ᴄᴏᴍᴍᴇ ᴜɴ ᴊᴏᴜʀ ɴᴏʀᴍᴀʟ | ᵇᵃʲⁱᶠᵘʸᵘ |

Chapitre 13

La douceur d'un matin, en compagnie de quelqu'un, ce sentiment incommensurable, inoubliable qui se voudrait immortel tellement il y a de beauté en lui.

Un moment éternel qui vous fait lentement submerger de cet ailleurs, vous faisant comprendre que tout ce qu'il s'est passé hier, de bon ou de mauvais était bel et bien réel.

Je ne voulais pas me prononcer, pas maintenant, pas encore. Je savourais ce moment avant que je ressorte dans une réalité que je ne voulais plus trouver, j'étais avec lui. Et rien que cette idée en tête, je souris.

Je goûtais au bonheur. J'appréciais tout. Tout.

Le matin avait pointé le bout de son nez assez tôt, je ne voulais pas me lever, pas maintenant, je suis bien dans ce lit collé à cette personne.

Ces cheveux noirs, s'étaient détachés pendant son sommeil, laissant cette crinière dompter son visage. Il semblait apaisé, calme et serein. Baji ressemblait à un ange endormi, mais à un démon debout. Trop de paradoxe. Mais ça lui correspondait bien.

Je me remis à côté de lui, cherchant à l'enlacer, cette envie câline se réveilla comme si elle devenait un nouveau sens. Je ne voulais pas le déranger.

Il bougea, ronchonnant, cherchant à s'étendre et se retourna vers moi. Il plissa ses paupières pour confronter ses yeux à la lumière, les frottant, son corps encore nu, son sourire matinale, et ses cheveux en pagaille. Une image si drôle, mais si belle à la fois. Je crois que je l'aurais idolâtré tellement il y avait de splendeur en lui.

Même au matin, il est beau.

Pour être honnête je ne savais pas quelle heure il était, toutes notions de repères avaient été balayées depuis mon réveil.

Baji se tourna vers moi, son visage croisait finalement mon regard amusé et plein d'envie.

Il se redressa un peu laissant son torse encore dénudé se dévoiler par la couverture qui glissait jusqu'à ses hanches. Ses prunelles brunes me figèrent, je semblais pétrifié, me remémorant quelques brides confuses de la soirée d'hier. Il m'affichait un air apaisé et satisfait, un regard que je n'avais jamais encore vu.

« Coucou toi ! Bien dormis ? »

Jusque-là, tout allait bien et pour le mieux des possibles.

À mon tour je me redressai, lui s'enfonçait dans son matelas, s'adossant à la tête du lit, puis, d'un large geste, il m'embarqua contre lui, on était assis, recherchant un contact, n'importe lequel, tant que cela nous rapproche.

Je posais ma tête sur son torse inspirant son parfum, tout dans son lit avait son odeur qui était mélangée à le mienne. Je soupirai.

Tout sentait bon.

« Coucou, bien dormis et toi ? »

Il me tripota les cheveux, jouant avec mes mèches blondes, il égarait quelque fois ses doigts dans le creux de ma fausse claviculaire, remontant jusqu'à derrière mes oreilles, m'arrachant d'agréables frissons dans mon corps, ce moment se stoppa néanmoins par nos deux ventres affamés.

Ce moment pouvait se graver dans mon cerveau, cette image me comblait plus que je ne le laissais croire à moi ou aux autres.

« Allez, on va manger ! »

On se sépara, à contre cœur, en ronchonnant du fait notre position était plus que bien. J'enfilais mon pantalon et un tee-shirt à la va vite, pour rejoindre cet ébène dans sa cuisine. J'y allais lentement.

[. . .]

Merveilleusement bien. Je me sentais comme ça depuis mon réveil. Et pour une fois, ce n'étais pas un de ces rêves débiles ou érotiques qui me prenaient toujours d'une démence, non, pas cette fois-ci. Je me réveillais avec lui, après une nuit mouvementée.