Partie 31

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 -- Ces minables policiers n'ont pas pu l'arrêter, déclara Roland en pénétrant la chambre de son frère.

-- Ils étaient censés le foutre en taule, mais non, continua-t-il, le menton tremblant de colère. À ce qu'il paraît, notre cher couple avait l'air beaucoup trop amoureux pour que ma plainte soit valable. Ils se sont même embrassés. Dylan l'a embrassée. J'aurais tout donné pour cette fille. J'aurais tout acheté pour elle, mais elle m'a repoussé, termina-t-il encore plus énervé.

Il fixa son frère à la recherche d'un quelconque soutien, mais c'en était fini. Plus jamais Romeo ne se laisserait manipuler par lui. Andrea avait déjà assez souffert pour cela.

-- Fais ce que tu veux, pleure comme tu le veux, car tu paies vraiment pour tes mauvaises actions. Tu croyais qu'il suffirait d'un coup de fil ou de quelques liasses de billets pour que Dylan soit arrêté ?

-- Parce que tu le défends maintenant ?

-- Je défends la justice, Andrea a refusé tes avances. Ok. Tu t'es vengé, maintenant ça suffit ! Elle est à présent enceinte et je te rappelle que c'est de ta faute ou plutôt devrais-je dire la nôtre si Dylan a commis cet acte envers elle. Alors je ne vais pas mordre plus longtemps la bêtise avec toi, affirma avec détermination Romeo.

Il se leva aussitôt du lit, ne jugeant plus la conversation digne d'intérêt. Prit son téléphone et sortit de la chambre. Il avança de quelques pas près des escaliers lorsque la grave voix de son frère le rattrapa. 

-- Alors, tu regrettes vraiment ?

Il évita la question et descendit jusqu'à la cuisine pour prendre une pomme. Sa tranquillité fut interrompue par l'arrivée rapide de Roland. Romeo l'ignora et passa juste à côté. Il tira une chaise et s'installa à table. Un couteau en main, il coupa la pomme en petites tranches et les porta progressivement à ses lèvres.

-- Je comprends que tu sois blessé, dit-il en gardant les yeux fixés sur le fruit. Mais comment peux-tu supporter de la voir souffrir si longtemps, même avec sa grossesse ?

Roland examina attentivement les paroles de son frère. Ayant perçu une certaine sincérité dans celles-ci, il se permit de répondre également, avec son cœur ouvert, lui balançant ses propres sentiments.

-- Ce serait trop facile de juste passer outre, dit-il. Elle doit payer encore plus pour m'avoir fait souffrir autant.

-- Tu ne trouves pas qu'elle a déjà assez payé ? s'indigna Romeo.

Il enfonça brusquement le couteau dans la pomme, en arracha une grande tranchée et la reposa aussitôt dans le plat avant de se lever de table. Son appétit venait de disparaître.

-- J'en ai assez entendu de toi pour aujourd'hui, fusilla-t-il à son frère. Sache juste que si tu continues à lui pourrir la vie, tu pourras tirer un trait sur mon existence.

-- Est-ce une menace ou une condition quelconque ?

Romeo ouvrit la porte avant de se retourner une dernière fois.

-- Je dirais plutôt un conseil de frère.

C'est sur ces mots qu'il quitta la villa, laissant à Roland matière à méditer.

Déchirante Promesse Où les histoires vivent. Découvrez maintenant