Partie 34

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Dylan n'en revenait toujours pas de ce qu'il avait entendu. Ses oreilles s'étaient aussitôt redressées et son visage rougi par une extrême colère qu'il avait seulement pu contenir la veille, mais plus maintenant. Sans même regarder en arrière, il quitta sa maison en direction de la villa familiale. Dylan entra avec précipitation dans le salon, puis se dirigea vers la chambre de son père, même si l'assistante des travaux de la maison essaya de l'en empêcher.

-- Monsieur, votre père fait la grasse matinée aujourd'hui, avança-t-elle désespérément.

-- Où est la clé de sa chambre ? lui demanda Dylan sur un ton très autoritaire.

-- Monsieur, votre père n...

-- Je n'aime pas vraiment me répéter, donne-moi cette maudite clé ! cria-t-il.

Les mains tremblantes, elle sortit de sa poche plusieurs clés et lui donna celle demandée. Dylan les arracha presque de ses mains. Sans même une parole de reconnaissance, il continua son chemin jusqu'à se retrouver devant cet homme âgé qui, quelques secondes plus tôt, se retrouvait sous son drap, savourant avec avidité un sommeil très réparateur pour son vieux corps.

Monsieur Marcabeli sursauta.

-- Père, je sais ce que vous aviez fait. Je sais que quelques semaines après mon dernier voyage au Mexique, alors que Rachel avait appris qu'elle était enceinte de moi, vous l'aviez menacée de tuer sa mère si elle ne faisait pas sauter la grossesse.

-- Tais-toi, fils stupide ! ordonna Oscar. Tu penses sincèrement que cette femme t'aimait ? Tu imagines le désastre que cette naissance aurait créé pour ton honneur ? Tu aurais non seulement été le père d'un enfant hors mariage mais aussi toute cette entreprise aurait fait faillite à la minute même où tu aurais décidé de faire de cette femme la tienne.

-- Juste pour cela. Juste pour cela, père, vous aviez été prêt à tuer votre petit-fils ?

-- Je serai capable de bien pire face à toute personne qui essaiera de détruire l'entreprise familiale.

-- Je suis dégoûté de vous. Vous êtes un mauvais père, un homme cruel et sadique.

-- Je t'interdis de continuer, s'énerva Oscar.

-- Vous savez quoi ? Je retourne au Mexique. Gardez votre héritage et donnez-le à qui bon vous semble puis oubliez que je suis votre progéniture.

-- Dylan !

-- Père, je n'en peux plus de vos exigences. Comment avez-vous osé vous immiscer autant dans ma vie privée ?

-- C'est pour ton bien que je fais cela. Et tu n'iras nulle part alors ne me provoque pas.

-- C'est ça, l'argent, l'honneur, l'argent et encore l'argent. Il n'y a que cela qui compte pour vous. Que je sois ou non heureux vous importe-t-il ne serait-ce qu'au minimum ?

-- Ton bonheur ne dépend ni de Rachel, ni du bébé que je t'ai obligé à tuer. Contente-toi de ta femme et ça ira pour le mieux.

-- Ma femme ? Vraiment ? Laissez-moi rire. Ma femme ? Vous vous rendez compte de ce que vous insinuez ?
Tout compte fait, je quitte l'entreprise familiale. Puisque vous êtes aussi puissant et intelligent, trouvez-vous un autre fils.

C'est sur ces mots que Dylan quitta la maisonnée de son père. Les veines gonflées par une colère rouge.

Il se jeta sur son lit, une cigarette en main. Dylan expira la fumée de ses poumons tout en analysant ce qu'il pourrait à présent faire de sa vie.
Il descendit à la salle de sport pour extérioriser toute cette rage en lui.
Après plus d'une heure, Dylan remonta. Il avait les mains ensanglantées et le T-shirt tâché.
Il se réinstalla une fois de plus sur son lit, et resta là avant de s'endormir.

[...]

Pianotant sur son téléphone, Roland envoyait des messages à la fois à sa mère et à l'une de ses conquêtes. Il souriait en lisant les messages de cette dernière : "Tu viens chez moi demain ?" lui écrivit-elle.

C'est alors qu'une silhouette passa devant lui. Roland ne fit pas attention, sachant très bien qu'il s'agissait de Roseline, sa fiancée.

-- Suis-je si insignifiante à tes yeux ? demanda-t-elle après avoir lancé son sac sur un canapé.

-- Oh, oh, oh, calme-toi !

-- Est-ce que tu imagines ce que je ressens maintenant ? Est-ce que tu sais ce que j'ai ressenti quand j'ai appris que mon homme aimait une autre femme ? dit-elle la gorge nouée.

-- Et ça recommence, souffla Roland, montrant ainsi qu'il se fichait complètement d'elle.

-- Que j'ai été idiote de te faire confiance, de tout te donner aveuglément.

-- C'en est assez, tu n'es pas la seule femme avec qui j'ai couché, alors épargne-moi ces caprices à deux balles.

-- Alors c'est vrai que tu ne m'aimes pas ? Interrogea-t-elle alors que ses larmes se mirent à couler.

-- Roseline, Roseline, l'appela son fiancé. Je te croyais plus intelligente que cela... Bref, tu peux maintenant t'en aller, j'ai mieux à faire.

-- Ou plutôt qu'une autre t'attend, n'est-ce pas ?

-- Qu'est-ce que cela peut te faire ? Retiens bien ceci : je ne me contenterai jamais d'une seule femme alors que je peux en avoir des...

Une gifle le coupa dans son élan.

-- Tu n'es qu'un pauvre crétin, commença Roseline en criant. Un idiot de première classe, un profiteur, un salaud fini. Sache qu'il n'y aura désormais plus de toi et moi qui tienne.

Elle retira sa bague de fiançailles qu'elle lui lança à la figure. La demoiselle prit son sac et s'en alla tandis que Roland, amusé par la scène, ne put s'empêcher de répliquer.

-- Ferme bien la porte derrière-toi.

-- Je te déteste ! cria-t-elle.

Elle claqua la porte en partant.
Roland éclata d'un fou rire. De toute façon, elle reviendrait encore dans ses bras, comme elle le faisait depuis toujours.

Déchirante Promesse Où les histoires vivent. Découvrez maintenant