-- Tout cela est de ta faute, je t'avais pourtant demandé de refuser cette offre. Maintenant, à cause de toi, ma fille n'est pas heureuse.-- Mel... chérie, s'il te plaît, calme-toi.
-- Que je me calme, tu dis ? Mais Raphaël, as-tu vu de tes propres yeux comment ce jeune homme a méprisé notre fille ? Andrea n'avait plus cette lumière dans le regard quand on l'a revue, il y a deux mois.
Mélanie était rongée par la culpabilité depuis ce fameux repas chez les Marcabeli. Elle était en colère contre elle-même, contre le fait de n'avoir rien pu faire pour empêcher sa fille de sombrer aux côtés de Dylan. "Ce jeune homme irrespectueux", comme elle avait pris l'habitude de le surnommer.
-- Cela fait exactement deux mois qu'à chaque occasion tu me fais des reproches à ce sujet, répliqua Raphaël. J'en suis bien conscient, mais on n'y peut plus rien, rien à part espérer que tout aille bien dans sa vie.
-- J'ai été une mauvaise mère pour Andrea. Je suis une mauvaise mère, pleura Mélanie.
-- Mais non, chérie, tu ne vas pas encore pleurer.
Il vint la prendre dans ses bras.
-- Non, laisse-moi. Tu ne comprends rien... Je suis sa mère, je l'ai portée pendant neuf longs mois. Nous avons tissé des liens particuliers... Intenses et tu m'as obligée à lui mentir. Raphaël, c'est ma fille."
-- Oui, tu as raison... Je sais, dit-il en resserrant son emprise. J'espère que tout ira bien pour elle et qu'elle me pardonnera un jour.
Mélanie se souvenait encore de combien fut difficile cette première et dernière grossesse qu'elle porta. Elle avait vingt-et-un ans à l'époque où elle apprit qu'elle allait être mère. Le jeune couple qui totalisait sa deuxième année d'union avait rapidement aimé et accepté la nouvelle. Raphaël était aux petits soins de sa femme et elle en profitait pour faire des caprices juste dans le but de le voir rager. Il y avait une bonne ambiance, et leur modeste vie leur procurait un grand bien-être. Puis, vint le jour où on annonça à Mélanie qu'elle était atteinte d'une maladie cérébrale pouvant être néfaste pour sa vie et celle de son bébé. Il fallait faire un choix. Vivre ou laisser son enfant vivre.
C'est à ce moment-là que la vie du couple bascula. Quand bien même Raphaël avait usé de tous les moyens possibles pour l'en convaincre, Mélanie refusait de se faire avorter. Il en était hors de question pour elle d'éliminer la chair de sa chair pour se sauver elle-même. Les mois avancèrent et la maladie s'aggravait en même temps que la grossesse. Désormais à sept mois, il n'y avait plus grand-chose à faire que d'attendre jusqu'à l'accouchement. Mais Raphaël ne voulait pas courir le risque de perdre cette femme qu'il aimait tant, alors il a demandé un prêt d'une importante somme à son patron pour courir à une opération avant l'accouchement. Nul n'aurait été la gentillesse de monsieur Marcabeli, Andrea et sa mère auraient péri.
Les chaudes larmes et le rappel de tous ces événements douloureux épuisèrent Mélanie qui s'endormit aussitôt.
[...]
Le soleil couchant annonçait à Andrea la tombée de la nuit. Elle venait de finir le nettoyage de la cuisine et de sa chambre. Alors, elle se dépêcha de prendre son repas ainsi que sa douche du soir et de s'installer sur le divan, face à la télévision.
Dans une certaine nostalgie, elle vint à la conclusion que sa vie était plutôt ennuyeuse. Elle ne faisait presque rien dans cette maison et puisqu'elle ne pouvait continuer les études, Andrea décida de se trouver au plus vite un travail.
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Déchirante Promesse
RomanceL'argent ne fait pas le bonheur, dit-on communément. Mais que se passe-t-il lorsque des parents aimants ont du mal à saisir pleinement le sens de cette expression ? Eh bien, Andrea en a eu la réponse. À peine âgée de dix-neuf ans, cette dernière tom...