Sky's Still Blue

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Into The Night - Tracey Chattaway







Ici,

Les journées sont obscures

Pas noires,

Obscures

Il y résonne quelque chose de lumineux,

S'il on peut croire que la lumière puisse résonner

Mais ici,

La lumière larmoie

Et le monde sifflote un air étrange,

Qui pourrait faire taire la nuit

Et resplendir le jour, si fort,

Qu'il cesserait brutalement d'exister

Brutalement

Parce qu'on aurait pas eu le temps,

Ni même la force,

De le voir s'estomper

Peu à peu

Telle la flamme qui faiblit,

Irrémédiablement

Parce que le temps l'y oblige

Parce qu'il fallait que quelque chose faiblisse,

Pour permettre à d'autres d'exister

Mais je crois que l'existence ne se reconnaît plus,

Entre les allées et venues des médecins

Et la vitre grillagée qui me sépare du monde

Je crois que la vie cesse doucement d'être,

Là où on devait la réparer

Retrouver les morceaux qui n'existent plus,

Réiventer l'espoir

Mais je ne crois pas en une vie qu'on fabrique,

En quelques centaines de médicaments,

Qui feront durer les années

Et auront le mérite de faire naître un sourire,

Là où le ciel, les étoiles,

Et l'apparence paisible des parcs au printemps,

Auraient dû y parvenir.

Je crois que l'âge a filé,

Et qu'il n'avait pas le choix

Je crois que je voudrais vivre encore,

Et que "se tuer à essayer", n'était finalement pas une expression

Mais qu'importe,

J'aimerais te prendre par la main,

Et qu'on aille jusqu'à la mer

Qu'on sente l'air iodé, et les embruns,

Que ça nous enivre

Les vagues émeraude qui se fondent dans la vapeur bleuté du ciel

Je veux oublier les bruits de clés incessants et ces repas fades,

Et qu'on escalade les falaises,

Tout en haut

Là où on pense pouvoir toucher le ciel

Parce que les rêveurs, savent toucher le ciel,

Tout en sachant

Qu'ils ne le feront jamais réellement.

Alors, toi et moi,

On saurait, sans pouvoir

Pourtant, quand on dévalerait les plaines

Et les courbes du soir, les yeux embués de soleil,

Je sentirai ta main, et tes doigts, et ta peau

Je sentirai dans tes yeux, l'eau turquoise

Et dans ta poitrine, l'éphémère se teinter de tous les possibles.

Je veux te voir, dans l'atmosphère chaleureuse des rues de Rouen

Et redécouvrir, le soir, les lumières de la ville

Du square, et de l'ambiance des bars qui s'animent,

Je veux rire pour tout et rien, et noyer mes yeux dans les reflets nocturnes de la Seine

Je veux vivre

Je veux vivre

On irait s'allonger dans l'herbe d'un parc, au soleil,

Tu me raconterais tous les endroits où tu rêves d'aller

Tu m'apprendrais un peu de ce dont je ne sais rien,

Et on chercherait des formes dans les nuages,

Comme s'ils prédisaient un peu l'avenir, quelque part.

Je sais que je ne serai jamais parfaitement stable,

Mais j'aime, de tout mon cœur,

Cette vie qui pourrait être la notre

J'aime ce qui ne s'exprime même pas,

Mais tu sais pourquoi ça ne s'exprime pas ?

Je crois que j'ai fini par comprendre,

Qu'il fallait le vivre, pour parvenir à trouver les mots

Et retranscrire l'émerveillement,

De ce qui nous avait tant fait douter.

L'imagination est muette,

Parce que nous n'en savons rien

Et je veux apprendre, à marcher

À parler et à écrire

Pleinement

Entourée de ce que l'univers nous réservera

Je veux apprendre à vivre,

Ma main serrant la tienne

Je veux que nos yeux se lèvent vers le même ciel,

Les même feuillages traversés de soleil

Je veux ressentir les mêmes averses ruisseler sur mon visage,

Je veux partager ce monde qui me fait vivre,

Tout près de toi

À quelques pas seulement,

De comprendre ou d'ignorer pour toujours,

Les secrets de l'univers.
























L'ivresse des LuciolesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant