Chapitre 38

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J'étais seul, dans le noir. J'avais froid, des gens riaient. Je ne comprenais pas grand-chose, tout demeurait flou dans ma tête, je confondais le déroulement de la journée, de ce matin, jusqu'à cette rencontre...
Je ne me souvenais plus de grand-chose, seulement que tout était devenu noir, assommé, je m'étais endormi... Un long moment, j'en était sorti inconscient.

Ma mémoire me faisait défaut. Où suis-je ?

Tout autour de moi manquait de vie. Attaché, abandonné...Toutes notions de repères ne réapparaissait pas. Je ne voyais rien. Cette sieste me rendait encore plus mal que je ne paraissais déjà.
Baji... Où es-tu... ?

La peur augmentait un peu plus en moi ; mon corps tremblait, ma tête me faisait atrocement mal ; mon crâne cognait tellement fort que je ne n'arrivais même plus à penser correctement. Mes yeux me piquaient, ils me brûlaient, j'avais besoin de lumière ; cette douleur me peinait à retrouver l'usage de ma vue.

Le sol me faisait mal, mon dos souffrait, mes riens était froid, et il y avait une atroce odeur dans l'air.
Quelqu'un fumait, je discernais une lumière rouge enflammée au loin, baissant la tête, j'essayer de défaire mes liens.

Je voulais fuir. Ma tête, putain.
Mon corps ne répondait presque plus, empli d'une douleur indescriptible, mes jambes étendues, ma tête baissée vers mes pieds, mes muscles tendus. Je souffrais physiquement.

Mais, je ne pouvais pas. Mes bras ainsi que mes poignets étaient attachés par une corde autour d'un plot. Mes membres étaient tous tendus.
Assis par terre, dans le noir le plus totale, incapable de faire quoique ce soit.

Démuni, sans force et fatigué ; je me sentais honteux d'être aussi faible.

Mes oreilles sifflaient, elles avaient perdu l'ouïe, ma gorge était horriblement sèche, avaler ma salive ma paraissais un supplice inconfortable. Je ne reconnais rien...

Mon était mental était perdu. Comme si je me sentais droguais ou ivre. Je devais sûrement avoir une gueule de bois.
Une silhouette arrivait. Marchant d'un pas sûr, elle avançait vers moi. Je ne voulais pas y prêter attention.

Pourtant, je le reconnu. Le garçon aux cheveux bicolores s'approchait de moi, un pas supérieur, puis s'assis en tailleurs sur ce sol sal, poisseux et immonde. En face de moi, son regard de miel dans mes yeux verts, il me fixait, alors que moi, je cherchais un point d'encrage pour ne pas le voir.

Il affichait une sorte de mine fatigué et inquiète. Cependant, on discernait mal le comportement de l'autre. Je voulais toujours le frapper, je me rappelais vite de mon état.

Une fois libre, je te fais la peau. Kazutora.

Il était perdu, ailleurs, mais il finit par allumer une lumière. Mes yeux se plissèrent, incapable de s'y habituer. Mes pupilles semblaient trop fragiles et dilatées.

Finalement, il souriait, je ne savais pas à quoi il pensait, mais en tout cas, il dévoilait sa dentition.

Je gloussais, je toussais. Ils m'ont fait quoi ?

« Ça va ? »

Non, bien sûr que non, connard.

Il s'approchait de moi, se posant à quelque centimètre de tout mon corps incapable de bouger.

Je grognais, une grimace au visage, tournant mon visage sur le côté pour qu'il puisse ne pas le voir.
Mon envie de sommeil se manifestait trop vite. J'aurais aimé ne pas être là.

Dans quelle merde je me suis encore foutu.

Je ruminais dans mon coin, cherchant des réponses et un moyen de sortir. Le plus important était avant tout de retrouver mes esprits. Mais cette présence, ce corps et cette voix devant moi m'insupportaient, je n'allais pas être tranquille.

ᴄᴏᴍᴍᴇ ᴜɴ ᴊᴏᴜʀ ɴᴏʀᴍᴀʟ | ᵇᵃʲⁱᶠᵘʸᵘ |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant