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J'entre dans une pièce où se tiennent 12 personnes. Parmi eux, certains que je connais : Clint, Gally, Minho, Frypan, Winston et Zart. Sans oublier Alby et Newt, à la tête de tous les blocards. Un sentiment de malaise s'immisce en moi. Tous les regards sont braqués sur moi. 

On me dit de m'installer sur une chaise sur le côté et d'écouter. 

- Bon, commence Alby, on va d'abord résumer la situation. Un jour après l'arrivée de Thomas, la Boîte remonte une fille, Marylyn. Elle tient un papier dans la main, a des seringues dans sa poche et a été attachée, alors que personne ne l'a jamais été. Sur le papier, il était marqué "c'est la dernière, après c'est fini" et la Boîte n'est plus redescendue. Quand elle s'est réveillée de son évanouissement passager, elle se rappelait de son prénom. Chose pour laquelle tous les blocards ont mis 1 ou 2 jours. Nous lui laissons une journée de repos, et elle se fait attaquer par Ben, qui avait réussi à se cacher dans la forêt après l'agression de Thomas. Et pour finir, une semaine après son réveil, elle ose contrer nos règles en essayant d'aller dans le labyrinthe, tout en en profitant pour m'insulter. Sans oublier sa crise de nerfs il y a quelques heures. 

Ce n'est qu'un résumé, mais j'ai l'impression qu'il ne s'agit que de reproches. Et puis, c'est quoi cette histoire de mot et de seringue ? Personne ne me l'a dit. Un rire nerveux à peine perceptible s'échappe. Maintenant, je vais être témoin de mon propre jugement. 

- En toute honnêteté, à part la violation du règlement, elle n'a pas vraiment fait de mal volontairement, dit Frypan. 

- Il a raison. Elle voulait devenir coureuse, non ? Alors je pense qu'elle voulait juste nous prouver qu'elle en était capable. Réfléchis Alby, tu penses vraiment qu'elle se serait jetée dans le labyrinthe, alors qu'elle était à peine remise, pour rien ? Demande Minho. 

- Non, accorda Alby. Mais ce qu'elle a dit, elle n'avait pas à le dire.

Ils semblent tous acquiescer, mais une voix s'élève. 

- Sauf qu'elle souffrait. Et souffre encore. Depuis son arrivée, elle a même pas pu respirer cinq minutes. Quand elle était à l'infirmerie, qui est venu la voir, lui demander si ça allait ? Personne. 

Je plonge mon regard dans celui de Newt. Il m'adresse un faible sourire en coin. 

- Toi non plus, tu n'y est pas allé, signale Clint. 

- Non. Mais au moins, j'ai un minimum de jugeote pour voir ce qui m'entoure. Ce qu'il s'est passé toute à l'heure, c'était pas seulement une crise passagère. C'était une vraie implosion. Alby, quand je suis arrivé, tu te rappelles de ce que j'ai fait quelques jours après ?

- Exactement la même chose, finit par dire ce dernier. 

J'affiche une expression fermée, éteinte. 

- Pour toi, qu'est-ce qu'il faut faire ? Demande Zart. 

- Prenez-la comme coureuse, dit Newt. 

Des protestations s'élèvent. Je scrute chacun des visages. 

- Minho, c'est toi qui décide, coupe Alby. 

Il semble réfléchir quelques secondes. 

- Je sais pas comment elle court. On peut essayer. Si ça marche, je la prends. 

- Très bien, termine Alby. Dans deux jours, Minho verra si tu es capable de devenir coureuse. En attendant, tu resteras au gnouf. 

Je relâche tout l'air contenu dans mes poumons. Inconsciemment, j'avais retenu ma respiration pendant qu'il clôturait la réunion. Je suis tellement rassurée. Rester deux jours dans un pauvre trou à rats ne va pas me tuer. Les matons, puis Alby, sortent les uns après les autres. 

Newt et moi sommes les derniers à sortir. J'agrippe sa manche. 

- Merci, dis-je en un souffle. 

Il me sourit et une lueur étrange s'allume dans ses yeux. Je n'arrive pas à comprendre ce que c'est. 

Je retire ma main et un long frisson parcourt mon bras. Qu'est-ce qu'il m'arrive ? 

Je me mets à marcher et constate qu'il est toujours à côté. Je le questionne du regard et il dit :

- Je t'accompagne. 

On se dirige alors vers la prison enfouie dans le sol. Je saute à l'intérieur. Il ferme la porte et la verrouille. Il commence à partir, quand je lui dis :

- Désolée, pour toute à l'heure. Peut-être qu'au fond de moi je le pensais vraiment, mais j'avais pas à tout vous balancer comme ça. 

- C'est rien, je comprends, répond-il.

Puis il s'éloigne. Je vais m'adosser à un mur. N'ayant rien d'autre à faire, je vais essayer de retrouver quelques souvenirs. N'importe quoi, pour avancer un minimum. Je réfléchis à comment je pourrai accéder à nouveau à ces "flashbacks". 

Mais j'ai beau me creuser la tête, farfouiller dans chaque recoin de ma mémoire, rien ne vient. Ma mémoire a disparu. Peut-être qu'aller dans le labyrinthe me permettra d'en savoir plus. En tout cas, il faut déjà que Minho juge si j'en suis capable. Et ça, c'est encore une autre histoire.

Au premier regard | Newt & MarylynOù les histoires vivent. Découvrez maintenant