Partie 16

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Le stress était le plus lourd des sentiments à supporter, autant pour Andrea, Bria que pour Dylan. Ils étaient assis, attendant impatiemment avec une once de frayeur qu'on leur apporte une nouvelle de Rachel qui subissait un lavage du sang depuis plus de deux heures et demie. Dylan se sentait à la fois irresponsable et coupable. C'était de son devoir de prendre soin d'elle et de veiller sur leur bébé.

Dans un laps prolongé de temps qui parut une éternité à ses yeux, il se leva tout en faisant les cent pas. Rachel avait été empoisonnée. Il le savait car il avait pris soin, une fois dans sa voiture, de regarder ses yeux. Celle-ci n'avait arrêté d'accuser Andrea jusqu'à ce qu'elle perde connaissance.

Attendant toujours au cœur de ses vas-et-viens précipités dans le couloir de l'hôpital, Dylan reçut un appel. Il s'agissait de Roland. Ce dernier s'excusa fortement de son comportement un peu froid tout à l'heure et lui promit de se rattraper.

Dylan, qui n'avait pas la tête à cela, se contenta de balancer des "Ok" sans vraiment comprendre le sens de la conversation. Il était plutôt inquiet pour Rachel, mais surtout pour son enfant. Cette petite princesse qu'il aimait déjà comme lui-même. Cette jeune rose qui marquait le début de sa puissance procréatrice de la plus belle des façons. Ce petit ange qu'il imaginait déjà avec les traits de sa mère.

Au bruit d'une porte qui s'ouvrit, Dylan s'empressa vers le médecin qui sortait à peine.

-- Alors docteur, quelles sont les nouvelles ? Demanda-t-il inquiet.

-- Ne vous inquiétez pas, la jeune femme est hors de danger, dit-il positivement. Mais quant à l'enfant... continua-t-il avant de s'arrêter brusquement.

Il saisit, le stylo bleu qui traînait déjà dans sa poche, et nota une chose sur son bloc-notes qu'il tenait depuis le début entre les mains. Andrea se rapprocha encore un peu de lui pour mieux s'enquérir des nouvelles. Elle avait passé toutes ces heures à prier pour qu'il n'y ait pas de dégât irréparable, tant chez la mère que chez l'enfant.

Dylan haussa les sourcils, essayant de renfermer ses sentiments de tristesse face à la mine abattue du médecin.

-- Mon enfant, quoi docteur ? Qu'est-ce qu'elle a ma fille ? Demanda-t-il calmement, bien que son fort intérieur bouillait de chagrin.

-- Le bébé est mort !

-- Aaaahhhhh, cria d'affolement Andrea avant même que l'information n'atteigne véritablement le cerveau de Dylan.

Elle était comme piquée par une crise d'asthme. Le bébé ne pouvait pas mourir, pas maintenant, pas de cette manière-là. Elle s'en voulut fortement. Est-ce que Rachel pourrait un jour lui pardonner de l'avoir ainsi méprisée ?

-- Non, non, ce n'est pas vrai, non, non, ce n'est pas possible, murmura-t-elle sous l'effet de l'hystérisme.

Bria n'en revenait pas non plus, ses yeux lui picotaient déjà. Elle s'abaissa pour relever son amie du sol alors que Dylan ne disait rien. Il n'avait d'ailleurs rien dit depuis la tombée de la nouvelle.

Seul son regard témoignait de l'énorme tristesse qui l'envahissait. Ses mains devenues toutes humides, tremblèrent lorsque le médecin continua son monologue.

-- Cette femme a été empoisonnée avec le G-.

-- Un poison particulièrement agressif qui cause le plus souvent un avortement instantané. Termina Dylan, les yeux rivés sur le mur.

Le médecin acquiesça avant de prendre congé. Dylan s'efforça de garder contenance. Il tourna pour faire face à son épouse.

-- Pourquoi as-tu fait cela ? Lui demanda-t-il d'un air colérique.

