Partie 26

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Andrea fut submergée par une décharge de sentiments engendrée par cette question si méprisante. Dylan la prenait-il vraiment pour une femme volage ? Décidant de ne pas répondre à cette provocation, elle se mit à tirer, serrer et tordre ses doigts comme une gamine.

-- Tu sembles réfléchir, dit Dylan. Maintenant dis-moi qui est le père de ton bébé.

-- Je ne sais pas, cria Andrea sur la défensive.

Finalement, elle avait décidé de parler. Dylan s'assombrit à l'écoute de ces mots. Il se mit à réfléchir un moment avant de soudainement soulever et jeter une chaise de la table à manger. Il donna un violent coup de poing au mur et serra les doigts pour endurer la douleur. Dylan passa sa main dans ses cheveux d'un geste brusque et cria de rage tout en arrachant la photo de Rachel du mur. C'est tout en colère qu'il s'approcha d'Andrea alors que la peur se lisait sur son visage.

-- Tu ne sais pas, dit-il finalement. Tu es enceinte et tu ne sais pas de qui tu portes l'enfant. Andrea, je te pensais plus responsable que cela.

Il souffla à répétition, essayant de retrouver son calme qui tardait vraiment à venir. Pendant ce temps, sa femme ne faisait que pleurer.

-- Heureusement que le divorce est dans quelques mois, je n'aurai pas à supporter ton manque de discrétion plus longtemps.

À peine eut-il fini de parler qu'il s'aventura vers sa chambre. Dylan se retourna en cours de route et s'adressa une dernière fois à son épouse.

-- En fait, tu ne sortiras plus jamais de cette maison jusqu'à ce que le divorce soit prononcé, ainsi tu pourras voir librement tes amants et enfin trouver le père de ton bébé.

Il monta immédiatement se soigner, prit un bain et descendit tout beau, tout frais. Andrea, quant à elle, resta toujours assise à pleurer. Après tout ce qu'il lui avait fait, Dylan avait osé la traiter de fille de joie. Elle essuya férocement ses premières larmes pour laisser place à de nouveaux sanglots.

Ding dong, sonna-t-on. Andrea se leva puis se rassit en se rappelant que Dylan avait fermé la porte. Elle posa la main sur l'une de ses joues pour vérifier sa température, car un mal de tête torride la saisit. Andrea voulut se coucher mais la sonnette n'arrêtait pas de retentir. Au même moment, Dylan apparut et lui lança un trousseau de clés.

-- C'est la clé la moins longue, lui fit-il savoir. Va voir qui c'est et si jamais tu essaies de t'enfuir, je te retrouverai et c'est sûr que tu passeras un mauvais quart d'heure.

Andrea hocha la tête tout en soulevant la clé. Enfin, sa délivrance venait de sonner, elle allait pouvoir s'enfuir loin de tout ceci. Elle avança rapidement, ouvrit la porte et aperçut trois agents de police.

Le cœur de la jeune femme rata un battement.

-- Bonsoir madame, est-ce bien ici le domicile de Dylan Marcabeli ? Demanda l'agent le plus proche d'elle.

-- Oui oui, renchérit Andrea en hochant la tête. Mais c'est pour quoi faire, monsieur le commissaire ?

-- Nous avions reçu une plainte contre lui pour violence conjugale envers la personne d'Andrea Marcabeli, sa femme.

Elle sentit son cœur bondir de joie, tout était en sa faveur. Andrea afficha un maigre sourire qui disparut aussitôt lorsqu'elle se rappela des conséquences qui adviendraient si elle osait parler.

-- Oh non, mina-t-elle d'être étonnée. C'est moi, Andrea, et je peux vous assurer que jamais mon mari n'a levé la main sur moi. Cela doit être une fausse alerte. Je vous assure qu'il est très adorable mon époux. Dit-elle avec un large sourire.

Un sourire qui cachait bien sa peur, mais pas ses larmes séchées que l'agent de police remarqua en la fixant droitement.

-- Pourtant à vous voir, vous avez l'air d'une femme qui vient tout juste de pleurer, fit-il remarquer ses doutes.

-- Ah, pour les larmes ne vous en faites pas j'ai...

-- Ma femme vient de découvrir qu'elle est enceinte et ses émotions ont pris le dessus, compléta Dylan en s'approchant. Nous l'avons tellement espéré cet enfant que les mots nous manquent.

Si personne n'avait vraiment prêté attention à son approche jusqu'à ce qu'il émette un son, tous le regardèrent désormais. Afin de rendre cette thèse avancée plus vivante, Dylan rapprocha Andrea tandis que cette dernière se laissa faire. Il l'embrassa délicatement par la suite sous le regard étonné des agents.
Elle ne ressentit rien d'autre que de la colère et du dégoût pour elle-même.
Andrea se dépêcha de mettre fin à cette torture qu'endurait son esprit en se séparant rapidement mais studieusement de lui.

Ce baiser avait l'air si vrai, si réel, si magnifique, si gonflé d'amour, si romantique, si exceptionnel, si spécial que personne ne remarqua les tremblements de la jeune femme qui se sentait obligée d'y répondre pour éviter les soupçons.

-- Hum, que c'est beau l'amour, clama le deuxième agent. Félicitations à vous et désolé du dérangement, on espère que vous serez heureux avec la venue de cet ange.

-- Oui officier, dit Andrea alors que son mari la rapprochait de lui et la serrait dans ses bras. On l'espère aussi, conclut-elle avec un sourire forcé.

Les agents présentèrent une fois de plus des excuses au jeune couple et s'en allèrent à peine qu'Andrea reçut une gifle .

-- Si je vois de nouveau la police chez moi, t'es morte, souligna Dylan avec colère.

-- Dylan je suis enceinte, pleura-t-elle. Je porte la vie.

-- Et tu as l'air d'être fière de ton bâtard de bébé, dit-il entre ses dents.

Il tourna les talons et démarra vers l'inconnu. Andrea monta jusqu'à sa chambre qu'elle trouva verrouillée. Elle rebroussa chemin et se coucha sur un fauteuil du salon. À quoi lui servirait-il de fuir puisqu'il la retrouverait toujours ? C'est cela le pouvoir de l'argent ; on a presque tout ce qu'on veut. Même sans aimer, les gens et les choses nous collent et on se croit ainsi tout permis.

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Salut chers tous ! Rien de grave. Juste pour vous dire que le prochain chapitre sera croustillant en révélations. Bye ! Je vous laisse le soin d'en découvrir.

Déchirante Promesse Où les histoires vivent. Découvrez maintenant