Ambiance - Johannes Bornlöf
Ce soir, je voudrais que tu oublies,
Le ciel morne et gris, et le temps qui se déchire
La sensation que tout prend une forme différente, que la peine se modèle et se colore
Pour toujours, ou pour un soir, et c'est peut-être la même chose,
Je voudrais que tu oublies,
Moi, et l'aisance d'écrire,
La passion qui s'envole, et défie tout sans crainte,
Puis la terreur qui frappe,
Sans arrêt,
Je voudrais que tu oublies,
La terre, le monde et le cosmos
La fureur de la nuit, et l'amour qui éclate
L'espoir qui s'éparpille avec grâce
Ce soir, je voudrais que tu oublies,
La volupté des paroles qui abîment
Et l'incommensurable beauté de ceux qui te tuent
Pour la poésie, pour l'amour et pour l'espoir,
Je voudrais que tu oublies
La vie
Et l'essentiel du jour,
De l'espace et du ciel immense
Des nuances qu'on ne nomme pas,
Et de la pureté de ce dernier vers.
Je ne voudrais pas te demander l'impossible,
Mais je voudrais que tu oublies
La beauté affolante de ceux qui s'aiment,
Et les yeux vagues et apaisés,
De ceux qui ont essayé
Je voudrais que tu oublies,
La poussière, le feu et la mer,
Et l'envol des oiseaux
Leur cri d'adieux qui résonne encore,
Là où on aurait encore aimé croire,
Qu'ils reviendraient,
Un beau jour
J'aimerais tant que tu oublies,
La promesse du monde,
Et le velouté assommant des nuages d'hiver
Cette façon si désordonnée que tu as d'écrire,
Sans cesse,
Tu fais vibrer le mépris qui t'anime,
Et ça sonne comme un air étrange
Toi, tu danses dessus certains soirs
Je t'ai vue,
Tu danses, et puis,
C'est bien la seule chose que tu parviennes à oublier
Tu l'oublies, l'air, et la danse
Tu l'oublies, l'ivresse, le désordre,
Puis le mépris qui vibre
À en faire tomber les murs,
À en troubler les étoiles, qui n'existent déjà plus
Tu oublies,
Alors ce soir, danse,
Une fois de plus
Mais emporte tout avec toi
Du méprisable à l'essentiel,
De la sensation de vide, à celle de crever d'exister
De tout ce que tu as connu, à ce dont tu as seulement pu rêver
Puis, emporte la poésie,
La laisse pas là
Je crois qu'elle te va bien,
Je sais que je ne te l'ai jamais dit
Mais tu avais besoin de ne pas le savoir,
Pour danser encore,
Dans l'insouciance
Que tu portes aujourd'hui pour responsable.
Tu avais besoin de ne pas le savoir,
Pour regarder droit devant,
Et interroger le monde
À coups de vers, de silences et de larmes
D'incompréhension sublimée,
Et de sourires,
Tragiques d'éphémère.
Ce soir, je voudrais que tu oublies,
Ce en quoi il fallait croire
Et le froid,
Et l'été,
Et le noir
Et cette ode à la vie,
Que tu as écrite tant de fois,
Sans jamais qu'elle ne te sois destinée.
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L'ivresse des Lucioles
PoesíaParfois, Je pourrais presque te voir Au coin d'une rue, À la lumière d'un porche Tu habites désormais ces lieux, Aux parfums de nostalgie Tu cohabites avec les lucioles, Et moi, Je te regarde Inlassablement, Dans cette lueur de rêve. _ _ _ Recueil t...