Chapitre 1

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C'était l'heure de se lever. D'aller en cours, et de faire la loi. Un jour basique comme chaque jour depuis ma scolarisation.

J'en avais pas mal marre. Je ne répondais à aucune des attentes que les gens avaient de moi. Je me contentais de bosser un minimum, alors que j'avais les capacités à avoir plus, je le sais.

Je préfère largement sortir pour m'amuser, savoir que je suis une teigne et faire régner ma propre loi, que de rentrer dans les clous de la société. Je ne suis pas un de ces clampins ou une vulgaire poupée avec qui on aime jouer et dont on se lasse très vite. NON !
C'est pour ça que j'ai décoloré autant mes cheveux, que je m'étais percé l'oreille et bien d'autres choses qui une fois dans la rue attise la vilaine curiosité des gens, qui souvent vous jugent ou vous admirent.

Mais bon, ce réveil sonne, il va bien falloir que je me prépare et qu'avant toute chose ; que je me lève de mon endroit divin, qui ne me sert même plus à dormir, mais à fixer le plafond de ma pauvre chambre.

Je ne voulais pas y aller, j'affichais cet air fatigué, blasé et tiré. Ne pas montrer, paraître et faire. Montrer cette image que tous ont de moi. J'avais longtemps appris à faire ça, mentir sur mes émotions... éviter de parler, de me faire respecter des autres. 

Oui, j'avais opté pour cette option. Et me battre était un quotidien. Tout était soit physique ou soit  mentale. Voilà la conception médiocre de ma vie. Je m'y étais finalement habitué, vivant avec non plus comme un fardeau, mais comme un quotidien. À vrai dire, la plupart de mes problèmes je les refoulais au plus profond de moi, comme ça, la suite me semblait plus ou moins simple.

Alors c'est ce que je faisais, mon courage en main j'y allais à ce cours. Marchant jusqu'à cette prison, sans espérer avoir un grand avenir, mais je venais assister à ce que le professeur allait déblatérer, j'avais encore le choix, je suis encore libre de me dire de ne pas y aller.
Une chose me frappa à l'esprit, presque comme trop évidente, cela ferait trop plaisir aux autres.

J'avais une réputation aux yeux de tous. Je ne passais pas non plus inaperçu à leurs yeux qui s'ébahissaient dès qu'ils me voyaient arriver ou bien marcher dans ces couloirs trop courts.

Les filles me regardaient avec cet air amoureux, plein d'envie, un truc qui vous fait savoir rien qu'en fixant leurs yeux que je suis la personne qu'elles convoitent, est-ce que cela m'intéresse ? Non.

Aux yeux de tous j'étais craint, je suis le plus populaire de tout le bâtiment ; ils me rabâchent à longueur de temps que je suis la personne la plus forte, que je suis le plus beau...

Personne ne me disait d'aller au-delà de mes capacités, sauf ma prof de philo.

Enfin, toutes les choses sont plus ou moins futiles en fonction du degré auquel on s'y attache et auquel, l'importance vous emporte, il ne demeurait là alors qu'un bruit de couloir autour de moi qui ne faisait que tourner. Qui m'agaçait certes au plus haut point de ma vie, tout ça s'installait comme un quotidien.

J'étais aux yeux des filles une convoitise une espèce d'image du mec parfait et aux yeux de tous ces garçons l'apollon même de la force et de la virilité. Franchement, tout cela rimait en foutaise, à quoi bon idolâtrer des gens ?
Moi je ne voulais pas être ma propre ombre, m'obligeant à me remémorer ce que je n'avais pas eu, ou ne pourrais pas avoir. Je voulais être celui qui fait ce qu'il veut le jour comme la nuit. Être sans règle.

Pour ce qui est des filles, tout était bizarre.

Aucune ne m'attirait vraiment, pas que je n'avais jamais eu de copine, j'en avais eu un bon paquet, au point que j'étais aux yeux de toutes un de ces fameux coureurs de jupons. Elles me voyaient comme celui qui change des vies, ou qui casse des cœurs... Rien de bien flatteur. C'est pour quoi, j'avais vite arrêté. Elles ne m'attiraient pas. 

Cette image ne me correspondait absolument pas. Enchaîner les soirées à les draguer, à les embrasser sans qu'il y ait de lendemain, souvent ajouter à quelques coups d'un soir. C'était comme ça que je voyais les relations avec. Je brisais plus de cœurs qu'autre chose.

