Six mois et deux semaines se sont écoulés. Dylan avait repris le travail à l'industrie depuis des mois, car Monsieur Marcabeli s'était arrangé pour que les dossiers de ce dernier soient rejetés dans toutes les entreprises où il avait postulé. Il avait même fait échouer tous les processus de divorce entamés par son fils. C'était la guerre entre eux. Dylan n'avait toujours pas digéré le fait d'avoir perdu son enfant à cause de son père, et il continuait de lui en vouloir pour cela. Pendant cette même période, il faisait de son mieux en tant que ex-médecin pour s'assurer qu'Andrea et le bébé se portaient bien.
En parlant d'elle, Andrea avait beaucoup pris de poids au fil des jours et possédait maintenant le double de sa taille de poitrine normale, ce qui s'harmonisait parfaitement avec son gros ventre arrondi tel une calebasse. En plus de cela, elle avait les pieds enflés qui lui faisaient très mal. Plusieurs fois, Dylan l'avait vue changer de vêtements, d'envies nutritionnelles et même de matelas à chaque instant.
Ce jour-là, il était sept heures du matin lorsque Andrea entra dans la cuisine cherchant quelque chose à manger. Elle se servit une part de gâteau au lait qu'elle avait fait la veille et s'assit tranquillement sur le canapé du salon pour en déguster. Dylan entra ensuite dans la pièce. Il la salua puis s'approcha d'elle pour lui caresser le ventre et comme à son habitude, parler au bébé dont l'échographie avait confirmé le sexe : Dylan allait être le papa d'un petit garçon.
-- Salut filston, dit-il gentiment. Comment vas-tu aujourd'hui ?
-- Je pense qu'il te connaît déjà assez, argumenta Andrea lorsque le bébé se mit à bouger. Maintenant s'il te plaît, j'aimerais manger si c'est possible de le faire dans cette maison, termina-t-elle sèchement.
Cela a toujours été ainsi entre eux. Alors que Dylan faisait tout son possible pour rester positif et se faire pardonner, Andrea n'avait rien à cirer de ses motifs. Elle trouvait toujours une excuse pour dégager son époux de sa face à chaque fois qu'il venait saluer le bébé. Dylan se rappela soudainement du jour de l'échographie. Sa femme ne voulant plus y aller, l'avait fait annuler le rendez-vous. Et lorsqu'il lui proposa quelques jours plus tard d'acheter la machine nécessaire et d'en faire une à la maison, ce fut un refus catégorique qu'il reçut. Dylan n'avait pas insisté, préférant prendre un autre rendez-vous à l'hôpital car Andrea semblait beaucoup souffrir de la grossesse : elle semblait toujours fatiguée. De plus, elle était constamment de mauvaise humeur. Seule Bria, son amie, arrivait à la calmer quand cette dernière entrait dans la villa.
Dylan se leva et enfila son costume avant de redescendre pour se mettre à table. Sa femme mangeait toujours lorsqu'il la regarda pour la dernière fois avant d'entamer son déjeuner. Dylan porta une deuxième portion de gâteau à sa bouche tandis qu'Andrea le dépassa pour se rendre à la cuisine. Elle lava puis rinça l'assiette qu'elle tenait et, avec beaucoup de peine, essaya de la ranger dans le placard du haut. C'était chose difficile puisque sa douleur aux pieds et le poids de son ventre la ralentissaient.
-- Donne-la moi, ordonna Dylan qui se retrouva derrière elle à l'observer depuis un bon moment.
Il s'approcha de sa femme et lui prit l'assiette des mains, la plaça et referma le placard avant de retourner à table.
-- Merci beaucoup, dit Andrea une fois arrivée au salon.
Elle monta les marches à la poursuite de sa chambre. Andrea se déshabilla sans tarder et entra dans son bain. Le contact de l'eau tiède sur sa peau lui procurait un sentiment de bien-être. Une fois le bain terminé, elle se leva et avança jusqu'à son lit. À cet instant, elle vit subitement la porte s'ouvrir et Dylan pénétrer dans la pièce.
"Oh mon Dieu", murmura-t-elle en essayant de prendre rapidement quelque chose pour se couvrir le corps. Une grande gêne s'installa entre eux.-- Désolé, avança Dylan, la tête immédiatement retournée.
Andrea tira son drap et s'enveloppa avec.
-- Qu'est-ce que tu fais ici ? demanda-t-elle ensuite, le visage en colère.
-- Je peux me retourner ?
La question de son époux lui parut sensée, alors Andrea acquiesça.
-- Oui, vas-y !
Aussitôt dit, Dylan lui fit face. La jeune femme resserra le drap contre son corps.
-- Je ramène juste ton téléphone, affirma-t-il. Il n'a pas arrêté de sonner et comme tu tardais à descendre, je suis venu te l'apporter.
-- Ok, affirma Andrea, mécontente. Merci, tu peux le déposer sur la petite table à ta gauche et sortir de ma chambre. Et aussi, apprends à frapper avant d'entrer dans une pièce. Il ne faudrait plus que cette situation se répète, finit-elle de dire aussitôt que le bébé lui donna un coup de pied.
Andrea s'assit sur le champ.
-- Ça va ? s'inquiéta Dylan en s'approchant d'elle.-- Non, ça ne va pas ! cria-t-elle. Peut-être que ça ira si toi et ton maudit fils ne me rendiez pas la vie impossible.
Un deuxième coup de pied dans ses entrailles.
-- Bonhomme, arrête de frapper maman, dit sévèrement Dylan.
Il se redressa une fois certain d'avoir réussi à recadrer le bébé, arrangea sa veste et sortit de sa poche son téléphone. Un message survola sur son écran. Dylan l'ignora et voulut éteindre le mobile lorsqu'un autre message fit son apparition en haut de l'écran. Il jeta un coup d'œil à Andrea qui s'était couchée entre-temps. Dylan sortit de la chambre et ralluma l'écran.
^ Salut mon amour, c'est Rachel ^ lut-il.
Ce fut comme un coup de marteau sur sa tête. Dylan relut encore et encore sans que son cerveau n'arrive à admettre ce qu'il voyait. Son cœur se mit à accélérer sans qu'il ne comprenne la cause. Était-ce le simple fait d'avoir vu son prénom ou le fait de toujours éprouver des sentiments pour elle, pour Rachel ? Dans une incompréhension totale, il cliqua sur le deuxième message.
^ J'espère que tu te portes bien. Sache que tu me manques beaucoup ^
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Déchirante Promesse
Roman d'amourL'argent ne fait pas le bonheur, dit-on communément. Mais que se passe-t-il lorsque des parents aimants ont du mal à saisir pleinement le sens de cette expression ? Eh bien, Andrea en a eu la réponse. À peine âgée de dix-neuf ans, cette dernière tom...