Bloom - Thom Yorke
On verra peut-être l'été
On se sentira partir, doucement,
Dans la fièvre des tourments qui nous alimentent
On sentira le soleil s'acharner, et rendre l'air d'une délicatesse telle,
Qu'on en oubliera la lourdeur
On en enflammera
Toute la douleur.
On verra peut-être l'été,
Et les averses torrentielles, qui nous anéantiront
On laissera passer
Le temps, et l'amenuisement du rivage
Au loin
On laissera s'écouler, l'entièreté de ce qui nous compose
L'océan scintille, et ciel s'ébroue
Les étoiles
Chutent
La détresse éclabousse les regards
Le tien déferle depuis bien longtemps déjà,
Le tien déferle, mais ne se noit pas
C'est doux à voir
Ça le sera peut-être tout autant que l'été,
S'il arrivait,
Qu'on ne le voit pas.
Alors, si l'on parvient à vivre malgré tout,
Je crois qu'on s'enverra visiter
Les nuits les plus démentielles
Que ça frisera le rêve, sans jamais l'atteindre
Et,
Si l'on parvient à exister au-delà de ce qui nous en empêche,
Je crois qu'on voyagera, à la tombée du jour
Qu'on frissonnera,
En effleurant la ligne d'horizon
Effrayé à l'idée de la franchir,
Terrifié à la pensée,
De ce qui pourrait advenir.
Je crois que tu fais partie de ceux qui la franchiront,
Paupières closes
Indéfiniment
Tu fais partie de ceux qui décident de ne plus rien voir,
Pour continuer d'avancer
Tu fais partie de ceux qui charment,
Irrémédiablement
Le regard voilé,
L'allure éthérée
Et je me dois de te dire au-revoir de cette façon,
Parce que je suis de ceux
Qui ne franchissent pas, la ligne d'horizon
Je suis de ceux qui restent à frissonner à son contact,
À guetter le retour de l'été
Puis
Font demi-tour
Ouvrent leurs ailes, sur quelque chose d'incompréhensible
Déploient leur liberté, sur un univers qui la rejette
Se tournent vers les paysages acerbes, et le souffle âcre du vent,
Pour espérer,
Encore
Voir s'épanouir un beau jour,
Ce qui ne changera jamais
Non, jamais.
Je me devais de te dire au-revoir,
Épuisée à force de croire, que nous pourrions nous comprendre
Je me devais de te prendre par la main,
Et de te dire que l'été reviendra
Peut-être
Tu me diras, à quoi il ressemble depuis là-bas
Tu me diras, Sam
À quel point c'est fascinant
Le revers du monde,
L'éternité de l'averse,
L'efflorescence de l'amour
Tu me diras comme ça peut compter,
Tu me diras,
Pourquoi tout ça existe à ce point-là,
Pour qu'on finisse par l'oublier.
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L'ivresse des Lucioles
PoetryParfois, Je pourrais presque te voir Au coin d'une rue, À la lumière d'un porche Tu habites désormais ces lieux, Aux parfums de nostalgie Tu cohabites avec les lucioles, Et moi, Je te regarde Inlassablement, Dans cette lueur de rêve. _ _ _ Recueil t...