Pour ce qui est des garçons, ils ne me parlaient que par intérêt, et certains tentaient quelques approches. Je n'étais pas forcément contre. J'étais plutôt curieux. Cela me semblait bizarre, mais j'aimais ce que je ressentais quand cela arrivait. Suis-je pour autant gay ?

À vrai dire, à partir du moment où je m'amusais, je le faisais. Ce soir, il y avait encore une soirée, donc autant en profiter. J'irais et peu m'importe les tournures une fois là-bas... on a qu'une seule jeunesse.

Cependant, maintenant, il y avait les cours à suivre. Il fallait s'instruire un minimum. J'attendais.

Je rejoignais tranquillement cette salle de classe, j'étais une fois de plus en retard, mais le professeur n'était toujours pas arrivé. La sonnerie n'avait pas encore retenti, et le brouhaha de la classe commençait à m'irriter, c'était insupportable, je voulais ma musique dans mes tympans, au moins, ce bruit aurait eu plus de raison d'être. Foutue classe, foutus gens qui ne gueulent pour rien.

Je m'installais nonchalamment sur ma chaise posant mes pieds sur la table, prêt à me rendormir, quand, soudain, mon groupe d'amis arrivait tout excités.

« Chifuyu ! Devine, y'a un redoublant dans l'autre classe, tu sais ce que ça veut dire ! »

Évidemment que je savais, je me repositionnais dans une meilleure position, pour finalement les regarder, ils baissèrent les yeux.

« Humm, je sais très bien ce que ça veut dire. Le prof n'est pas là de toute façon. Bougez-vous. »

Ils semblaient enthousiastes de ma réponse, tandis que j'ouvrais la marche pour aller dans la salle d'à côté, les autres derrière moi ne tenaient plus tant l'excitation prenant part en eux, des vraies piles électriques...

On était arrivé. Salle 206-A...

« C'est là ? »

Tous acquiescèrent, pendant que je passais ma tête pour pouvoir voir ce fameux doublant, mon air impassible et lessivé de nature s'accentua encore plus.

« C'est lui... le nouveau ?! »

À mes mots ils se crispèrent, et vérifièrent.

« Quoi, un intello ! » en fit un.

« Désolé Chifuyu... » fit un deuxième.

« Minable... » conclue le troisième.

Mais, il y a un truc qui cloche.

Il portait des lunettes, une tenue plutôt au style qu'il se donnait, un pull beige simple avec un pantalon aussi neutre que son haut. Ses cheveux étaient tirés en arrière attachés dans une espèce de queue plaquée lisse et aussi brillante que je suis sûr que mon reflet pouvait s'y refléter comme si sa chevelure était un miroir. Il semblait intelligent, c'était un cliché trop stéréotypé.

Je voulais en savoir plus.

Le cours de lettre allait commencer, alors, pour une raison encore inconnue, j'avais décidé de suivre mon cours de lettre dans son cours. De toute façon il s'agissait du même cours, pas de la même promo. Alors les professeurs n'y prêteraient pas attention puisqu'il n'y a plus d'appel.

« Je reste ici les gars, je vais essayer de le cerner. Ne m'attendais pas.»

Ils se contentèrent d'approuver mes paroles et de repartir dans l'autre salle, de toute façon ils ne traînaient avec moi seulement parce que j'étais cool ou un truc de ce genre. Enfin, un de ces mots vulgaires qui font que vous avez un laissé passer pour tout, et que l'intérêt que l'on vous donne est vu comme si chacune de ces connaissances vous vouez un culte malsain. Quelque chose de pas net.

J'avançais dans la salle, montant quelques marches pour aller dans le fond, profitant par la même occasion de le fixer, ce qu'il remarqua, puisqu'il tourna aussitôt sa tête pour me sourire.

Est-ce que c'est bizarre ? Oui.

Il avait de jolies canines pointues, ses yeux étaient d'un brun noisette si clair et dévasté, et cependant il avait un air charmeur... séduisant même. Mauvaises pensées.

Je voulais une chose, aller lui parler, pas maintenant, après la fin de matinée.

ᴄᴏᴍᴍᴇ ᴜɴ ᴊᴏᴜʀ ɴᴏʀᴍᴀʟ | ᵇᵃʲⁱᶠᵘʸᵘ |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant