Pour Ma Survie Et Celle De L'humanité (TOME 2)

Chapitre 18

Livaï s'est subitement retourné vers moi, ça m'a tellement surprise que j'ai dégagé ma main en essayant de suivre sa rapidité d'exécution. Pour essayer d'être naturelle, je passe ma main droite dans mes cheveux, l'air de rien. À vrai dire, c'est secrètement ce que je recherchais à faire, je voulais capter son regard fuyant. Sauf que dorénavant, c'est moi qui essaie d'éviter son regard. Alors que mon cœur bat déjà à la chamade, Livaï saisit la main qui me permettait de cacher légèrement mon visage. Voyant que je ne le regarde toujours pas, il tourne mon visage de façon à ce que mes yeux rencontrent les siens. Son visage est déjà proche, si proche que son souffle effleure ma peau. Ses yeux jonglent entre mes yeux et mes lèvres, les miens sont incrustés dans ses yeux bleus. Mes joues s'échauffent de plus en plus sans que je ne puisse faire autre chose qu'être captivée par ses yeux. Soudainement, il me cache la vue de sa main. C'est suite à son intervention que j'ai ressenti la douceur de ses lèvres se poser sur les miennes. Instinctivement, mes yeux se ferment à son contact. Il retire sa main de mes yeux pour se poser sur ma joue en tenant ma nuque pour intensifier notre échange. Au moment où je pense que notre baiser est terminé, je me recule légèrement. C'est à cet instant qu'il me rapproche de lui avec sa main toujours fixée sur ma joue pour joindre à nouveau ses lèvres aux miennes. Sa respiration s'accélère, et ses mouvements également. Il intensifie encore et encore, si bien que je commence à ne plus suivre la cadence. Soudainement, il pose chacune de ses mains sur mes épaules pour le forcer à s'éloigner de moi. Je l'observe en reprenant ma respiration. Son regard se dérobe de mes yeux, il finit même par me lâcher pour se repositionner de façon à être de profil. Était-ce ça dont il parlait l'autre fois ? Il n'avait pas envie d'être à la merci de ses envies, durant cet instant, j'ai été à la merci des siennes. Ça ne me déplaît pas, c'est juste que je ne m'y attendais vraiment pas.

Livaï- Ne te laisse pas aussi facilement faire.

Moi- Que les choses soient claires, je me laisse uniquement faire parce que c'est toi.

Livaï- tu vois, ce n'est pas d'un chat dont tu as besoin. 

Je le regarde blasée, pourquoi tout est ramené à ce pauvre chat ? 

— Vous formez un très beau couple.

Je cherche du regard cette voix. Livaï aussi semble surpris et fait de même. Mes yeux s'habituent un peu plus à l'obscurité, je parviens à dissimuler un vieillard adossé sur un mur les bras croisés. Il est bizarre celui-là. Quand tout à coup, mon esprit me fait songer au vieux, Pixis.

Moi- le vieux ?

Pixis- Alors comme ça, j'ai raison ? Tu sais quoi, je ne sais même pas pourquoi je pose la question.

Moi- que fais-tu ici à une heure aussi tardive ?

Pixis- Je suis venu discuter avec Erwin concernant Ayden Evans. Tu comptais me le dire quand pour vous deux ?

Moi- Quand j'aurais été prête psychologiquement. Peut-être.

Pixis- Si ça peut vous rassurer, je n'ai rien vu de spécial. Je t'ai dupé parce que mon instinct ne me trompe pas, lui.

Moi- Je ne te croyais pas aussi tordu.

Pixis- Détrompe-toi, il n'y a pas que toi qui sais faire preuve de ruse. Affirme-t-il en s'en allant.

Tandis que cette situation me crispe un peu, Livaï lui semble parfaitement détendu. Il n'avait pas menti lorsqu'il m'avait dit qu'il n'en avait rien à cirer de ce que peuvent penser les autres. Après une nuit de sommeil, je ne sais pas pourquoi, mais je sens que la journée s'annonce compliquée. En ouvrant la porte du réfectoire, le calme règne dans la pièce. Faut dire que personne n'est réveillé à cette...