Partie 14

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Il était impossible pour Dylan de jouer les mêmes cartes devant ses amis que devant Rachel, Malika et son père sur la vérité cachée derrière son état. Il le savait bien et avait décidé, cet après-midi-là, de tout leur dire.

-- Elle était vraiment en colère, je crois que je suis allé un peu trop loin cette fois-ci en lui rappelant à quel point son père a été un lâche, commenta-t-il devant les visages neutres de Roméo et Roland.

Tandis que l'un le regardait avec lassitude, l'autre resta plongé dans une discussion virtuelle avec sa petite amie. Celui qui fixait Dylan était de taille moyenne, bronzé de peau, avec un nez mi-fin, une bouche moyenne où l'on voyait à priori sa belle dentition quand il souriait et ses fossettes quand il grimaçait. Il avait l'aspect soigné et une apparence bien entretenue, cheveux coupés de justesse, il semblait sérieux. L'autre, bien qu'il lui ressemblait trait pour trait, avait un teint beaucoup plus clair et une paire de lunettes sommeillant en face de ses yeux.

-- En tout cas, elle n'y est pas allée de main morte, fit remarquer Roméo, celui qui observait Dylan.

-- Plutôt sauvage, oui, cette femme manque cruellement d'éducation. Je pense que tu aurais dû te défendre, compléta Roland, avec tout le sérieux du monde.

-- C'est vrai que tu délires souvent, mais de là à me demander de vraiment aller au delà des gifles et de battre une femme, c'est abusé.

-- Ta femme, corrigea Romeo. En fait, en y réfléchissant bien, mon frère a peut-être raison. Il faut qu'elle apprenne à te respecter. Réfléchis-y, si elle a eu le courage de te taper dessus, alors elle est sûrement capable de faire pire.

-- Raison pour laquelle je devrais l'éviter, vous ne trouvez pas ? demanda Dylan.

-- N'est-ce pas ce que tu fais déjà ? le sermona Roland. Je crois bien que tu es sur la bonne voie pour rendre cette fille malheureuse au point qu'elle ne puisse pas refuser de t'accorder le divorce au moment opportun et qu'elle ne s'attache pas non plus à toi. Tu n'exagères en rien. Continue ! Et surtout, ignore-la et rabaisse-la. Ainsi,  tu te débarrasseras facilement d'elle.

-- Que demander de plus ? renchérit ironiquement Roméo.

-- Vous avez raison les amis, je ne devrais pas culpabiliser autant pour cette femme. Je déteste tellement son père d'avoir accepté ce mariage ! Il faut que sa fille en subisse les conséquences. Qu'elle souffre de ce mariage au point de n'aspirer qu'au divorce. Conclut Dylan, satisfait de la tournure qu'avait pris cet échange.

À présent, il jeta un coup d'œil au repas placé devant lui. Du poulet braisé accompagné de bananes bouillies qui attirait déjà au goût de par sa texture et sa beauté.

   -- Rien ne t'empêche d'y goûter, c'est le tien, lui rappela Romeo.

    -- Pas le temps pour cela, il pense sûrement à sa chère épouse, dit Roland. Ou plus probablement à sa maîtresse.

    -- Rachel n'est pas ma maîtresse, elle est ma future épouse, annonça Dylan, sur un léger ton d'énervement. Et puis, il faut que j'y aille. Je vous donne l'occasion de déguster ce plat.

Il alla jusqu'à son véhicule. Après être monté à l'intérieur, il fixa périodiquement sa montre. L'homme sut qu'il devait se dépêcher.

Le véhicule arriva chez Rachel. Au bruit qu'il fit en se garant, celle-ci comprit que son homme était là. Elle se hâta à sa rencontre. Elle était vêtue d'une belle et simple robe blanche lui arrivant à mi-genou. Au-dessus de son rein était accrochée une ceinture rouge dont les extrémités se croisèrent en un grand cœur sur le point de son ventre. Son teint blanc lui donnait un aspect de neige, coloré par les fleurs de son chignon. Rachel espérait attirer l'attention de Dylan, qu'il en reste bouche bée en la voyant.

Déchirante Promesse Où les histoires vivent. Découvrez maintenant