Partie 40

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[...]

Bria avait dû contacter Ivan pour la garde du bébé, puis se rendre au commissariat le plus proche. Elle y déposa, en compagnie de la sage-femme, toutes les preuves contre Roland. Bien que cette dernière demeura en garde à vue, Bria lui promit de la faire sortir au plus vite.

Andrea, éveillée depuis longtemps, refusait toujours de voir son fils. Elle redoutait de finir par l'accepter... de finir par l'aimer. Elle ne voulait pas de lui dans sa vie. Ce bébé serait pour elle le rappel constant de son passé, et elle ne souhaitait pas le rencontrer.
Même s'il était innocent, cela ne changeait rien à ce qu'elle avait enduré comme supplice, au fait qu'il avait été conçu sans son consentement. Non, elle ne devrait pas l'aimer !

À peine Andrea s'était-elle recouchée que le petit se mit à pleurer fortement. Assister à cela était vraiment douloureux pour elle. Le cœur de la jeune femme se déchira en mille morceaux.  Pourquoi était-elle autant troublée par cette situation ?

-- Andrea, appela Issa Ivan, je crois bien que le bébé a...

-- Faim, termina la concernée. Oui, je le ressens aussi mais je n'y peux rien.

-- Comment ça tu n'y peux rien ? Tu es bel et bien la seule qui puisse le sauver maintenant, riposta Issa.

-- Je n'ai pas envie... Je n'ai pas envie de le toucher, dit-elle les larmes aux yeux.

Le bébé, fatigué de pleurer, se tut. Pendant ce moment, Andrea sentit un liquide se répandre sur sa peau. Elle suivit du regard la source et comprit que c'était le lait maternel qui dégoulinait de sa poitrine. Ce premier lait spécial qu'elle privait à son fils.

-- Andrea, je sais que tu n'es pas ainsi, je sais que tu ne supportes pas de voir quelqu'un souffrir. Ne laisse pas les épreuves de la vie te changer de la sorte. Ce bébé ne t'a rien fait.

-- Je n'avais rien fait à son père !

-- Ce n'est pas la même chose. Andrea, essaie de voir cette situation différemment.

-- Oh que si, chacun paie pour les erreurs de l'autre.

-- Que tu le rejettes ou non, cela changera-t-il le passé ? questionna Bria en pénétrant dans la salle.

Cachée derrière la porte, elle avait déjà trop observé. La jeune Malienne prit le bébé des bras de son fiancé et lui demanda de se retirer. Elle s'approcha doucement d'Andrea puis déposa le petit être devant elle. Cette dernière ferma les yeux.

-- Cinq heures, fit remarquer Bria. Cinq heures se sont écoulées depuis sa naissance. Cinq heures que tu refuses de le voir, de le nourrir. Maintenant ouvre les yeux, regarde-le et si après cela tu refuses toujours de l'allaiter alors je te laisserai.

-- Je ne veux pas le voir, murmura Andrea, les paupières serrées.

-- On ne fait pas toujours ce qu'on veut dans la vie. Te morfondre sur le passé ne t'aidera pas à guérir. Que lui diras-tu dans le futur ? Que tu as refusé de l'allaiter parce que son père a commis une erreur ? Parce qu'il est venu au mauvais moment ? Ou parce que tu prétends le détester ? Que ressentirais-tu si tu étais à sa place ? Aimerais-tu être ainsi traitée ? Andrea, je ne pourrai jamais te comprendre à cent pour cent mais crois-moi, j'ai aussi mal de te voir souffrir, pleurer. Ce bébé, tu devrais plutôt le voir comme un cadeau. Tombé au mauvais moment mais un cadeau. Combien de femmes là-bas plient pieds et coudes pour avoir ne serait-ce qu'un seul enfant qui les appellera Maman ? Je ne te demande pas de l'aimer tout de suite si tu n'y arrives pas mais nourris-le. Ce bébé ne contient pas seulement du Dylan mais aussi de toi. C'est en toi qu'il a évolué, qu'il a grandi. Andrea, tu as donné naissance à cet enfant après avoir tant souffert pour lui. Aucune autre femme n'a fait pareil pour lui. Et maintenant, tu aimerais qu'il meure ? C'est ça ?

Déchirante Promesse Où les histoires vivent. Découvrez maintenant