Letting Go - Tracey Chattaway
J'ai entendu ton prénom pour la première fois,
Dans un champs,
En plein soleil
Ce soleil de fin d'après-midi qui donne la sensation,
Que demain n'existe pas
Et que le monde n'avait tourné, jusqu'ici,
Que pour cet instant-là.
Il faisait chaud
La lumière convergeait vers nos silhouettes,
Mes pupilles se dilataient,
Dans mes yeux, déjà bien trop humides pour y voir clair
Et sur le sentier,
La lenteur de nos pas, à lui et moi
Faisait peine.
Tu es de ces comètes, dont on ignorait la venue
Et peut-être,
Qu'on aurait préféré ne jamais l'apprendre
Mais cela aurait été plus triste encore,
Tu ne crois pas ?
Tu es de ces astéroïdes,
Qui ravagent tout en silence
Et ne laissent aucune ruine apparente,
Aucune raison d'avoir engendré le moindre tourment
Mais, si tu savais,
Comme j'ai haïs le ciel, ce jour-là
Et comme je m'en suis voulue,
De le haïr à ce point
Au même instant.
Je me suis imaginée la couleur de tes cheveux,
Et les reflets mordorés qu'ils pouvaient prendre au crépuscule
J'ai redessiné ton regard,
Recréé chaque recoin de ton monde
En une fraction de seconde
Hortense,
J'ai entendu ton prénom
Et j'aurais aimé,
Incarner tout ce que j'imaginais être tien.
J'aurais aimé te voler cet univers,
Qui semblait l'avoir séduit
Plus encore que le mien,
Imprévisible et dévasté
Criant d'un truc, que seules de rares personnes saisissent encore
J'aurais aimé te voler cet univers,
Et cesser de vriller un instant
Mais tout allait vite,
Si vite
Bien trop vite
C'était pas de ta faute.
J'aurais aimé échanger mon cœur bancal contre le tien
Sans ne rien connaître de toi,
Sans ne jamais t'avoir connue
J'aurais aimé que tu me cèdes un peu de cette vie qui est la tienne,
Pas pour son amour à lui, non,
Mais pour me sentir exister
Loin du souffle arraché de l'espoir,
Et du monde déchu en lequel on avait tant voulu croire
Loin de la constante de l'univers,
Et du sifflement saccadé
Des météores.
Dans la distance,
Mon imaginaire vagabonde
Ta silhouette ondoie,
Et je perds lentement le sens de l'existence
Je laisse le soir s'écouler, sur mes larmes
Le soleil chuter,
Sur ce que nous sommes
Un instant de plus.
Il me sourit, et je pourrais presque ressentir ta présence,
En observant ses lèvres se courber
Le silence plane, et je pourrais presque entendre ta voix,
Percer l'espace et le temps
À mesure que le jour s'éteint
Je pourrais presque te voir,
Ta silhouette qui se fond dans le lointain
Je pourrais presque m'écrouler,
Vivre,
Peut-être.
Hortense,
Je pourrais presque vivre
En te voyant traverser le ciel flamboyant,
Dans lequel mon empreinte
Vacille et s'estompe,
Irrémédiablement
Je pourrais presque y croire, une dernière fois,
Au monde,
À nos sourires,
Et aux reflets mordorés
Le soir venu.
J'aurais presque pu y croire.
Céleste
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L'ivresse des Lucioles
PoesieParfois, Je pourrais presque te voir Au coin d'une rue, À la lumière d'un porche Tu habites désormais ces lieux, Aux parfums de nostalgie Tu cohabites avec les lucioles, Et moi, Je te regarde Inlassablement, Dans cette lueur de rêve. _ _ _ Recueil t...