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La course continue. On se bouscule, le chemin est faiblement éclairé et les sons résonnent partout. On tourne dans un couloir étroit. Toutes les portes sont fermée. On arrive au bout. Il y a une double porte scellée par une chaîne et un cadenas. Les fondus arrivent dans le couloir.

- Aidez-moi, crie Thomas.

- Je vous couvre, dit Winston en pointant une arme sur les fondus.

Le bruit des coups de feu se mélange à celui de Thomas qui essaie d'enfoncer la porte.

- Ils se rapprochent ! Je hurle. Poussez-vous !

Je fonce et donne un coup dans la porte avec mon pied. Elle cède et on s'engouffre à l'intérieur.

Un bruit sourd. Winston est tombé. Un fondu le tire en arrière.

On tente d'attraper sa main tandis que Minho essaie de fermer la porte. Les fondus griffent Winston qui hurle alors qu'on le récupère.

- Courez ! Je dis.

On part à toute vitesse vers la sortie.

- Là-bas ! Je crie en indiquant un renfoncement dans le sol. On n'a qu'à se cacher en dessous pour la nuit.

On descend jusqu'à un petit abri. Chacun pose ses affaires.

- Tout le monde va bien ? Je demande.

- On ne peut mieux, ironise Thomas.

Je regarde le sol, perturbée. Un sentiment de culpabilité m'envahit à nouveau. Je regrette de les avoir entraînés là-dedans. Finalement, les blocards avaient raison quand ils disaient que j'aurais mieux fait de ne pas venir.

- Il faut qu'on se repose d'ici demain, dit Thomas. Essayez de dormir un peu.

Tout le monde hoche la tête. Je ne bouge pas et me mets à fixer le ciel vide. Mes pensées me portent ailleurs.

Ça doit faire une heure. Ou deux. Que j'essaie de trouver un quelconque sommeil mais je n'y arrive pas. A bout de forces, je me lève pour marcher un peu. Je repense au Bloc. Ils étaient en sécurité là-bas. Du moins, jusqu'à ce que j'arrive. C'était comme une grande maison où tout allait bien. Même si les souvenirs douloureux étaient gravés sur les murs, on y vivait paisiblement.

FLASHBACK

Je crois que c'est mon père. Il me parle mais ça voix est lointaine.

- Marylyn, dépêche toi, on doit y aller.

- Je veux pas partir. J'ai peur.

- Je sais. On a tous peur. Mais tu es le seul espoir de toute une nation. Je serai là, tu le sais, ça ?

- J'ai vu comment ils font. Ils vont te laisser seul. Ils ne te l'ont pas dit ?

Ses yeux se baissent et il fixe le sol. Une larme coule sur sa joue.

- Papa ?

- Oui ? Dit-il d'une voix faible.

- Si j'y arrive pas ?

- Ne t'inquiète pas. Tout va bien se passer à partir de maintenant. J'ai confiance en toi. Tu es la plus forte des petites filles.

Je le regarde.

- Je t'aime, dit-il avant d'ouvrir la porte d'entrée.

FIN DU FLASHBACK

Les larmes coulent doucement sur mon visage. J'étais si jeune. C'était juste avant qu'il m'emmène à WICKED. Il le savait qu'il allait me laisser seule, et c'est ce qui me brise le cœur. S'il savait ce que je suis devenue.

FLASHBACK

Je suis devant un écran. Je regarde quelqu'un en particulier.

- Toujours en train de l'observer ? Demande une voix derrière moi.

- Il me manque, Teresa.

- Je sais. Dis-toi que c'est pour sauver tous ces gens. Quand le test sera fini, tout ira mieux.

- Ça fait tellement mal.

- Je...

Elle n'a pas le temps de finir sa phrase que je la coupe. Il y a quelque chose à l'écran. Il est en train de grimper. Il est en haut d'un mur du labyrinthe. Il pleure.

- Non. Non ! Je hurle.

Il saute.

- Non !

Je m'effondre. Teresa s'est figée aussi.

Je plaque ma main sur ma bouche pour retenir un hurlement. Il vient de se donner la mort à cause de moi.

Je me lève brusquement de ma chaise et pars en courant dans mon dortoir. Je verrouille toutes les portes.

Mes pensées se bousculent. Ça faisait quelque temps que je sentais que la situation dérapait. Et maintenant ?

Pourquoi je devrais rester s'il n'est plus là ?

Je pleure, un cutter à la main. J'ai affreusement mal. Les larmes brouillent ma vue tandis que j'enfonce la lame dans la chair de mon avant-bras. Une longue entaille qui me procure une douleur terrible.

Avec horreur, je vois le sang couler. Les images se gravent dans mon esprit. Je dois le rejoindre. J'entends quelqu'un tambouriner à ma porte mais ma vision s'atténue. C'est bon ? Lui aussi, il m'avait dit de ne pas m'inquiéter et qu'on allait sauver le monde. Je me hais.

- 'Lyn ouvre ! Crie Teresa.

Je ne réponds pas. Je ne peux pas.

- Les capteurs fonctionnent encore. Il n'est pas mort, 'Lyn.

Au premier regard | Newt & MarylynOù les histoires vivent. Découvrez maintenant