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Enfin un peu d'action, me diriez-vous. Mais bon, je trouve les chapitres toujours trop courts. Donc tout ça pour dire que dans les prochains chapitres, non seulement on aura plus de texte, mais aussi plus de mouvement. Et surtout, j'ai l'impression qu'on bascule un peu dans le gnangnan et le prévisible, ce qui n'est pas du tout mon but initial, alors preparez-vous, le côté obscur de Marylyn va arriver. Allez, bonne lecture !

L'auteure


Je lui raconte tout. Du début à la fin. De la première vision dans la cage jusqu'à celle-là. Ses sourcils se froncent au fur et à mesure de mes déclarations et sa bouche s'entrouvre sous le choc. On passe de surprise en surprise. À la fin de tout mon monologue, ses yeux se plantent une nouvelle fois dans les miens et j'ai l'impression qu'il hésite encore à dire quelque chose. 

- Donc, tu penses qu'on se connaissait ? Dit-il vaguement. 

- Sûrement oui. On était peut-être amis ou collègues, je conclus.

Je détourne vite les yeux et me mets à marcher vers la forêt. Mais j'ai à peine le temps de faire un pas que des pas s'approchent de nous. La silhouette de Gally apparaît.

Il me jette un regard empli de haine avant de dire à Newt : 

- Il va de plus en plus mal. Qu'est-ce qu'on fait ? 

- Alby ? Je demande.

Il ne me répond pas mais je sais que c'est lui. Tout à coup, une idée germe dans mon esprit. Je me revois sur ce lit d'infirmerie, dès mon arrivée quand j'ai été poignardée. Je revois Clint dire que je n'étais pas comme les autres. Je revois ce silence brisé par sa déclaration. La seringue. Dans ma poche. Ma vision. Un remède. Je peux le sauver. Je vais le sauver. 

Je tourne les talons. Je me mets à courir à toute vitesse. L'adrénaline coule en moi. 

- Qu'est-ce que tu fais ? Me crie Gally.

- Faire ce pourquoi je suis venue, dis-je la voix entrecoupée par l'air que réclament mes poumons. 

- Elle parle de quoi ? Demande-t-il à Newt au loin. 

Je n'ai pas le temps d'entendre sa réponse. Je suis déjà loin. Je percute des blocards sur mon passage mais je m'en moque. Un sentiment de puissance grandit dans ma poitrine au fur et à mesure que j'avance. Je vais le sauver. Je vais savoir la vérité. Je vais comprendre.

J'avais entendu qu'en se faisant piquer, on se souvenait. Si je réussis, Alby nous apportera les réponses. Je tente vainement de réprimer l'inquiétude de si j'échoue. Mais j'ai confiance. Plus que jamais, je sais que je touche au but. 

Je pousse la porte de l'infirmerie et entre en trombe. Toutes les personnes à l'intérieur se tournent vers moi. Il y a les deux Medjacks, Minho, Winston, Zart, Chuck et quelques autres dont je n'ai toujours pas retenu le nom. 

- Qu'est-ce que tu fais là ? Demande Jeff. 

- La seringue.

- La seringue ? Demande-t-il. 

- La seringue qui était dans ma poche. Quand je suis arrivée. C'est un remède. Il faut lui injecter. 

La porte s'ouvre derrière moi à la volée. Entrent Gally et Newt. 

- Qu'est-ce qui se passe ici ? Demande un blocard totalement dépassé. 

- Injectez-lui cette putain de seringue sinon il va mourir ! Je dis désespérément.

- Et qu'est-ce qui nous dit que ça va pas le tuer ? Demande quelqu'un. 

- Tu penses vraiment qu'il va s'en remettre là ? 

- Elle a raison, approuve Clint. 

Je cherche des yeux où est-ce qu'ils auraient bien pu la mettre. 

- Elle est où ? Je couine à moitié. 

Puis, en tournant la tête, je la vois, posée sur une table. Je me précipite dessus. J'ai presque hâte d'avoir fini tout ça. Je veux savoir. Me convaincre aussi. Me convaincre que je ne suis pas entièrement fautive. 

Je me prépare à enfoncer l'aiguille dans son cou quand un éclair de folie traverse ses iris. Il tend ses bras en hurlant, ses main attrapant mes bras. La douleur est si violente que je crois un instant qu'il va les briser. 

- Alby arrête ! Je me mets à crier. 

- C'est de ta faute ! Tout est de ta faute ! On ne sortira jamais d'ici ! 

Mais d'un coup, plus rien. Il me lâche et se calme. Je relève la tête et vois Minho, la seringue dans la main. 

- Merci, dis-je en un souffle. 

Je relâche ma respiration, que j'avais inconsciemment retenue depuis quelques secondes. 

- Ça va ? Demande Newt l'air inquiet. 

- Ça va. 

- Tout le monde sort d'ici ! Tonne Clint d'une voix un peu vacillante. Alby a besoin de calme. 

Les mots de ce dernier résonnent dans ma tête. Il a raison et je le sais. Mais venant de lui, qui se rappelle, c'est brutal. 

- Mary, il était devenu fou, il ne pensait pas ce qu'il disait, dit Newt d'une voix claire, comme lisant dans mes pensées. 

- Non. Il se rappelait. Il se rappelait de moi. Mais qu'est-ce que j'ai fait ? Je demande en me prenant la tête à deux mains. 

Honnêtement, je me fiche des regards de tous les autres blocards fixés sur moi. De toute façon, je passe déjà pour une folle aux yeux de tous. 

Mais contre toute attente, une main se pose sur mon épaule. Je me retourne et croise un regard. Au départ, j'ai peur. Puis il dit : 

- Désolé Marylyn. Pour ce que je t'ai dit depuis le début. 

- Hein ? 

- Dans le labyrinthe aussi. C'était sur le coup de la haine. Tout était contre toi. Et tout le monde, aussi. On t'a mal jugée. Tu restes celle qui a sauvé Alby, et même si tu nous mens peut-être, je veux te croire. Je suis vraiment désolé de t'avoir traitée comme ça. 

- Pourquoi me dire tout ça maintenant ? 

- Parce que j'ai l'impression que tout ça va bientôt changer. Le calme, je veux dire. 

- Tu trouves réellement cette situation calme ? 

- Oui. Le fait que Thomas aie tué le griffeur va forcément modifier quelque chose. Et que tu sois leur protégée peut être utile. 

- Merci, Minho. Réellement. 

Au premier regard | Newt & MarylynOù les histoires vivent. Découvrez maintenant