39. Les missiles

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La capsule montait lentement. Les bourdonnements inquiétants se rapprochaient de plus en plus. Lydia jeta un coup d'œil au reflet de Mr. C sur la paroi en verre. Il ne semblait pas perturbé par l'imminence de l'arrivée des hommes de Greg Martin et du danger que ça représentait. 

Ses yeux se baladèrent ensuite son propre reflet, légèrement plus petit. Bien qu'elle soit inquiète de la situation, son image n'en laissait rien percevoir. Ses yeux verts semblaient calmes, presque détachés. Ceux de Mr. C les rencontrèrent sur la vitre. 

Tout deux restaient silencieux. Seul le léger son de la capsule montante et le bourdonnement extérieur se faisaient entendre.

— Merci, murmura finalement Lydia, rompant ce silence lourd d'une tension dont l'attaque imminente de Greg n'était pas la seule responsable.

L'Ange de la mort ne répondit rien. Lydia crut toutefois apercevoir sur son reflet, une lueur passer dans ses yeux noirs. Cependant, telle une braise téméraire sur des charbons un jour de pluie, elle fut vite éteinte.

Dans un cliquetis de rouages, l'ascenseur se stabilisait au niveau de la cabine des passagers. L'ouverture des portes en verre était aussi fluide que de l'eau de source s'écoulant sur un rocher particulièrement lisse.

L'espace rond de la cabine était d'une blancheur presque aveuglante, certainement provoquée par les gigantesques baies vitrées l'encadrant qui permettaient une vue panoramique sur l'extérieur et sa forêt enneigée. Quelques rayons de soleil perçaient le ciel, teintant cette blancheur d'une douloureuse violence.

Les sièges passagers, solidement ancrés dans le sol d'un blanc qui n'aidait pas à atténuer l'éclat des lieux, étaient disposés en cercle le long des parois vitrées. Dessus, étaient assis et attachés Hug, Zay ainsi que tous les jeunes. Un énorme soupir de soulagement se répercuta en écho lorsqu'ils aperçurent Lydia descendre de l'ascenseur. Mr. C lui chuchota rapidement quelques mots dans l'oreille et remonta dans la capsule en verre pour rejoindre le cockpit situé un étage plus haut.

La jeune rousse s'installa avec ses camarades et boucla sa ceinture de sécurité. Elle fut aussitôt assaillie de questions et d'exclamations.

— On a cru que tu avais des ennuis ! gémit Mia.

— C'est vraiment Mr. C !? demanda Wayne en tremblant.

— Pourquoi nous aide-t-il ? questionna Gox, habituellement silencieux.

— Comment peut-on lui faire confiance !? s'écria Rita.

— C'est vrai que Greg Martin arrive ? pleurnicha Mike.

— C'est pas lui qu'on entend là... ? sursauta Caïn tandis que les bourdonnements se faisaient de plus en plus proches.

Tous se turent, en proie à une appréhension grandissante. Qwil et Azar pleuraient. Hagar, assise près d'eux, tentait de les rassurer, elle-même pas sereine du tout. 

— Ne vous inquiétez pas, dit simplement Lydia en guise de réponse. Mr. C est notre allié.

À vrai dire, elle ne savait pas si le terme "allié" était ce qui correspondait le plus à Mr. C. Cependant, étant donné qu'il l'avait tirée de la vente aux enchères de Greg, l'avait soignée lorsque ses pieds l'avaient lâchée, lui avait offert un quad et laissé les clefs de son manoir, il était ce qui ressemblait le plus à un allié. Ou du moins, un protecteur un peu ambigu pour lequel Lydia était prête à rendre la pareille s'il se trouvait un jour en mauvaise posture. Ce n'était pas le moment d'évoquer le fait qu'il était censé tuer la jeune femme le mois prochain si elle ne se souvenait pas de son nom, nul besoin d'effrayer les jeunes avec ce détail qu'elle jugeait sans importance pour le moment.

LUTÈCEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant