Nuit (34)

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Arrivés sur le parquet, Harry se félicita d'avoir réussi ce transport. Il n'osait plus regarder Malefoy, qui retira sa main de la sienne, dans un mouvement qui lui fut douloureux. Mais Drago ne bougeait pas. Harry se décida alors à tourner la tête vers lui, ayant soudain la peur d'avoir fait un mauvais transplanage qui aurait privé son passager d'une de ses jambes, ou pire, mais il n'en était rien. Drago était immobile, le regard dans le vide.

Harry approcha sa main de son visage pour vérifier qu'il était bien en vie, et vivement Malefoy lui attrapa le poignet comme pour se protéger. Vu qu'il n'avait pas l'air de vouloir lui restituer ses membres, Harry dirigea son autre main vers la première pour la libérer et elle se fit emprisonner comme l'autre par le serpentard.

Il le regarda.

Ils se regardèrent.

Harry n'y comprenait rien, et Malefoy lui maintenait les poignets avec ferveur, il y avait comme un voile devant ses yeux. Puis, sans qu'Harry n'arrive à s'y opposer, Malefoy plaqua ses mains contre le mur dans le dos de l'auror, l'obligeant à s'y coller aussi.

- Et merde... lâcha-t-il

Et il n'eut aucun mal à trouver les lèvres du gryffondor, qui eut alors un instant de flottement.

« Malefoy... m'embrasse ? Malefoy m'embrasse ?! »

Sa vue se troubla et sa tête vacillait de l'intérieur. Un instant le réflexe idiot de se dégager le prit, avec une pensée pour sa meilleure amie, mais heureusement, son corps ne semblait plus coopérer avec sa raison.

Malefoy se pressa contre lui et... Désolé Hermione. Ne comptèrent alors plus que ce corps si proche, ces lèvres avides, ces baisers presque sauvages. Il avait l'impression que personne ne lui avait procuré ce genre de sensation jusqu'à présent. Il ne voulait que jamais cela ne cesse, c'était délicieux, grisant...

Enfin, il lâcha le poignet droit d'Harry, le gauche restant prisonnier de sa poigne, et fit remonter sa main jusqu'aux cheveux du brun, s'y enchevêtra et les tira en arrière. Ce geste provoqua une sensation de léger picotement, mais ce n'était rien, rien par rapport au reste...

Sûr de son emprise, il l'attira encore plus près de lui. Son coeur était sur le point d'exploser, Harry était sûr qu'il n'allait pas tarder à jaillir en dehors de sa poitrine, conforter par son sang qui bouillonnait dans ses veines le rendant brûlant. Leurs corps se cherchaient avec passion.

Brisant la paroi de ses lèvres, Malefoy provoqua le contact entre leurs deux langues, qui se touchèrent timidement au début, puis d'un coup celle du blond se fit bien plus imposante, Harry laissa échapper un gémissement sourd... Le bruit fit rouvrir les yeux à son partenaire et Harry prit peur qu'il se rende compte de ce qu'il faisait, et qu'il fuit à nouveau. Mais il n'en fit rien, l'auror le sentit même sourire contre ses lèvres, dévorant à nouveau sa bouche avec une ardeur qui le déstabilisa.

Le gryffondor n'était toutefois pas prêt à laisser un serpentard avoir le dessus, et dans un effort il renoua les neurones et les muscles, relevant son bras libre pour faire basculer le jeune homme contre le mur à son tour. Il menait alors la danse.

Il fit aller ses lèvres contre sa mâchoire, embrassant cette peau si douce. Ses mains se serrèrent autour de la taille du blond, les doigts s'enfonçaient dans son tee-shirt, et Harry entendit que le souffle de Drago se faisait plus haché à mesure qu'il descendait de ses lèvres. Il avait gardé une main dans les cheveux du brun, et elle se crispa lorsqu'il commença à mordre doucement la naissance de son cou.

Soudain un bruit de bois qui craque résonna au bout du couloir. Alors qu'Harry s'était immédiatement redressé pour regarder en direction de la source sonore, Drago, lui, avait sauté sur la poignée de sa porte pour l'ouvrir rapidement. Le gryffondor n'avait plus les idées très claires mais lorsqu'il entendit la porte s'ouvrir il avait sérieusement cru que c'était fini, que l'autre allait mettre fin à tout cela le laissant pantelant dans le couloir de sa propre maison. Encore une fois il se trompait.

Il ne fallut pas deux secondes à Malefoy pour le saisir par le bras et l'attirer dans sa chambre, refermant vivement derrière lui. Harry eut un moment de doute sur la raisonnabilité de continuer sur ce chemin, mais lorsque Drago posa ses paumes sur ses joues pour attirer son visage vers le sien toutes ses pensées partirent en fumée.

