Chapitre 53

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« Viens, on rentre... »

Non, je ne veux pas.  Je suis vraiment un profiteur... ? 

Je... ne veux pas, il va revenir. Non ? Il ne va pas m'abandonner. Il m'aime. Je l'aime... On s'aime.

Je suis nul, en fait, je me trouvais tellement pitoyable, vous avez vu ça, je... je suis là, les genoux à terre et je ne pouvais qu'espérer qu'il revienne. Mon souffle coupé.

« Il ne reviendra pas... »

Mais laisse moi espérer...
Chifuyu était vraiment partie avec l'autre... Je suis un crétin.

Mes lèvres tremblèrent. Mes yeux devenaient rouges, je craquais, cette pression me rendait si faible. Il me rendait tellement bête d'amour, comment tout ça a pu déraper ?

Je suis peut-être quelqu'un qui l'utilise après tout... Il le désirait aussi, non ? Ou je voulais que lui le désir. Je ne sais plus où j'en suis. 

Le froid me piquait le bout du nez, et me frigorrifiait mes entrailles déjà perturbées. Puis, voilà la venue de trois flocons. Ils se déposent irrégulièrement dans le parc.

Ce foutu parc au malheur. Il n'y a rien de romantique ici.
Mon cœur se serra.

« Baji... ? » Son ton inquiet se rapprocha de moi, une main sur mon épaule tremblante.

« Quoi ? » 
Je me sentais énervé, je voulais être seul. Je voulais m'étouffer dans cette neige.  

Alors je me mis spontanément à l'ignorer. Dégageant sa main de là où elle se trouver, il la laissa ballante dans l'air froid.

« Baji...? »

Mes yeux me piquent. Ne cède pas, ne pleure pas...

Je me levais, mes genoux avaient mal, il tremblaient comme le reste de mon corps, laissant une trace de ma présence dans l'herbe blanche, je ne savais pas ce que Chifuyu faisait, et l'imaginer aussi loin de moi, au lieu d'être avec moi... ça, tout ça, ça me rend malade.

J'ai si mal... Mal... Au.. Cœur...

Il pouvait tout dire à Takemichi, mais me parler, il l'avait fuit normalement. Je suis un con infiniment crédule. Délibérément je l'ai laissé fuir. Je voulais lui courir après.

Je n'avais plus cette force.

Il neigeait, les flocons s'écrasaient sur ma tignasse en bataille, s'il avait été là, on aurait joué à la neige comme à chaque fois.

Je me déteste. Je me dirigeais vers le grand arbre en face de moi, mon poing s'y écrasa là où je devais lui faire cette surprise. Mon poing rencontra l'écorce de ce tronc trop dur.

« Putain ! Je t'aime... »
Mes propres mots me firent céder. Mon corps heurta à nouveau le sol froid et humide.

Mes sentiments se meurtrirent dedans.

« Mais... ça ne va pas toi, fais pas ça ! » 

Non, évidemment que je respire la joie...

« Kaz, pourquoi tu restes... ? »

Tout mon corps tremblait, de froid ou d'agacement, de pleures et d'amour... Enfin, je tremblais et je n'aimais pas ce sentiment.

« Part... Tu peux... »

« Je... Non. »

Je m'en voulais pour tout, en plus, il n'était pas obligé de rester, il aurait pu partir, il aurait pu accompagner Chifuyu. Mais non, il est resté avec moi... 

ᴄᴏᴍᴍᴇ ᴜɴ ᴊᴏᴜʀ ɴᴏʀᴍᴀʟ | ᵇᵃʲⁱᶠᵘʸᵘ |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant