Strange Birds - Birdy
Nuit frissonnante,
Sourires indifférents et jeux d'alcool
J'aurais aimé un peu de reconnaissance, d'espoir malmené,
D'humanité à travers l'ivresse
J'aurais aimé qu'on respecte le peu que j'étais devenue,
La pitoyable entièreté, de tout ce que j'avais toujours été.
J'aurais aimé une nuit différente,
Pas du tout au tout, non,
Mais peut-être suffisamment pour vivre,
Ou en avoir un peu plus envie que le reste
Un peu plus que la fissure béante de certains instants,
Lorsqu'ils s'inscrivent en moi,
Vides, étouffants, dégueulasses
Et que je fixe le plafond, pour me ramener à terre
Que je scrute le ciel, pour y échapper un peu plus longtemps
J'ai mal, de ramasser les débris incessamment
Je suis fatiguée, de les projeter au sol à la moindre sensation,
Au moindre frisson.
J'aurais aimé qu'on réagisse, aux insultes
Aux coups, si infimes soient-ils
J'aurais aimé que la musique s'arrête, pour m'entendre pleurer
J'aurais aimé oublier la fête, et hurler
Au plus profond de moi,
Ou bien à en atteindre toutes les personnes que j'ai le plus aimées.
J'aurais aimé que ça éclate, que ça frise l'excès
J'aurais aimé que ça ravage,
Marcher tête haute, digne et démantelée
Danser jusqu'à ce qu'il ne reste rien.
J'aurais aimé me prendre par la main, maladroitement,
Faire en sorte que ça tournoie assez, pour ne jamais oublier
Défier du regard avec assez d'assurance pour faire entendre la violence,
La vie, l'égarement, et tout ce qui me menace constamment
J'aurais aimé faire entendre à quel point ça frappe,
Pour tout et rien, une caresse ou un hurlement,
Pour ce qui torture, ou ce qui fait vivre
Pour ce qui vibre,
Et fait croire au meilleur comme au pire.
Ta présence dans le noir,
Le son fracassant de ta colère
Toute l'injustice de ton regard et de tes gestes
J'aurais eu beau les pointer du doigt,
Personne n'aurait rien dit
Personne n'aurait rien fait
Personne.
Il devait y avoir mieux à faire,
Cette nouvelle année et l'espoir à célébrer
Espoir d'illusions, de mensonges, espoir de merde
Bordel, mais il était où l'espoir ?!
Il était où le renouveau, elle était où la légitimité à rire
Il était où l'amour que tu as prétendu me porter, complètement bourré ?
Il était où
L'amour inventé, fabulé, mutilé,
L'amour inexistant
Il était où
Dis-moi, il étais où
J'ai la vision en pièces, le monde à reconstruire,
Le monde à reconstruire à l'aide de pièces qui n'existent même pas.
On se connaissait depuis trois jours,
C'était un instant,
Une expérience
Et voilà que la haine envahit le moindre recoin de tes yeux,
Et les mots se bousculent entre tes lèvres alcoolisées,
Dans l'absence de sens la plus totale.
J'aurais aimé le tout et le rien, le pur et le léger
Le vacillant, le forcené
J'aurais peut-être même aimé, que ça se passe comme ça s'est passé,
Mais je ne peux pas m'y résoudre
J'aurais aimé le froid et les éclats,
Les lumières qui éblouissent et les voix qui se brisent
J'aurais aimé l'espoir,
Et la destruction
J'aurais aimé, le monde entier et la face béante de l'univers
J'aurais aimé voir fleurir les larmes, au creux des yeux vides et fascinés
J'aurais aimé souhaiter le meilleur,
J'aurais aimé ne plus avoir peur
J'aurais aimé ressentir
Mais le monde s'était déjà remis à tourner, à sa façon,
Loin,
Très loin de moi.
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L'ivresse des Lucioles
PoesíaParfois, Je pourrais presque te voir Au coin d'une rue, À la lumière d'un porche Tu habites désormais ces lieux, Aux parfums de nostalgie Tu cohabites avec les lucioles, Et moi, Je te regarde Inlassablement, Dans cette lueur de rêve. _ _ _ Recueil t...