L'ivresse des Lucioles

If I Don't Make It

Stand And Stare - Bob Bradley, Thomas Balmforth

Si ça arrivait,

Un jour

Si les nuages s'ouvraient sur quelque chose de différent,

Et le vent envoyait valser les arbres

Si les étoiles se mettaient à déferler,

Au rythme des marrées les plus violentes

À travers l'univers tout entier, et ce qu'on en connaissait de plus précieux,

Souviens-toi,

Que je suis de ceux qui voient des choses, qui n'existent même pas,

Mais qui pourraient se mettre à briller, si tu le veux vraiment

Je suis de ceux qui croient,

En ce qu'il existe de plus immense, de plus fragile et de plus ardent

Je suis de ceux qui vivraient, rien que pour t'observer exister,

Rêver sans fin les montagnes que tu graviras le lendemain

Espérer en l'avenir, et ce que tu n'en connaîtras certainement jamais,

Mais quelle importance,

Tu l'auras vécu

Juste-là

Là où ça brûle, ça fascine et ça s'effondre sans cesse

Là où tu ne comprendras jamais pourquoi ça tangue autant

Alors, tu tangueras

Tu tangueras, et tu hurleras pour que ça s'arrête enfin

Tu tangueras, puis,

Sans le savoir vraiment,

Tu danseras pour que ça dure toujours.

Si ça devait arriver,

Si le soleil se levait une fois encore

Sur un monde, un tout petit peu différent,

Sache que je suis de ceux qui connaissent cet endroit-là

Que j'ai écrit inlassablement, le tremblant de cet univers,

Et le vibrant du regard de ceux qui y déambulent.

Mais souviens-toi,

S'il t'arrivait de te mettre à courir, une nuit,

Pour éclater en sanglots, et tendre le bras vers les Lucioles

S'il arrivait que tu t'en ailles loin,

Pour voir les étoiles mourir, et peut-être même mourir avec elles,

Il ne s'agirait pas de fuir,

Il ne s'agirait pas d'égoïsme, ni même d'inconscience

Il s'agirait d'exister

Et je crois bien que toutes les personnes de cette terre,

Ne vivent et ne meurent,

Que pour ça.