Chapitre 40

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Je suis fatigué. Je n'en peux plus, j'en ai marre. J'ai mal à la tête, je me sens seul. Tu me manque mon chaton...
J'avais trop dormi ? Non.
Pas assez... Ils dormaient encore. Moi je suis lessivé, poussé à bout. Je veux m'enfuir. J'avais depuis hier cette impression constante que rien n'allait de son côté. Il est en danger. Je le sais. Je devais agir au plus vite.
Je pouvais le sentir, cette étrange sensation semblait beaucoup trop présente et constante, et mes sentiments n'en pouvait plus.

Il a besoin de moi. Et moi de lui...

Me voilà depuis une demi-heure, réveillé, transpirant, le cœur affolé battant une chamade incontrôlable. Je peinais à me clamer. Je m'obligeais à oublier ses pensées incessantes, instables et fracassantes.

Et cet horrible cauchemar aggravait ma peine. Ne me soulageant que d'une atroce peur de plus en plus grandissante. Ce mauvais songe qui me hantais à présent me glaçait le sang, pétrifiait mon être, perdu dans mon propre corps, mon cerveau incompris de tous.

Il était si réaliste, mais si dur, et si froid. Je me chamailler avec mon sommeil, je me disputais contre mon envie de le retrouver. Je me haïssais à rester là impuissant.

Il est loin de moi.

Je ressemblais à un demeuré, ici, à regarder le vide infini sous mes yeux. La peur recommençait à augmenter petit à petit. Je souhaitais plus que tout crier, pleurer et le retrouver.

Et mon cœur commençait à avoir ce rythme de plus en plus grand, devant trop irrégulier, s'emportant contre ma volonté.

Ce matin allait être long.

Pourtant, ce rêve me trottait en tête, faisant des allers-retours me forçant à le revoir contre mon gré : Chifuyu, était là. Enfermé, il restait fort et se débâtait, il m'appelait. Je voyais la peur en lui, des larmes descendre sur son visage adorable. Mon cœur se serrer un peu plus. Cependant, il n'était pas seul.

Je criais, il ne me voyais pas. Il était celui qui fut mon ami ; Kazutora, un visage fermer, un regard désireux envers mon amoureux.
Un autre blond, le teint bronzé des lunettes sur le nez, je l'avais déjà vu, il avait parler à Mikey une fois. E l'autre un grand fou, un atteint mentalement, un sourire pervers aux lèvre, une envie de taper le blond à bout de souffle.
J'avais du mal à discerner ces deux visages que je reconnaissais à peine mais qui une fois avaient osé venir, je me souviens, ils étaient venus pour nous chercher des poux. Un mec avait pris le fameux kick de Mikey

Cette vision bien que floue, restait une vision horrible. Je sentais le sang, ce n'était qu'un rêve, mais tout me semblait réel.

Chifuyu demeurait dans le besoin, il devait avoir mon aide. Je voyais dans un sale état. Je soufflais, je viendrai.

Attaché, frileux, une mine triste et remplie de coups...mon blondinet... je l'aime plus que tout au monde, je voulais pleurer, oh oui, pleurer tant il me manquait et que cette vision m'horrifiait. Allais-je arrivé dans ce cauchemar ? Je me suis réveillé avant, je n'ne pouvais plus.

Me voilà maintenant mortifié, incapable de me réveiller, alors que je l'étais déjà.

Mon amoureux souffrait, je bougeais dans tous les sens, impossible de me rendormir, je pourrais pas. Pas tant qu'il ne soit pas là, pas maintenant. Puis Mikey qui soudainement gémit une calamité. Même dans ces rêves il mange et voit Draken... des sueurs froides dévalaient mes tempes, des frisions m'emplirent le corps, j'avais chaud ; je me sentais mal.

Je bougeais lentement, je devais partir et vite, me dégourdir les jambes, me vider la tête.

Enfin, bref, je me sentais démuni, le monde semblait bien fade quand je me réveillais sans lui le matin.

« Hum... Draken arrête de bouger. »
Effectivement, il bougeait.

Je soupirais, trop gênant. Et pourtant, il m'en faut. Je regardais la nuit encore présente. Je voulais fuir, partir, le chercher là maintenant malgré qu'il soit six heures du matin. Autant rendre utile cette matinée. Mais le grand tatoué se mit à émerger.

« T'es réveillé depuis longtemps ? » fit-il en s'étirant.

« Humm... »

Mikey bougea subitement, se redressant aussi vite pour se réveiller en sursaut, ce qui nous fit peur.

« Ouh la ! » crait-il dans l'appartement.

« Tais-toi, c'est le matin ! » le réprimais-je.

Il se gratta le derrière son crâne, faisant virevolter sa tignasse indomptée.

« T'es matinale toi... » reprit-il finalement.

« Hum... »

Je ne dis rien, pour ne pas changer. Je commençais à être agacé. Je me levais tranquillement pour pouvoir me changer dans un café noir et amère, pour pouvoir être seul. Enfin, tenter. Ce qui sera impossible.

« Baji, on va le retrouver... »

« Je vais le retrouver. »

Oh non, pitié, pas cette phase... non.

Ils se mirent à chuchoter, les gars...non...

Mes phases maniaques se réveillaient, il y avait longtemps qu'elles ne s'étaient pas manifestées. À tout prix je devais les calmer, quitte à brûler des voitures, ce n'est rien des voitures.

« Ouais, pour le moment à la douche et déjeuner. » reprit le plus costaud, poussant légèrement le plus petit qui lui avait sauté dessus tentant de l'étouffer.

Une fois de plus ce fut le silence radio pour moi. Une douche froide me ferait de bien.

[. . .]

Ellipse de la douche et de petit déjeuner.

« Wow Draken t'es tout beau ! »
L'autre se contenta de souffle d'exaspération, sous le regard déjà fatigué du noiraud.

« Débile, on y va ! »
Me contentais-je simplement de dire. Il bouda un instant pour aller s'agripper à mon dos, je le fis tomber. Il se retrouva par terre, les fesses sur le sol, sûrement douloureuses. Je ris accompagné de Draken qui visiblement n'en pouvait plus, il était rouge comme une tomate.
On aurait dit qu'il attendais avec hâte ce moment.

Si seulement je pouvais être comme ça, là, maintenant. Mais non, il faut que je retrouve mon Chifuyu.

« Baji... J'allais dire que je m'inquiétais, mais, non... »

Je pouffais finalement, il est trop bête.

« T'es vraiment trop con !»
Je me bidonnais, il ne bougeait pas, il boudait, un vrai enfant.

Draken n'en pouvait vraiment plus, il semblait ne plus tenir debout tant il riait.

« Bande de faux frères... »
Finalement son fidèle meilleur le prit sur ses épaules, il souriait bêtement. Je suis sûre qu'il y a un truc, pas possible.

On quittait l'appartement il était treize heures. Mais je coupais net à mes pas.
Je me sentais figé, incapable de bouger. Tout autour de moi avait disparu.

Mon téléphone avait sonné, et j'aurais voulu ne jamais poser mon regard dessus. Je n'aurais pas du m'empresser de le saisir hors de cette poche de ce blouson.

Mon geste, je le regrettais.

« Ba.. Baji ? »
Mes yeux s'écartaient, mon regard si vicieux se stoppa. Un retour un arrière n'était plus possible.

Je me vidais sur place, pétrifié et immobile. Je devais faire quoi là ? Mes deux amis me regardèrent, un peu perdus, ne sachant pas trop quoi faire. Mon comportement devait les inquiéter, moi-même je m'inquiétais.

J'avais un message, mais pas de la bonne personne.

Quand je vis cette foutue notification sur mon téléphone s'affichait, je voulais hurler. C'était celle de...

Livide, presque sans vie, je trouvais encore dans un drôle d'état. Faites que tout s'arrête.

« Baji... ? »

Je crus m'effondrer.

ᴄᴏᴍᴍᴇ ᴜɴ ᴊᴏᴜʀ ɴᴏʀᴍᴀʟ | ᵇᵃʲⁱᶠᵘʸᵘ |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant