Partie 44

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Deux heures s'écoulèrent pendant lesquelles Andrea demeura absorbée par la contemplation de ce vaste lac d'eau à l'odeur apaisante. Les pensées complètement détournées, elle passa une main sur son visage pour revenir à la réalité. La dernière question d'Urielle ne cessait de résonner dans sa tête. Elle soupira avant de se mettre à marcher lentement vers son domicile. Lorsqu'elle franchit enfin le seuil de sa demeure, Andrea retira ses chaussures à l'entrée. Elle chercha en vain Chris Ricardo, ne le trouvant pas dans son lit habituel, avant de se rappeler qu'il était avec son père, lequel resterait probablement au travail pendant un certain temps car ses journées étaient allongées depuis que monsieur Oscar Marcabeli avait pris des congés afin de se focaliser sur son état de santé qui commençait à se détériorer. Andrea se retira immédiatement dans sa chambre, prit un bain et se coucha.

La jeune femme se réveilla quelques heures plus tard en sursaut. Elle avait senti une présence dans sa chambre. Lorsqu'elle reprit suffisamment ses esprits, elle fut surprise de voir Dylan déposer le petit sur son troisième lit, situé dans sa chambre. En effet, Chris Ricardo en avait un dans la chambre de sa mère, un dans la chambre de son père et un autre dans le salon.

-- Pourquoi n'as-tu pas frappé avant d'entrer ? demanda-t-elle calmement à son époux.

Si Andrea détestait quelque chose, c'était qu'on entre dans sa chambre sans permission, et Dylan avait cette fâcheuse habitude. Elle lui avait pourtant répété maintes fois qu'il devait d'abord frapper, mais il semblait que cette information ne parvenait pas à s'imprimer dans son esprit.

-- Désolé, je n'y ai pas vraiment pensé, répondit-il.

-- Pourquoi oublies-tu aussi facilement ? Je t'ai répété à maintes reprises de ne pas entrer sans frapper. Humuhum... Dylan, qu'est-ce que tu fais là ?

Andrea resta comme figée. Ce bref échange suffit à Dylan pour se rapprocher d'elle. Alors qu'elle reculait légèrement, il s'assit pour l'observer.

-- Andrea, regarde-moi s'il te plaît, dit-il alors qu'elle baissait la tête. Je ne vais rien te faire de mal. Apprends à me faire confiance.

-- Je te fais confiance !

-- Alors pourquoi as-tu le regard dirigé vers le sol ?

Andrea leva la tête sans pour autant croiser son regard, afin qu'il interrompe son discours.

-- Permets-moi de t'embrasser, demanda-t-il soudainement.

La jeune femme ne put dissimuler le grand étonnement qui l'envahit à cet instant, elle tourna enfin son regard vers lui et baissa la tête. C'était comme si elle habitait une peau autre que la sienne. Dylan se rapprocha encore d'elle. Il lui souleva délicatement le menton et l'embrassa aussitôt. Andrea ne fit aucun geste brusque, cependant, elle ferma les yeux et ferma l'accès à sa bouche si bien que Dylan n'arrivait à rien. Il mit fin à ce contact.

-- Crois-tu que j'agisse dans un but égoïste en faisant cela, murmura-t-il à son épouse.

Andrea ouvrit les yeux sur lui.

-- Laisse-moi t'embrasser, insista Dylan.

Puis, sans laisser à Andrea le soin de répondre, il s'empara à nouveau de ses lèvres. Madame Marcabeli bloqua toujours l'accès à sa bouche jusqu'à ce qu'elle sente Dylan abandonner peu à peu. Là, elle se rappela immédiatement des conseils de sa psychologue. Tu as fait énormément de progrès, maintenant, apprends à faire confiance à ton époux, laisse-le se rapprocher de toi autant que possible. À cette pensée, elle se laissa aller et favorisa une bonne coalition.

