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Je le vois. La panique se répand dans tout mon corps. J'échange un regard avec les deux garçons, puis je me mets à courir. Ils me suivent. Sans savoir où je suis ni où je vais, je laisse mon instinct me guider. Je ne dois pas me retourner, sinon je vais perdre du temps et de l'avance. Il faut que l'on réussisse à distancer la bête.

Les murs s'enchaînent. Ma respiration se fait de plus en plus irrégulière à cause de mon stress grandissant. Mes muscles sont à deux doigts de me lâcher. Et si je tombais ? Et si je finissais dans une impasse ? Et si j'étais en train d'entraîner les deux blocards vers la mort ? Et si j'avais eu la présence d'esprit de rester à ma place et ne pas me précipiter dans ce foutu labyrinthe ? 

Ça suffit Marylyn. C'est pas le moment de refaire le monde alors qu'une créature robotique gigantesque veut ta mort. Je dois trouver un moyen de semer cette chose. Mais comment ? 

Mon cerveau est en ébullition à force de réfléchir. Mes poumons me brûlent. Les cliquetis forment une atroce mélodie infernale. Un accord de dissonances macabres. Les notes s'entremêlent pour créer la chanson de la mort. Un hymne qui sera gravé à jamais dans mon esprit. 

Je cherche où aller, où me cacher. Mais c'est impossible. Il n'y a rien autour de moi pour m'aider. Je fais toujours confiance à mon instinct qui me dicte le chemin que je dois suivre. 

Je ne cesse de courir. J'emprunte un couloir après l'autre, cherchant à fuir désespérément. Thomas et Minho ne sont plus dans mon champ de vision. Le griffeur me veut moi. Il continue avec acharnement sa mélodie métallique. 

Encore une allée. Mes pieds frappent durement le sol. La douleur éprouvée ces derniers jours refait surface. Elle tente de reprendre le contrôle. Mais j'ai appris à la maîtriser un peu mieux. Je la repousse loin. Très loin. Elle reviendra plus tard. 

Je me concentre sur mes pas qui s'enchaînent les uns après les autres. Combien de temps je vais tenir ? Combien de temps avant la fin ? 

Je tourne une nouvelle fois. Mon sang se glace dans tout mon corps. Je suis figée par la stupeur. Une impasse. Je ne peux plus fuir. Je me retourne pour faire face au monstre. Cette fois, c'est la peur qui revient à l'assaut. Elle m'envahit et je suis incapable de la refouler. Je tremble. Une goutte de sueur coule depuis mon front à cause de l'effort que je fournis depuis toute à l'heure et l'angoisse qui grandit peu à peu. 

Ses longues pattes approchent. Je ferme les yeux, prête à mourir. J'aurais voulu tenir plus longtemps. Mais rien ne vient. Je lève la tête et me risque à fixer la créature. Un nouveau sentiment se glisse dans mon esprit. Je suis en sécurité. Le griffeur ne bouge pas. Ses crochets sont à seulement quelques centimètres de moi. Je plonge mon regard dans ses orbites vides de sentiments. 

FLASHBACK

Je suis assise dans un bureau. Il y a deux personnes me fixant depuis une grande baie vitrée. Je reconnais la première, Paige. Mais pas celui qui se tient à côté d'elle. Il a des cheveux grisonnants et une expression mauvaise. Comme un rat. 

Avec un sourire mauvais, j'ouvre un ordinateur qui est devant moi. Il est plus imposant que les autres, c'est celui qui détient toutes mes recherches et programmations des griffeurs. Je lance les fichiers de ces derniers. Une alarme sonne et me brise les tympans. Je dois me dépêcher. 

Je saisis certaines lignes de codes pour les modifier. Des suites interminables de chiffres et lettres défilent devant mes yeux mais je sais exactement quoi faire. C'est bon. Quand j'irai dans le labyrinthe, les griffeurs ne pourront pas m'attaquer. Ils sauront qui je suis. 

Une fois tous les programmes changés, je lance le virus autodestructeur. Avec ce que je viens de faire, personne ne pourra interférer sur les systèmes de mes créatures. Le seul moyen serait de les détruire, mais il faudrait alors en créer de nouvelles. Et ça durerait longtemps. Très longtemps.

Autrement dit, ce coup était un coup de génie. Je suis protégée maintenant. En jetant un nouveau coup d'œil vers la baie vitrée, je constate la présence d'une nouvelle personne. Sur son badge, il y a marqué "Teresa". Elle me parle. Elle me supplie d'arrêter, de ne pas faire ça. Mais je réponds que je dois les sauver. Je ne veux plus les voir mourir. Je dois saisir l'infime chance de sauver le monde. 

Je dis à Paige :

- Emmenez-moi dans le labyrinthe.

Elle perd son habituelle expression impassible. L'homme-rat me lance un regard noir. Teresa me supplie une dernière fois. J'ai fait mon choix. Je vais les vaincre à leur propre jeu. 


Au premier regard | Newt & MarylynOù les histoires vivent. Découvrez maintenant