Je reprends mon souffle lentement.
- Quoi ? Demande Thomas.
- Personne n'a jamais survécu une nuit dans le labyrinthe, balance Minho.
Je regarde autour de moi. Les murs sont immenses. Du lierre les recouvre. Je me sens bien. Je n'ai pas peur, cette fois. Étrange.
- Qu'est-ce qui lui est arrivé ? Je demande.
- Il s'est fait piquer. En plein jour.
- Et il a quoi à la tête ?
- J'ai fait ce que j'avais à faire.
Je réalise peu à peu ce que je viens de faire. Au moins, je vais trouver des réponses. Enfin, je l'espère.
- Il faut le cacher, dit Thomas en désignant le corps d'Alby.
- On a pas le temps, dit Minho.
Je sens dans sa voix un mélange de peur et de panique. Compréhensible. Ses yeux vont de gauche à droite à une vitesse impressionnante. Il scrute les alentours, sur le qui-vive.
- Les griffeurs. Ils vont arriver d'une minute à l'autre, dit-il.
- Alors on doit faire vite, je dis.
Ils me lancent des regards étonnés mais je les ignore.
- Ok. Il doit bien y avoir une cachette ici, non ? Demande Thomas.
Minho se lève brusquement et pousse Thomas contre le mur.
- Sérieusement ? Tu vois une cachette ? Un endroit où fuir ? Y a rien ici, ri...
- Là, je coupe.
D'un geste las, je leur indique un mur recouvert entièrement d'un lierre épais.
- On l'attache. On tire pour le monter. Il est caché. On court et on essaie de rester en vie.
Sans leur laisser le temps de parler, je traîne le corps d'Alby près du mur. Je détache une branche et la noue autour de sa taille.
- Vous m'aidez peut-être ? Je demande, légèrement agacée.
Ils se précipitent et m'aident à le hisser. Mais soudain, un bruit. Un cliquetis. Désagréable et annonciateur de mort. Un griffeur. Je le sais.
- On continue, dit Thomas.
On ne cesse de tirer pour monter un peu plus Alby sur le mur.
- Faudrait vraiment y aller.
- Plus que quelques mètres.
Les dernières forces que j'ai donnent tout dans cet ultime effort.
- Il va arriver.
- On y est presque.
- Désolé.
Minho lâche la branche en criant et s'enfuyant comme un lâche. Sa réaction nous fait basculer, Thomas et moi. On se retrouve écrasés contre le mur. Mon cerveau réagit à toute vitesse. On va se faire attaquer. Il faut trouver une solution, se cacher.
Je plaque totalement mon corps sur le béton et le recouvre de lierre pour passer inaperçue. Thomas m'imite.
Toujours le même cliquetis. Il se rapproche.
Il n'est pas loin.
Il va nous trouver.
Nous tuer.
Clic
Clac
J'ai peur.
Clic
Clac
Une patte mécanique s'abat contre le sol.
Clic
Clac
Je ressens les vibrations de ses pas jusqu'au plus profond de mon être.
Clic
Clac
Je retiens toujours mon souffle.
Clic
Clac
Il s'arrête. Juste à côté de nous. Mon cœur bat tellement fort que j'ai l'impression que c'est ça que la créature a entendu. Mes mains tremblent.
C'est vraiment comme ça que ça va se finir ?
Non. Impossible. Je le sais.
Clic
Clac
Après quelques minutes de cliquetis, il n'est plus là.
Tout l'air engouffré dans mes poumons s'échappe. Je ne veux plus bouger. Je veux rester là, faire mon caprice et rester tapie par terre jusqu'au matin.
- Les murs vont bouger, faut y aller.
Le brun attrape mon bras et me force à sortir. Comme pour appuyer ses paroles, un énorme bruit sourd se fait. Ça commence à se déplacer. Il faut qu'on bouge. Je regarde autour de moi. Rien.
Je manque de hurler de panique quand Minho arrive d'un coup.
- Vous êtes vraiment des malades, dit-il.
Puis il nous entraîne à travers le labyrinthe. Je les suis. Mes jambes courent par automatisme. Si je m'arrête, je ne repartirai plus. L'air passe avidement dans mes poumons avant de ressortir aussi rapidement qu'il est venu.
Je ne sais même pas s'ils savent où on va. Cet endroit est tellement angoissant. Gris, terne, immense. Un piège. Une promesse de sortie.
Peut-être qu'il n'y en a même pas. Peut-être qu'on est condamnés à mourir, les uns après les autres, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus personne.
Uniquement pour satisfaire les envies sordides d'un tordu qui veut juste voir ses victimes sombrer à cause de ce qu'il a créé.
Mes mains recommencent à trembler. Non, pas seulement. Mon corps entier est parcouru de tremblements. J'arrive un peu mieux à respirer. C'est déjà ça de gagné.
- Et maintenant ? Qu'est-ce qu'on fait ? Je demande.
- On fuit. Ou du moins, on essaie, balance Minho.
Mais ça recommence. Pas les murs qui bougent. Bien pire. Mes spasmes de peur redoublent d'intensité. Il approche. Il sait qu'on est là. Qu'on aurait jamais dû l'être. Il nous veut. Il est prêt. Il était là depuis tout ce temps.
Clic
Clac
Le griffeur.
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Au premier regard | Newt & Marylyn
FanfictionJ'ouvre les yeux doucement. Je ne reconnais pas l'endroit où je suis. Je suis attachée ? C'est quoi tout ça ? En fait... qui suis-je ? - - - - - - - - - - - - - - - - - - Le scénario de cette histoire est volontairement différent de l'oeuvre origina...