Andrea ferma les yeux de honte à la fin de leur étreinte. Elle entendit les pas de son époux s'éloignant d'elle. Ce n'est qu'à ce moment-là qu'elle respira normalement. Il n'avait rien tenté, il avait réellement changé et cela, Andrea le sentait. Après une longue hésitation, elle sortit de sa chambre et ensuite de la maison. Andrea marcha vers l'inconnu. Il fallait qu'elle prenne de l'air. Peu importe où le vent l'emporterait, elle irait sans vraiment réfléchir. Ce n'était pas possible, pourquoi avait-elle ressenti quelque chose de bizarre durant cet acte ? Pourquoi ? Pourquoi ? Et encore pourquoi?

La jeune femme s'arrêta finalement devant un kiosque. Qu'est-ce qu'elle faisait là ? Aucune idée !

-- Mademoiselle, souhaitez-vous quelque chose ?


-- Heu... non, pardon, excusez-moi. Veuillez m'excuser, monsieur, répondit-elle précipitamment.

Andrea continua son chemin, toujours perdue dans ses pensées. Au bout d'un moment, elle s'arrêta net. Toutes ces questions qu'elle se posait risquaient sûrement de gâcher sa soirée si elle ne décidait pas de les chasser de son esprit. La jeune femme fit demi-tour pour rentrer chez elle. Alors qu'elle était à quelques pas de sa maison, une personne tenta d'attirer son attention, mais elle ne se retourna pas, sachant déjà qu'il s'agissait d'un homme à la texture de sa voix.

-- Mademoiselle.

-- Je suis pressée, lança Andrea.

Elle se mit à courir lorsqu'elle aperçut l'homme qui lui courait après. Andrea arriva dans un cul-de-sac, car pressée qu'elle était, elle avait totalement dévié de sa route pour se retrouver dans cet endroit en construction. Après avoir persévéré, l'homme la rattrapa.

-- Ne t'approche pas de moi, cria-t-elle.

-- Nous sommes déjà proches, je te le rappelle, répliqua-t-il avec exaspération.

-- Si tu fais un pas de plus, je te tue, continua-t-elle d'un ton qu'elle espérait être terrifiant. Et crois-moi, je détiens une arme.

-- La bonne blague. Bon, je ne prévois pas de te faire du mal. Je voudrais juste avoir ton numéro.

-- Mais es-tu fou ? Tu n'es vraiment pas sain d'esprit. Tu me poursuis pour obtenir mon propre numéro.

-- Je voulais juste te parler. Lorsque tu t'es mise à courir, j'ai jugé bon de te suivre car ta beauté m'a vraiment frappé dès ton premier passage. Je n'ai pas pu t'oublier et j'ai vraiment envie de connaître cette magnifique femme que tu es.

-- Désolée pour toi mais je ne recherche pas un compagnon. Je suis déjà mariée et mère d'un magnifique petit garçon.

-- Il semble que tu sois heureuse d'avoir enfanté un enfant de viol.

-- Je ne te permets pas, s'écria-t-elle subitement en lui administrant une gifle.

Son cœur venait de fondre et son cerveau assimilait péniblement cette parole.

-- Je ne sais pas qui tu es, continua-t-elle, des larmes à l'appui. D'où me connais-tu, moi et ma vie ? Mais cela ne te regarde pas. Mon fils, JE L'AIME. Je l'aime à un point que tu ne peux imaginer et je suis PLUS qu'heureuse de L'AVOIR. Je suis FIÈRE d'être sa MÈRE. Laisse-moi passer !!

L'homme s'éclipsa de la voie. Andrea scruta une dernière fois son regard et y vit du chagrin, une énorme peine comme si ce n'était pas lui qui venait de dire de telles choses. Comme si quelqu'un d'autre avait parlé à sa place. Comme s'il regrettait juste maintenant ses paroles. Comme s'il avait été forcé de le dire.

-- Je te déteste, ajouta-t-elle. Je te déteste sans te connaître. Je te hais, lui cria toujours Andrea, complètement sonnée par la tristesse.

Elle se mit à courir avant d'entendre une phrase au loin.

-- Désolé Andrea, j'espère que tu me le pardonneras.

Mais elle ne se retourna pas. Andrea entra en larmes à la maison et se jeta immédiatement sur son lit.

Déchirante Promesse Où les histoires vivent. Découvrez maintenant