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Je reprends péniblement mes esprits. C'était quoi, ça ? Qu'est-ce que j'ai fait ? L'angoisse ne cesse de monter peu à peu. La créature est toujours là, mais ne bouge pas. En détournant à peine les yeux, je vois deux silhouettes se tenant derrière le griffeur. Minho et Thomas.

Il ne faut surtout pas qu'ils se fassent repérer. Ils ne sont pas protégés. Je tente d'attirer leur attention mais ils me regardent avec un certain dégoût. Ils tournent les talons et s'en vont en courant. Mais ils ont fait du bruit. Et le griffeur les a entendus. Il se retourne lentement. Très lentement. 

Je suis figée sur place. Après un rapide regard échangé, ils partent à toute vitesse. Je ne peux pas retenir la bête. Je tente de réfléchir. Qu'est-ce que je dois faire ? 

Les deux garçons tentent une course pour s'échapper. En quelques secondes, ils ne sont plus dans mon champ de vision. Je commence à les suivre. Ils sont déjà loin mais pas assez pour distancer la créature. Un vrombissement affreux retentit. 

Les murs bougent encore. Les couloirs ne cessent de s'enchaîner et mes poumons me brûlent à nouveau. Je dois continuer. À un moment, un mur commence à se déplacer. Je vois Thomas et Minho échanger un regard au loin. Ce dernier s'élance dans le couloir. Mais Thomas ne bouge pas. Ce qui fait que j'arrive à le rattraper. Le griffeur est au bout du couloir. 

- Même s'il va pas te tuer, je pense que t'as des choses à nous dire, dit sèchement Thomas. 

Alors que la créature n'est qu'à quelques mètres, le garçon attrape mon poignet et nous entraîne à toute vitesse dans le couloir en train de se fermer. Minho nous encourage pour qu'on y arrive à temps. 

C'est de plus en plus difficile. Plus que quelques mètres. En un saut, on arrive à passer de l'autre côté au moment où le mur se referme. Le griffeur est mort.

Je reprends péniblement ma respiration quand Minho me pousse contre un mur violemment.

- C'était quoi ça toute à l'heure ? 

- Je sais pas, dis-je. 

- Menteuse ! C'est de ta faute si on est là, hein ? C'est de ta faute si tout le monde se fait tuer par les griffeurs ! Qu'est-ce que tu vas faire maintenant ? Pourquoi t'es venue ? Tu vas tous nous éliminer les uns après les autres, c'est ça ? 

- Minho, ça suffit, coupe Thomas.

Il marque une pause avant de continuer :

- Il faut qu'on rentre au bloc. On parlera de ça là-bas, en sécurité. 

Je veux le remercier de m'avoir défendue mais il balaie mon geste d'un revers de main. 

- C'est pas le moment, chuchote-t-il.

Je reste bouche bée. On se met à marcher en silence pour retrouver la sortie. Minho me jette régulièrement des regards méfiants. Un poids alourdit mes jambes. Je suis encore parcourue de tremblements de temps à autre. 

Je n'arrive toujours pas à croire ce qu'il s'est passé durant la nuit. JE suis responsable de la création des griffeurs. D'une chose qui a tué des gens. Et qui va tuer Alby. 

Je prends un couloir différent de celui qu'emprunte les garçons. 

- Qu'est-ce que tu fais ? Retentit aussitôt la voix de Thomas.

- Vous comptez laisser Alby accroché à son mur ou on le ramène au camp ? 

Sans attendre leur réponse, je vais vers le corps encore ballotant dans les airs. Je tire sur la branche de lierre pour le ramener vers le sol. Ils ne sont pas venus m'aider. Ce n'est que quand ils ont vu que j'avais du mal à le porter en marchant qu'ils ont commencé à réagir. 

La marche reste silencieuse et des millions de pensées affluent dans mon cerveau. Dès qu'on sera retournés là-bas, je ne maîtriserai plus mon avenir. 


On arrive devant les portes. Elles s'ouvrent dans un vrombissement assourdissant. Quelques blocards sont devant. Leurs yeux s'ouvrent grand quand ils nous voient arriver. Ils ont tous une expression de stupeur figée sur le visage puis quelques uns percutent la situation. Ils accourent pour nous aider à porter Alby.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Demande Newt. 

J'échange un regard avec Thomas, puis Minho. Ils ne disent rien pour l'instant. Tant mieux. 

- Y avait des griffeurs ? Demande Chuck. 

- Ouais, dit Thomas. 

- Y avait un griffeur. Et il l'a tué. 

Des cris d'étonnement fusent. 

- Et ce même griffeur la protégeait, dit Minho.

- Comment ça ? Demande Newt. 

Il a l'air paniqué. 

- Je dis que ce putain de griffeur l'a protégée. Il la poursuivait, a voulu l'attaquer, l'a sûrement reconnue et n'a rien fait. Cette fille est avec eux !

Tous les regards convergent vers moi. Une boule se forme dans ma gorge. Je fixe le sol, ne sachant quoi dire. Une secousse plus violente qu'avant me parcourt. 

- On réunit le conseil, dit le blond d'une voix lasse. 

Au premier regard | Newt & MarylynOù les histoires vivent. Découvrez maintenant