du cran, personne ne s'était douté que j'étais une femme.

Livaï- bouges-toi le cul ! T'es la seule à désider de ton sort.

Moi- on n'est pas tous comme toi monsieur costaud. 

Nous nous regardons droit dans les yeux en silence. Ce silence montre à quel point l'atmosphère devient tendue.

Moi- personne n'a autant prêté attention à moi avant que je devienne ce personnage mystérieux des bas fonds. Pendant ce temps, je cherchais mon frère, mais même lui a fini par croire que je n'existais plus et toi aussi, tu as fait la même chose.

Je le fixe dans les yeux en essayant de dissimuler ma tristesse.

Moi- malgré mes soucis de mémoire, je me suis souvenue de toi, je faisais des recherches de manière inconsciente. Toi, tu m'as aussi mise de côté, comme si j'appartenais à une autre époque. Je suis la seule qui court derrière les autres. D'abord Farlan, toi et ensuite Eren. Donc tu vois, malgré ma bonne volonté, ça ne fonctionne pas comme je l'espère.

Livaï- c'est ton interprétation, mais me concernant, je ne voyais pas les choses sous cet angle, et je suis persuadé qu'il en vaut de même pour Farlan.

J'ai le regard qui est dans le vide. C'est comme ça que je vis les choses. Je me suis toujours sentie seule. Je tourne finalement mes yeux sur Livaï. Il semble vouloir s'expliquer mais il ne le fait pas.

Moi- je vais te demander cette fois de me laisser partir sans me rattraper. Je comprends ton point de vue cependant ne me l'impose pas.

Je décide de partir marcher pour me vider la tête. Je me suis faite rejoindre quelques minutes plus tard par Eren.

Eren- j'ai appris ce qui s'est passé avec les brigades spéciales, tout va bien ?

Moi- franchement non mais mettons ça de côté pour le moment.

Eren- je ne sais pas si le moment est propice mais... j'aimerai te poser une question très sérieuse.

Je m'arrête de marcher en le regardant de manière interloquée.

Moi- il n'y a pas de bons ou mauvais moments, pose-moi ta question.

Eren- je me demandais... serais-tu prête à me suivre si je décidais d'agir en solo ?

Je crois qu'à l'instant où il m'a sortie cette phrase, ma respiration s'est stoppée.

Pour Ma Survie Et Celle De L'humanité (TOME 2) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant