L'affaire Goldstein

Carte postale (86)

- Harry, tu peux venir ? l'appela enfin l'autre depuis la salle de bain

Harry se détacha de la contemplation de cet ustensile si anodin et si significateur à la fois, pour rejoindre son amoureux. Ce dernier avait fait couler un bain, et il regardait Harry avec ses yeux si intenses du tumulte d'émotion qui l'habitait en cet instant.

- Ça va ? demanda un peu maladroitement le brun

- Tu prends un bain avec moi ? répondit-il sans ambages

L'auror ne discuta pas, il se contenta d'ôter ses vêtements avant de se glisser dans l'eau chaude, signe de son accord.

Le serpentard le rejoint à son tour, s'installant nonchalamment le dos contre son torse, la tête reposant sur son épaule. Harry se sentait complet.

Il caressait le cou du sorcier qui gardait les yeux fermés depuis quelques minutes, quand celui-ci entrouvrit les lèvres :

- Tu es vraiment une personne singulière, Harry.

- Moi ? Mais pourquoi tu dis ça ?

- Tu te rends compte de ce que tu fais ?

- Je .. Quoi ?

- Qui plaque tout pour aller barboter dans une baignoire avec son ancien pire ennemi ?

- Je ne plaque pas tout ! Je suis en convalescence !

- Tu barbotes quand même avec moi.

- J'ai connu des situations plus désagréables si tu veux tout savoir.

- Tu m'aimes ?

Harry opina du chef incrédule, Drago reprit immédiatement :

- Pourquoi ?

- Quoi ??

- Pourquoi tu m'aimes ? Tu pourrais avoir n'importe qui d'autre, pourquoi moi ?

- Ça te travaille encore ?

Drago regarda l'éclair sur son bras, avant de lâcher un « oui » à peine audible :

- Je ne sais pas Drago, pourquoi c'est toi, mais je t'aime, je t'assure que je t'aime.

- Tu veux rester avec moi ?

- Oui.

- Mais ça va se savoir.

- Oui.

- Qu'est-ce que tu vas dire ? A tous ces gens qui vont hurler à la manipulation, à la conspiration, à la démence ?

- Je suppose que j'aurais le droit à une interview au chicaneur pour rétablir la vérité, comme d'habitude !

- Et quelle vérité...

Harry sentit dans le ton de son partenaire qu'il appréhendait toutes ces retombées, peut-être autant pour lui que pour sa propre personne. Il n'avait jamais été bon pour consoler les autres, mais avec Drago cela lui semblait plus simple, il suffisait de lui parler en sincérité. Il déposa un baiser sur sa tempe avant de lui répondre :

- Je leur dirait que Drago Malefoy n'est plus un collégien perdu qui fait de mauvais choix, mais une belle personne en devenir. Et que qu'importe ce que tu deviens, je suis prêt à t'aimer envers et contre tout, que t'as fait des actes héroïques qui ont sauvé des vies, tu ne le cherchais pas mais tu as racheté ton nom, et que si cette mission n'était pas un secret ministériel tu serais encensé de tous. Je leur filerai les replay de la SHARE pour qu'ils voient tous la profondeur de l'âme qui t'habite. Que j'ai découvert qui tu étais vraiment sous tes airs d'aristo pédant, et, qu'égoïstement, le coeur qui bat là, sous ta poitrine, il est si gros que je le veux que pour moi.