L'ivresse des Lucioles

Station Of Lights

Here At Last - Tracey Chattaway

T'avais l'air pâle,

Le visage timide

Pourtant, tes yeux tenaient bon,

Lorsqu'ils me regardaient,

Ou peut-être qu'ils ne fixaient que les sièges et les vitres de ce foutu bus

Qui nous emmenait je ne sais où,

Comme chaque soir

Peut-être que tu n'as jamais cessé d'observer la vie filer de cette façon,

Nonchalamment

Mais ton regard,

Il était pas vague

Tes yeux étaient incroyablement clairs,

Comme si tu ne distinguais que la limpidité des choses

La pureté du mouvement,

L'essentiel immaculé de tout ce qui tremble.

Peut-être que tu n'as jamais rien vu d'autre,

Ou bien tu as choisi de faire taire le reste

Parce qu'il n'y avait que ça, qui permettait au monde de tourner,

Et à toi, d'exister.

C'était certainement aussi simple que ça,

Ton regard tenait bon,

Parce que la vie autour de toi, s'efforçait de tenir elle aussi

Parce que t'avais peut-être vécu tout ce qui ne s'imagine même pas,

Fait valser les rêves, et improvisé l'avenir

Mais j'ose tout de même imaginer,

Que la vie autour de toi,

Elle tremble tout autant qu'elle tient en place

Et que tu le sais aussi bien que moi

Il n'y avait qu'à voir à quel point la route chancelait,

Et les lumières au loin cherchaient tes iris,

Comme espérant se maintenir à la surface

Mais je crois que tu aimes les voir voguer,

Déferler, mourir et exister

Et que c'est bien pour ça, que tu leur tournais le dos.

T'avais le regard limpide,

Le regard limpide dans un monde si trouble,

Le pas assuré à travers le temps qui s'effondre,

Le visage terne, dans toute l'incertitude d'une vie

Qui rayonne

Contre ta peau,

Et le miracle de ta présence.

T'avais l'air pâle,

Le visage timide

Pourtant, tes yeux tenaient bon,

Lorsque tu es parti,

Sans te retourner.

Tu es descendu à l'arrêt des lumières.