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Son visage s'illumine au moment où un coup de feu retentit.

Tout le monde crie et on se met à courir vers l'abri. Winston tient un revolver dans sa main.

- Il a essayé de se tuer, dit Frypan en panique.

Winston crache du sang noir par terre et paraît encore plus mal qu'avant. Il soulève son t-shirt et montre sa blessure.

- Ça grossit, à l'intérieur. Je vais pas y arriver.

Je regarde une nouvelle fois Teresa.

- S'il vous plaît, dit-il en tendant la main. Me laissez pas devenir une des ces créatures.

Newt saisit l'arme. Je comprends ce qu'il va faire, mais ma gorge se serre.

- Merci.

- Au revoir Winston, dit Newt avant de lui donner le revolver.

Une larme coule sur ma joue. C'est injuste. On était censés être tous immunisés.

Je n'arrive même plus à marcher. Newt prend ma main et m'aide à avancer. Un deuxième coup de feu retentit et je comprends. Mon corps me lâche mais Newt me soutient.

- Ça va aller, il me dit en glissant sa main dans mon dos. Faut qu'on continue.

On continue de marcher mais mon esprit est ailleurs. Je ne vois pas le temps passer, mon anxiété grandit. Le soleil se couche sans que je m'en rende compte et on se retrouve face à un camp. Thomas allume un feu.

- On était censés être immunisés, dit Minho.

- On l'est pas tous visiblement, dit Teresa.

- Si Winston a été contaminé par le virus, ça veut peut-être dire qu'on peut tous l'attraper, confie Newt.

- Je sais que c'est dingue de dire ça mais, le Bloc me manque, dit Frypan.

Je ne supporte plus cette douleur. Les voir tous en train de souffrir, ça me fait mal. Je me lève et vais me coucher malgré leurs regards étonnés. Je vois le couteau dans ma poche. L'idée me traverse l'esprit mais ça serait du gâchis. Non ?

J'enfonce la lame dans ma main. Quelques gouttes tombent sur l'arme mais je m'arrête instantanément. Oui, ça serait du gâchis.

Je m'endors, la tête pleine de pensées négatives et sombres.

Le monde dans lequel je me retrouve est sombre. Je ne vois presque rien, mais j'entends des choses. Des cris, des hurlements, des voix, des chants. Une mélodie. C'est celle que je fredonnais quand j'étais au Bloc. J'ai toujours aimé chanter.

Des ombres flottent. Des sons envahissent mes oreilles. Je sens une brise sur mon visage. D'un coup, je tombe. Je me mets à cracher du sang noir. Je suis malade. Tellement malade. Tellement folle. Tellement morte.

Je relève la tête. Devant moi, il y a Alby, et Chuck, et Winston.

- Viens par là, ils disent avant de s'éloigner.

Je les suis. Ils sont trop rapides, je me mets à courir. Mes poumons me font mal à force de courir.

- Mary, derrière toi.

Je me retourne et vois Newt. Ces yeux sont injectés de sang noir. À côté de lui, il y a les trois autres.

- Pourquoi tu ne nous fuis pas ? Ils demandent.

- Qu'est-ce que vous me voulez ? Je dis.

- A quoi tu penses ? Tu n'as pas peur de nous ? Pourquoi tu ne fuis pas ?

- Où je suis ?

- Dans ton pire cauchemar, dit Newt.

Un coup de feu. Je tremble tandis que j'en entends un autre. Et un autre. Trois au total. Je regarde autour de moi et je vois Janson. Il vient de les tuer. Je suis paralysée.

Tout mon univers semble bouger. Il fait jour. La lumière est aveuglante, même. Newt se tient en face, il n'y a plus de Janson. Je le prends dans mes bras.

- Ça va ? Il demande.

- Je viens de faire un rêve.

Il ne répond pas. Je lève la tête et vois ces yeux noirs. Je me recule avec horreur.

- Enterre-les, maintenant, dit-il en riant. Ce sont tes amis, tu dois les enterrer. Ce sont tes amis, c'est de ta faute. Ce sont tes amis, tu dois mettre fin à tes jours. Ce sont tes amis. Essaie de te réveiller.

Je hurle.

Coup de feu. Encore. Encore. Encore. Je revis cet instant en boucle. Je revois ces morts. Ils défilent devant moi. Je tombe dans le vide.

Je me réveille cette fois définitivement en panique. Ma respiration accélère et mon corps entier tremble. Je me lève et marche vers Newt. Il a l'air de dormir. Je me couche près de lui, dans son dos.

- Ça va ? Il demande en se retournant.

- Je voulais pas te réveiller, désolée.

Il sourit avant de prendre ma main et se rendormir. Je ferme les yeux, rassurée par sa présence.

Je l'entends marmonner quelque chose.

- Mes sentiments ne sont jamais partis, Mary. Moi je suis sûr de t'aimer.

Au premier regard | Newt & MarylynOù les histoires vivent. Découvrez maintenant