Deliverance - Jo Blankenburg
Je t'aurais haï,
Pour la façon que tu as, de trouver ton chemin si facilement
Je t'aurais haï,
Mais je ne l'ai pas fait
Ça n'aurait pas eu de sens,
Pas plus que la violence que je m'inflige certains soirs
Au-delà de celle à laquelle je ne peux échapper
Ça n'aurait pas eu de sens,
Ça n'aurait rien changé
Rien.
Je t'aurais renié pour ton monde,
Rejeté pour le mien
Je n'aurais pas admis que la lumière puisse être tienne,
Tout comme elle l'est parfois pour moi
Je n'aurais pas accepté,
L'évidence
Telle qu'elle s'impose lors de rares instants
Déchire le ciel,
Et se pose, impassible,
Sur les fondations instables,
Le cœur bancal de notre univers.
Le mien l'était trop,
Bancal
Trop pour admettre l'évidence,
Trop pour te regarder en face
Et promettre que je resterais,
À tes yeux
Qui ne demandaient que ça.
Parfois je rêve,
Des météores qui embrasent l'obscurité
Et je ne ressens plus
Ni les flammes
Ni la lumière, qui irradie,
De ce qui aurait dû l'engloutir.
On a écrit que j'avais, la pâleur de la Lune,
Le cœur criblé d'impacts
Et en les lisant,
J'ai cru en ces quelques vers,
Plus qu'en n'importe quoi d'autre
D'un coup bref et signifiant,
J'ai imprimé la nuance blafarde dans mon esprit
Effleuré les cratères béants,
Du bout des doigts
J'ai cru en l'existence de quelque chose de fort,
Quelque chose d'indiscutable
Ma propre existence.
Si tu savais comme les astéroïdes m'assaillent,
Si tu savais comme je voudrais que ça ne soit jamais différent
J'aime me trouver en plein dans leur orbite,
Sourire à leur approche, bras levés vers l'infini,
À mesure qu'ils s'enflamment
Ils vont si vite
Ils reviendront toujours
Ils reviendront toujours se briser contre l'évidence,
Se fracasser sur ce que je ne suis pas,
Et qui tend à m'habiter.
Ils reviendront toujours,
Massacrer les impacts
S'enfoncer dans les cratères
Mon insouciance folle en lune de mir
Il y a bien longtemps qu'on a ouvert le feu,
Sur les rêveurs
Qui s'y offraient pleinement.
Je crois qu'il est difficile de concevoir,
Et de croire en la complexité de l'univers,
Tel qu'il m'est toujours apparu
Lorsque la dichotomie est reine,
Et que le sens,
Pointe vers une seule et même direction.
Moi,
Je suis fascinée,
Par la vie quand elle meurt et la mort quand elle vit
Moi,
Je choisis de m'envoler,
À chaque fois que l'horizon manque d'air et que le ciel se craquelle
Moi,
Je choisis de vivre,
À chaque fois que mon cœur cesse de battre
Moi,
Je pleure
À cours de larmes
Et je ris,
Le visage blème
Lorsqu'il ne reste plus personne,
Et que j'imagine,
Ce que la vie aurait pu être
À la croisée d'autres mondes.
Je suis,
L'étonnant
La différence
La limpidité dans l'ivresse,
Et la profondeur de l'inaperçu
Je suis ce qui survit au néant,
Et s'éteint à la lueur du monde.
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Les vers en italique ont été écrits par PerledeFeu.
Ils sont issus de son recueil "Poésie Brumeuse" et plus précisément du poème "Tu étais de ces rencontres".
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L'ivresse des Lucioles
PoezjaParfois, Je pourrais presque te voir Au coin d'une rue, À la lumière d'un porche Tu habites désormais ces lieux, Aux parfums de nostalgie Tu cohabites avec les lucioles, Et moi, Je te regarde Inlassablement, Dans cette lueur de rêve. _ _ _ Recueil t...