Partie 28

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Il était plus de minuit passé lorsque Dylan mit les pieds chez lui. Après s'être arrêté à une boîte de nuit, il avait d'abord plus ou moins consommé assez d'alcool.

Une fois au cœur du salon, il referma immédiatement la porte. Ce bruit fit sursauter la jeune femme endormie, Andrea. Elle se frotta les yeux de sommeil jusqu'à ce qu'elle aperçoive la carrure imposante de son époux. À ce moment-là, elle se redressa pour s'accroupir tout en abaissant la tête sur ses genoux. Dylan lui inspirait de la crainte. Elle avait beau essayer d'oublier, de se dire que cela ne changeait rien à sa vie, de se convaincre que cette douleur émotionnelle passerait, mais la réalité en était tout autre. Elle n'arrivait plus à s'empêcher d'avoir peur en sa présence... peur qu'il recommence.

Andrea renifla, la tête toujours inclinée. Pourquoi tout cela lui arrivait-il ?

-- C'est mon bébé, affirma Dylan, visiblement ému.

La jeune femme releva la tête pour l'observer alors qu'il s'approchait d'elle.

-- S'il te plaît, ne t'approche pas, dit-elle avec peine.

-- Je ne vais rien te faire, juste...,la rassura Dylan tout en se rapprochant.

Il étendit une main sur le ventre d'Andrea. Comprenant ce qu'il voulait et pour que cela se fasse vite, elle se redressa aussitôt, permettant à son époux de placer la deuxième. Tout en serrant les paupières, elle se maintenait assez pour ne pas lui vomir dessus. Pendant ce temps, fermant également les yeux, Dylan continua lentement de caresser chaque recoin de ce lieu qui abritait son enfant. Il était heureux.
Finalement, Andrea ouvrit les yeux la première. Son corps la suppliait tandis que son cerveau lui ordonnait de cesser ce contact.

--Je n'arrive plus à supporter ce contact, avoua-t-elle.

-- Chut, fit Dylan. Je veux que ce bébé sache que je suis son père.

Andrea frissonna. Qu'est-ce qui n'allait pas avec cet homme ? Il était tellement bizarre.

-- Qu'est-ce que tu comptes faire ? demanda-t-elle.

-- Rien, tu veux manger quelque chose ? demanda-t-il comme si de rien n'était.

Andrea refusa poliment l'offre. Derrière l'excuse de l'heure avancée, il y avait en fait cette peur et un cruel manque d'appétit.

-- J'ai peut-être bu mais je suis toujours assez conscient. Andrea, je te promets de ne plus jamais te contraindre à l'intimité sexuelle. Ce jour-là, j'étais blessé et j'ai voulu injustement te faire payer pour tout ce que je vivais. Je me disais que tout était de ta faute et qu'il fallait que tu souffres davantage. Mais maintenant, j'ai compris beaucoup de choses. Arrête alors d'avoir peur car je ne reproduirai plus ce même délit.

-- Facile à dire pour toi, car même si tu utilisais toute ta faculté d'imagination, tu ne pourrais jamais comprendre mon ressenti. C'est tellement facile pour toi de me dire d'oublier, mais moi...

Elle s'arrêta soudainement, envahie par la nostalgie.

-- À jamais je ne l'oublierai. Dylan, je t'ai supplié de ne pas le faire. D'arrêter, de me lâcher, mais tu n'en as fait qu'à ta tête. Tu ne peux pas imaginer la douleur que j'ai ressentie cette nuit-là. Tu m'as salie et cette tâche qui vit en moi ne pourra jamais s'effacer. Tu as aussi insinué que j'avais dû connaître plusieurs hommes pendant ces deux derniers mois, alors même que tu m'avais agressée. Tu as porté la main sur moi alors que je suis enceinte. Enceinte, dit-elle d'un ton accusateur.

Déchirante Promesse Où les histoires vivent. Découvrez maintenant