Les grands immeubles et supermarchés parcourant les rues ne suscitaient aucun intérêt chez Andrea. Adossée à la vitre, les mains croisées, elle semblait complètement ailleurs. Son amie, inquiète de son état d'âme, lui tapota doucement la cuisse, ce qui fit sursauter la jeune dame.-- Tu voudrais qu'on aille à l'hôpital ? demanda Bria en fixant les pieds d'Andrea qui laissaient voir son sang coagulé.
-- Non, répondit sèchement Andrea.
-- Que t'arrive-t-il ma chérie ? s'enquit Bria.
Andrea se tourna vers son amie et lui fit comprendre d'un vif regard qu'elle n'avait pas envie d'en parler. Bien qu'un peu déçue de cette réaction, Bria n'insista pas et se concentra pleinement sur le chemin. Au bout de plusieurs minutes, elles arrivèrent enfin à destination. Bria descendit de la voiture et se pressa d'ouvrir la porte de son humble demeure qui n'était autre qu'une petite villa de teinte marron claire.
-- Ici a beaucoup changé, tu ne trouves pas ? lança-t-elle à son amie lorsqu'elles entrèrent à l'intérieur.
En effet, dès son retour, elle avait pris soin de changer la couleur des lieux et l'emplacement des objets. Ce nouveau classement des choses rendait la pièce plus unique, plus vivante et plus agréable à la vue.
Sachant tout cela, Andrea resta muette. Bria déposa son sac sur la table à manger du salon et rentra en cuisine se laver les mains.
-- Tu m'as l'air beaucoup trop renfermée aujourd'hui, ce n'est pas dans tes habitudes. Affirma-t-elle devant le calme d'Andrea. Tout à l'heure tu t'apprêtais à me dire quelque chose au téléphone, c'était quoi ?
Andrea devint confuse, elle ne voulait ni ne pouvait en parler. Tout était beaucoup trop récent. Elle se tira les doigts les uns dans les autres à la recherche de mots... mais surtout d'arguments.
-- Arrête d'insister puisque je te dis que je n'ai rien de grave, j'ai juste un peu mal à la tête, riposta-t-elle sur la défensive.
-- Une femme ne pleure pas comme tu l'as fait à cause d'un mal de tête, ce n'est pas juste une fatigue qui va te mettre dans cet état là. Regarde-toi dans un miroir. Ta tête, ta peau, tes yeux... enfin... dit Bria en se levant. Je reviens arranger cela.
Elle disparut du salon pour en revenir quelques secondes plus tard avec une trousse de secours. Bria porta des gants, prit un peu de coton et de l'alcool pour lui désinfecter les plaies.
-- Attention ça va piquer, prévint-elle son amie.
-- Je sais, souffla Andrea.
Bria fut exaspérée de l'attitude d'Andrea mais ne fit aucun commentaire là-dessus. Une fois le travail terminé, elle rangea les outils restants et jeta à la poubelle ceux utilisés.
-- Tu vas me dire une bonne fois pour toute ce qui t'arrive. Chérie je ne peux pas t'aider si tu ne me fais pas assez confiance. Dit-elle en prenant place aux côtés d'Andrea tout en lui caressant l'épaule.
Cette dernière ne fit aucun mouvement et se laissa emporter par la bulle de son amie pendant une trentaine de secondes avant de s'en dégager subitement comme éprise d'un soudain dégoût. Bria haussa d'abord les sourcils d'incompréhension puis de colère.
VOUS LISEZ
Déchirante Promesse
RomantizmL'argent ne fait pas le bonheur, dit-on communément. Mais que se passe-t-il lorsque des parents aimants ont du mal à saisir pleinement le sens de cette expression ? Eh bien, Andrea en a eu la réponse. À peine âgée de dix-neuf ans, cette dernière tom...