Le regard brouillé et la tête tournoyante accueillirent le réveil soudain d'Andrea. Le soleil s'était levé depuis belle lurette lorsqu'elle se retrouva de sa chute. En une fraction de seconde, les images de la veille s'accumulèrent en elle. Andrea se releva en chancelant.Bien que proprement soigné, le sol aux carreaux blancs avait considérablement fatigué sa moelle épinière. Il en était de même pour ses bras qui avaient souffert de l'effet du temps.
Parcourant la pièce d'un œil hypermétrope, la jeune fille ne soupçonna aucune présence autre que la sienne. Elle regagna lentement sa chambre et prit rapidement une douche pour se soulager. Son corps et sa tête fuyaient la réalité, laissant à l'eau chaude le soin de faire sensation.
À présent seule entre ces quatre murs, elle s'abstenait de penser à Matteo et fredonnait les paroles d'une musique qu'elle aimait bien, "Tout donner" de Gims. Sauf que les paroles de cette chanson la ramenaient sans cesse à lui.
Andrea augmenta le volume de l'eau chaude, elle en augmenta jusqu'à sentir une forte brûlure sur sa peau. À ce stade, elle reprit violemment ses esprits et sortit de la baignoire. Tout juste après s'être appliqué du lait de soin pour la peau et mis un pyjama, elle se jeta ensuite sur son lit, pensive.
-- Madame, madame...héla une voix visiblement essoufflée.
Andrea sursauta. Elle alla ouvrir la porte. C'était une dame encore au centre des escaliers qu'elle aperçut dans son champ de vision. La deuxième ménagère comme l'indiquait le numéro sur son haut vert ciel.
-- Madame... commença-t-elle devant le visage impassible d'Andrea. Votre téléphone n'arrête pas de sonner depuis tout à l'heure, termina-t-elle entre deux essoufflements.
Elle s'empocha les mains et en fit ressortit le téléphone d'Andrea.
-- C'est votre beau-père, il voudrait vous parler, dit-elle l'air très apeurée.
Son visage était comme suant, Andrea regarda à nouveau son badge "Marie". Elle s'appelait donc Marie.
Andrea lui prit le téléphone des mains avec un jeune "merci beaucoup" à l'appui et décrocha.
-- À ce que je vois, madame est déjà lassée de son téléphone au point d'en prêter aux ménagères. Ironisa monsieur Marcabeli.
-- Pardonnez ? s'exclama-t-elle.
Puis, saisissant subitement le sens des paroles de son beau-père, l'instinct dirigea les yeux d'Andrea vers la dame. Cette dernière avait un visage encore plus suant qu'à la première rencontre, elle redoutait vraiment quelque chose et cela se voyait à la lueur de son regard....mais qu'avait-elle fait de si horrible ? Andrea comprit tout de suite que quelque chose n'allait pas.
-- Toutes mes excuses pour ce malentendu. Dit-elle à son beau-père. Mon amie avait promis de me joindre ce matin alors ayant laissé à Marie le soin de décrocher au prochain coup de fil que je recevrais si la durée s'allongeait dans mon bain, celle-ci n'a fait que suivre mes ordres. Désolée pour...
-- Mais non voyons ma chère bru, pas besoin d'en arriver là. Pas besoin de toucher aux excuses, avança monsieur Marcabeli d'une voix qu'il voudrait rassurante...je taquinais."
Andrea respira de soulagement pour la dame et la renvoya gentiment d'un geste de la main afin de poursuivre cette conversation qui se ferait sûrement plus sérieusement.
VOUS LISEZ
Déchirante Promesse
Roman d'amourL'argent ne fait pas le bonheur, dit-on communément. Mais que se passe-t-il lorsque des parents aimants ont du mal à saisir pleinement le sens de cette expression ? Eh bien, Andrea en a eu la réponse. À peine âgée de dix-neuf ans, cette dernière tom...