Partie 51

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Elle prit la dernière bouchée de sa salade et fit la vaisselle. Ce n'est qu'au moment où Andrea se décida à sortir de la cuisine que les Marcabeli descendirent dans un éclat de rire. Son regard tomba sur Dylan avant qu'elle ne le détourne. Tandis que les deux jeunes gens s'approchèrent de la table à manger, elle souleva Chris Ricardo de son lit et avança vers sa chambre.

-- Bonsoir, dit-elle simplement lorsqu'elle atteignit leur niveau.

Puis elle continua sa route.

-- As-tu déjà mangé ? lui demanda Dylan.

Bien qu'elle ne le voulût pas, elle se retourna malgré elle pour lui répondre positivement. À un moment, elle sentit Chris Ricardo s'agiter. Andrea pressa le pas vers sa chambre avant d'entendre une discussion qui la figea.

-- Mon amour, ta femme est très bizarre.

-- Rébecca, je suis désormais marié.

-- Et alors ? Je ne devrais plus t'appeler ainsi juste pour cette raison ? En plus, toi et moi entretenons une relation assez spéciale. Une relation unique qui me poussera toujours à t'appeler mon amour.

-- Bref, fais comme tu veux.

Cette réponse l'avait totalement achevée. Alors Dylan entretenait une relation spéciale avec sa cousine ? Elle l'appelait même mon amour. Alors Dylan et sa cousine étaient amants sous leur propre toit ? Andrea entra dans sa chambre en refermant la porte derrière elle et commença à nourrir son fils. Elle lui caressa les cheveux tandis qu'une larme s'échappa de ses yeux et tomba sur la joue du petit.

-- Désolée mon prince, lui dit-elle tout en lui essuyant la joue.

Et l'instant d'après, elle se dit intérieurement que Dylan ne méritait pas ses larmes.

-- Andrea, ouvre-moi la porte s'il te plaît.

Cette dernière pesa longtemps le pour et le contre avant de se décider à ouvrir la porte. Elle n'eut pas le temps de réagir que Dylan l'embrassa aussitôt en avançant petit à petit à l'intérieur de la chambre. Andrea se rappela de leur situation critique et le repoussa sans une once de tendresse. Malheureusement pour elle, son époux ne bougea pas assez pour être très loin d'elle malgré toute l'énergie qu'elle avait déployée dans ses muscles.

-- Tu n'es qu'un vaurien. Qu'espérais-tu accomplir en agissant de la sorte ? Dis-le moi ! De plus, que viens-tu faire à mes côtés ? Ta nouvelle maîtresse ne te satisfait-elle plus ?

-- Rebecca est ma cousine !

-- Cela vous empêche-t-il d'entretenir une relation amoureuse ?

-- Nous ne sommes pas amants.

-- Bien sûr, bien sûr, dit-elle en applaudissant. À présent, il me prend vraiment pour une folle.

-- Évite ce genre de propos devant mon fils !

-- C'est ça, je le savais. Donne-moi des ordres, puisque c'est ton domaine de prédilection.

-- Je m'en vais. De toute façon, tu m'énerves.

-- Oui, sors de ma chambre.

Dylan claqua violemment la porte et sortit prendre l'air. Une envie de cigarette le submergea. Il lutta en vain, la tentation était trop forte. En chemin pour en acheter, il se rappela la vraie raison pour laquelle il avait décidé d'arrêter de consommer cette substance : C'est son fils.

Dylan rentra chez lui et but deux verres de lait. Le reste de la journée, il évita soigneusement de croiser sa femme.

         [ Une semaine plus tard]

Urielle eut sa dernière entrevue avec le couple. Avant de les quitter définitivement, elle prit quelques photos d'eux et du petit. Andrea pleura en la voyant partir. Elles avaient partagé tellement de beaux moments. Devoir se séparer d'une si belle personne était beaucoup trop émouvant pour elle. Andrea, tu es maintenant une femme et une mère. Comporte-toi en conséquence, garde toujours la tête haute, lui avait dit Dongmo avant de partir.

Assise sur son lit, la jeune femme effleurait du bout des doigts la photo de sa psychanalyste. Se levant pour essuyer les larmes qui avaient perlé sur son visage, elle ouvrit son album photo afin d'y insérer l'image. Une fois l'album reposé, Andrea alluma son téléphone pour traiter les commandes reçues pendant que Chris Ricardo s'amusait avec son ballon en caoutchouc. Après un moment, elle se tourna vers lui, souriant face aux gestes de son fils âgé de presque six mois. Elle finit par se coucher à ses côtés et murmura son prénom. Christopher tourna la tête pour la regarder, puis l'ignora aussitôt pour se concentrer sur son ballon.

-- Pourquoi m'ignores-tu, mon bébé ? souffla Andrea, avant que Dylan n'entre dans sa chambre.

-- Sors de ma chambre, lui enjoignit-elle.

-- Sois au moins polie et dis bonsoir.

-- Je ne salue que si j'en ai envie.

-- Fais comme bon te semble. Je souhaite emmener le petit.

-- Tu ne partiras nulle part avec mon fils.

-- N'oublie pas qu'il est aussi mon fils, lui rappela-t-il.

-- Quelle importance cela a-t-il pour moi ? Dylan, tu m'étouffes à la fin, continua-t-elle. Laisse-moi tranquille et va voir ta maîtresse.

-- Andrea, es-tu sûre que tout va bien ?

-- Pourquoi n'irais-je pas bien ?

-- Tu es excessivement agressive.

-- Cela a toujours été le cas.

-- Non, je ne le crois pas. Serait-ce de la jalousie envers ma...

-- Maîtresse, laisse-moi finir. Pourquoi serais-je jalouse d'elle ?

-- Rebecca n'est pas ma maîtresse. Pourquoi insister sur quelque chose d'inexistant ?

-- Menteur ! Tu n'es qu'un pauvre menteur. Quitte cette pièce !

-- Andrea, calme-toi.

-- Je n'ai aucune envie de me calmer. Pourquoi me fais-tu tant souffrir ? C'est injuste.

Il la secoua légèrement pour la faire taire.

-- Maintenant écoute-moi. La dernière fois, je cherchais ma montre et j'ai omis de refermer les tiroirs. Crois-moi, j'ai désormais éliminé tout ce qui avait un lien avec Rachel. Et  Rebecca, elle est ma cousine, non mon amante.

-- Ah oui, Rachel. Tu prononces son nom avec tant d'affection. Je ne pourrai jamais rivaliser avec elle. Cette femme est trop ancrée en toi. J'abandonne, Dylan s'il te plaît, je veux le divorce, pleura-t-elle.

-- Oublions Rachel. Fais-moi confiance s'il te plaît. Il n'y a plus aucune trace d'elle dans cette maison et il n'y en aura plus.

Andrea renifla.

-- Me le promets-tu ? demanda-t-elle doucement, ses yeux emplis d'espoir.

-- Je te le promets.

Déchirante Promesse Où les histoires vivent. Découvrez maintenant