20:17 - Ólafur Arnalds, Nils Frahm
Fais quelque chose,
Respire un peu d'air, ou quoi que ce soit d'autre
Dessine les étoiles, et leur place exacte dans le ciel
Pour t'assurer qu'elles auront bien disparu demain
Prends une photo, de ton visage,
Tes lèvres indistinctes
Ton teint pâle
Et tes yeux bouffis
Puis range-là en souvenir,
Là où personne d'autre n'ira jamais la chercher
Là où toi seule sait qu'elle existe
Et une fois que ce sera fait,
Ferme tes yeux
Ça aura le mérite de resplendir, un court instant
Ça aura le courage de danser, avec tout le reste
Puis toi, tu vivras encore un peu,
Rien que pour le regarder
Rien que pour pleurer
Et trouver ça,
Beau
Vacillant,
Sombrement pailleté
Heurtant,
Confus et,
Harmonieux
Tu vivras encore un peu,
Rien que pour voir ça
Défiler, éternel
Dans un théâtre d'ombres et de lumières
T'en pleureras tellement,
Que t'en noieras le final
Submergeras l'insubmergeable
Alors, soudainement,
Tu verras le visage de la photo
Sourire
D'une façon si trouble, qu'on se demande si on n'a pas rêvé
Trop étrange pour l'imiter,
Trop frêle,
Pour s'en rappeler.
Fais quelque chose,
Fais quelque chose, je t'en prie
Tout et n'importe quoi
Il n'est plus temps de s'endormir, ni d'oublier
Vis,
Survis,
Fais comme ça t'ira le mieux
Mais ouvre les yeux
C'est pas trop simple de dormir, ils se trompent
Même dormir, c'est difficile
Ça arrache le cœur parfois, d'en perdre conscience
Ça étrangle à en faire suffoquer,
De ne plus parler
Au point que le son de ton propre rire, en devient étranger
Pulvérise la nuit,
Si ta peine est assez grande
Regarde les astres éclater, se morceler
Regarde-les exister
Ne ferme pas tes yeux
Et si tu es fatiguée, laisse une embrasure
Rien qu'un passage, pour la lumière
Pour les rêves,
Les Noëls enneigés
Pour la lune, paisible,
Et le soleil des calanques
Au printemps
Lorsque le vent salé, se glisse entre les pins
Et que ça respire l'enfance
Tu ne sais même pas pourquoi,
Mais ça respire l'enfance
Puis, le rêve de grandir aussi,
Le rêve de vivre
Je sais bien, que tout a perdu de son importance
Mais pas le rêve de vivre,
Pas le parfum de l'enfance
Les courses, hors-d'haleine sur le littoral
Et le vent,
Et le soleil de printemps.
J'ai peur
Le ciel se fait sombre,
Et le vent, le vent souffle encore
Mais il est froid
L'endroit est désert,
Mes joues marquées par les larmes
Et par le temps
Le temps
Tant de temps a passé, depuis
Et je n'ai même pas tant grandi que ça
C'est étrange,
Tout à changé
Mais je marche encore de la même façon,
Pas tout à fait droit
J'ai le cœur en saccades irrégulières,
Sans jamais trop comprendre pourquoi
Puis tout se consume,
Encore
Tout s'évanouit,
Le vent
La mer
Le ciel
Tout s'évanouit
Et je suis seule, debout
J'avance,
Lentement
Je dois garder mes yeux ouverts,
Je dois garder mes yeux ouverts
À tout prix
J'ai oublié la photo,
Et le visage souriant
Les yeux bouffis, et le monde qui s'effondrait
J'ai oublié,
Pour un court instant
J'ai oublié
L'éternel.
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L'ivresse des Lucioles
PoetryParfois, Je pourrais presque te voir Au coin d'une rue, À la lumière d'un porche Tu habites désormais ces lieux, Aux parfums de nostalgie Tu cohabites avec les lucioles, Et moi, Je te regarde Inlassablement, Dans cette lueur de rêve. _ _ _ Recueil t...