Andrea ne pouvait répondre, elle pleurait, elle se sentait gravement coupable.

Ce silence voulait tout dire pour lui. Dylan serra les poings.

-- Je ne t'imaginais pas aussi barbare, vociféra-t-il du tac au tac.

Puis, il rejoignit la chambre dans laquelle Rachel était couchée. La demoiselle était plongée dans un doux sommeil qui sûrement la retirait de la triste réalité qui l'attendait. Dylan s'assit sur une chaise auprès d'elle, lui prit la main droite dans les siennes en la caressant tendrement. Sans pouvoir se maîtriser, des larmes jaillirent subitement de ses yeux.

-- Tu étais tellement heureuse de porter mon enfant, murmura-t-il à sa dulcinée. Tellement belle avec cette grossesse. Tellement...

N'en pouvant plus de parler, Dylan se tut. Il voulait à présent faire souffrir cette vipère d'Andrea. Il se leva subitement et sortit en trombe de la pièce. Très vite, il trouva son épouse assise dans le couloir de l'hôpital, la tête entre les mains.

-- Suis-moi, on rentre, dit-il farouchement.

Andrea se leva mais son amie, d'un geste de main sur l'épaule, l'empêcha de s'aventurer aux côtés de Dylan.

-- Non, elle rentre avec moi, dit Bria.

-- Et qui es-tu d'abord pour te mêler à cela ? Questionna Dylan.

-- J'étais présente et Andrea n'a absolument rien fait, tu es en colère et je peux le voir d'ici. Je n'accepterai jamais que tu t'en ailles ainsi avec mon amie. Qui sait de quoi un homme aussi naïf que toi serait capable de lui faire, avança-t-elle avec méfiance.

Dylan sentit sa colère s'accroître en niveau.

-- À ce qu'il paraît tu ne sais pas encore qui je suis !

-- Ta haute personnalité ne m'effraie en rien, riposta-t-elle. Puis, regardant son amie, elle dit : Andrea, allons-nous en d'ici !

Elle tira Andrea par la main.

-- Je ne crois pas que l'irruption de police serait de votre avantage. Tout le monde a vu que ce repas venait de vous et je suis certain que cette criminelle d'amie que tu protèges a bien mis ce fameux poison dans la nourriture de Rachel en la servant. Si tu persistes à me tenir tête, Andrea passera sans doute un très long séjour en prison.

Bria arrêta tout de suite son élan et prit appui sur son pied droit pour ne pas chanceler.

-- Tu ne feras pas cela à ta propre femme quand même puisque je te dis qu'elle est innocente. Pourquoi mon amie prendrait-elle plaisir à faire du mal ? Cette nourriture, nous l'avons cuisinée, ce n'est pas Andrea qui a servi.

-- Bizarrement, je ne crois pas un mot de ton baratin. Tu me laisses aller avec ma femme ou je l'envoie en prison ?

Bousculée dans ses convictions, Bria semblait réfléchir. Dylan s'approcha d'elles alors et tira immédiatement Andrea à lui. Celle-ci ne résista pas. Elle était abstraite à tout ce qui se passait sous ses yeux. Après tout, elle se sentait coupable de la mort de ce bébé, si elle n'avait pas autant bousculé les émotions de la mère peut-être que... quelques larmes s'échappèrent de ses yeux.

-- Mon amie n'ira pas avec toi ! Déclara Bria, revenant ainsi au galop.

-- Je ne demande pas ton avis ! Répliqua Dylan. Je t'assure que si tu tentes encore de m'affronter, je lui ferai très mal.

Bria ne savait plus quoi faire, elle se sentait désemparée et impuissante.

-- Andrea, dis quelque chose s'il te plaît, implora-t-elle.

Mais Andrea ne disait toujours rien.

-- On y va, conclut Dylan, la main droite fortement entremêlée à celle de sa femme.

Bria regardait son amie s'en aller aux côtés de ce jeune homme sans rien pouvoir faire.

Déchirante Promesse Où les histoires vivent. Découvrez maintenant