Harry le saisit alors par les cuisses, le portant à lui, pour l'asseoir sur le bureau dans un coin, renversant allègrement le pot à crayon et les papiers qui s'y trouvaient. Ils ne s'en préoccupèrent pas, trop absorbés dans leur étreinte.

Leurs langues se mélangèrent à nouveau, Drago maintenait le visage d'Harry en arrière, retirant par la même occasion ses lunettes, pour accéder pleinement à sa bouche et Harry s'autorisa à commencer à laisser courir ses mains sur ses jambes qui l'enserraient au niveau de la taille.

Tout en poursuivant leur baiser, Harry glissa ses doigts sous le tee-shirt de Drago, celui-ci eut un léger mouvement de sursaut au contact de leur peau. Mais le gryffondor fut entièrement conquis, sa peau était d'une douceur enivrante, il y imprima toute sa main avec vigueur, comme pour graver cette sensation dans sa chair. Drago émit un grognement rauque, qui ravit Harry, le poussant à continuer son ascension le long de sa colonne vertébrale dans longue caresse.

Il sentit le jeune homme frissonner, il se redressait à son contact, et Harry saisit sa lèvre inférieure entre ses dents et la tira doucement. Drago entrouvrit les paupières, le haut des joues rougi, haletant. Harry le regarda dans les yeux, envouté, effleurant son dos de ses doigts, et se détachant légèrement de sa bouche. Leurs lèvres ainsi séparées, le blond eut un petit soupir plaintif et Harry se recolla immédiatement contre lui, ne résistant pas à cette complainte.

Il passa délicatement le bout de sa langue contre les lèvres humides de Drago, dicté uniquement par un instinct de désir profond. Il gémit alors de contentement. Le sang d'Harry affluait dans ses tempes, et son coeur battait de plus en plus vite. Plus rien n'avait de sens, le sol avait disparu, il ne connaissait plus rien, rien sauf Drago Malefoy, sa peau, son odeur, ses lèvres, son souffle et ses gémissements. Le discours d'Hermione était bien loin. Il sentait bien que son partenaire devait se trouver dans le même état. Il sentait son coeur battre contre son épaule, accélérant à chaque baiser.

Malefoy fit tomber sa tête en arrière pour reprendre sa respiration, et il souffla :

- Potter...

Harry sentit alors son pantalon devenir un peu trop serré, jamais son nom n'avait été prononcé avec tant de sensualité, encore moins dans la bouche de cet homme. Il était comme électrisé, sans réfléchir il tira sur le tee-shirt de Drago jusqu'à lui retirer avec une facilité déconcertante. Arrachant sur le chemin la manche créée par son amie. Il laissa courir ses yeux le long du torse, admirant ses lignes parfaitement dessinées, ses muscles fins, son teint blanc laiteux. Drago le regardait les yeux toujours brumeux.

Ce dernier tendit doucement la main vers tee-shirt d'Harry, l'agrippa pour le tirer à lui, l'arrachant ainsi à sa contemplation. Il l'en dévêtit à son tour, et pressa son torse contre le sien, et par ce rapprochement Harry sentit qu'il n'était pas le seul à se sentir à l'étroit dans ses vêtements. Sa peau était brûlante contre la fraîcheur du serpentard, il enfouit sa tête dans son cou et huma son parfum comme pour en imprégner tout son corps. Et le blond l'attrapa par les cheveux pour lui faire redresser la tête et s'attaquer de nouveau à ses lèvres gonflées. Harry songea à cet instant qu'il pouvait mourir en toute sérénité.

Puis non.

Il ne fallait certainement pas mourir, rien ne devait mettre fin à ce délicieux supplice. Rien au monde ne saurait être aussi délectable. Harry laissa le peu d'esprit qu'il parvenait à garder lui échapper, et son corps prit entièrement le contrôle, se concentrant sur chaque parcelle de chair qu'il touchait, des doigts ou des lèvres, navigant à vue sur la peau de l'autre garçon.

Sans réellement savoir ce qu'il faisait, Harry passa ses mains sous les cuisses de Drago à nouveau, et le souleva sans peine de la table, pour le transporter dans ses draps. Il s'assit sur le bord du lit, Drago sur les genoux, sans rompre leurs baisers, puis bascula en arrière, le blond toujours appuyé contre lui. Ils s'embrassèrent encore langoureusement dans cette position qui commençait l'exciter sérieusement.

Mais Drago, bien que visiblement aussi émoustillé, fatiguait. Après de longues minutes sans respirer, il cala sa tête contre l'épaule d'Harry. Il n'insista pas, conscient qu'il devait profiter de chaque instant sans trop en demander, de peur de tout briser. Alors, sans réfléchir, Harry commença à caresser délicatement sa nuque, et la fougue presqu'animale qui les animait jusqu'à lors se mua en doux sommeil, serrés l'un contre l'autre.

L'affaire GoldsteinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant