Ronnie (12)

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Robards lui faisait signer les papiers sur son bureau. Il n'avait rien dit depuis son arrivée et Harry finissait presque par espérer qu'il lui hurle dessus tant le silence qui régnait entre eux était malaisant. Merlin merci alors qu'il venait de signer le dernier Hermione arriva, brisant de ce fait l'atmosphère pesante qui régnait. Robards la salua d'un coup de tête en quittant la pièce avec les contrats entérinés, puis elle se tourna vers Harry le regard inquisiteur :

- Je te jure : j'ai rien dit ! J'ai tout signé et j'ai rien dit du tout ! se justifia Harry

Hermione fonça les sourcils, mais cela ne l'empêcha pas de continuer :

- Dean et moi on s'est occupé de l'agenda !

Elle sortit sa baguette et fit apparaître un emploi du temps magique qui se remplissait à mesure qu'elle parlait :

- Alors tu récupères Malefoy cet aprèm, et à partir de demain tout s'enchaîne alors je t'en conjure, concentre-toi ! Ok, donc : tu l'entraînes le matin dès neuf heures, j'y veillerai. Et dès le midi, pour tous les après-midi, il ira à son association pour travailler, et ce jusqu'à la fin de l'émission. Ne me regarde pas comme ça Harry, c'est le deal ! Puis ça nous laisse une marge pour le remettre en selle, plus de six mois sans baguette ! On ne peut pas le renvoyer droit dans la gueule du dragon dès maintenant... Note aussi qu'il y aura des réunions sporadiques de l'équipe Goldstein, pour planifier la suite et vérifier que tout va bien.

Elle marqua une pause et Harry se prit à espérer qu'elle avait fini mais bien évidemment ce ne fut pas le cas, elle enchaîna avec le programme de l'entraînement et tout un tas de considérations législatives dont il ne retint pas grand-chose. Quand elle eut enfin fini, il eut l'impression qu'un siècle venait de s'écouler. Mais il avait quand même encore quelques heures avant que Malefoy soit amené chez lui, alors il décida d'aller se changer les idées par une balade sur le chemin de traverse.

Il entra dans le magasin de farces et attrapes des Weasley. Fred se précipita sur lui dès qu'il le vit :

- Harry ! L'homme de la situation !

- Pourquoi tout le monde se rue sur moi à chaque fois que je passe une porte ? pensa Harry à haute voix

Georges les rejoignit sur ses roues et ils l'extirpèrent vers l'arrière-boutique, où toutes leurs inventions prenaient forme.

- Là on tient un truc ! dit le premier

- Un truc qui pourrait se commercialiser dans ton département ! compléta le second

Harry haussa les sourcils, peu convaincu : la dernière fois qu'ils avaient pensé à un « truc » comme ça, un auror avait failli perdre un oeil.

- Attends ne critique pas tout de suite ! Regarde plutôt !

Fred lui montra un objet qui avait l'air composé de deux ventouses ventousées entre elles : une transparente plutôt blanche et une noire opaque. Georges alla au fond de la pièce et Fred détacha les deux parties et lui lança la plus foncée que son jumeau plaça à l'intérieur d'une boîte.

- Dit bonjour à Ronnie, Harry ! dit Fred en posant un ours en peluche sur une table.

L'état du jouet était déplorable, visiblement «Ronnie» n'en était pas à son coup d'essai. Fred pressa alors le haut de l'espèce de ventouse qu'il avait et la lança sur la peluche en prononçant « Lanuae ». Lorsque la ventouse percuta l'ours, il disparut d'un coup, pour se retrouver une seconde plus tard rematérialisé dans la boîte de Georges. Les deux jumeaux parurent ravis de leur démonstration mais Harry se demandait sincèrement s'ils ne le prenaient pas pour un troll des montagnes.

- Euh... Vous savez que tous les aurors ont leur permis de transplanage ? dit-il finalement

Les jumeaux pouffèrent.

- Non Harry c'est pas pour les aurors !

- Enfin si c'est pour eux, mais pas POUR eux !

Harry resta pantois.

- Je crois que notre jeune ami ici présent sous-estime notre nouveau produit, n'est-ce pas Freddy ?

- Tout à fait Georgy ! Peut-être devons-nous nous montrer plus explicites !

Georges revint vers Harry avec l'objet reconstitué et l'agita sous son nez en le prenant par les épaules :

- Ceci, mon ami, peut te permettre d'envoyer qui tu veux où tu veux !

- Sans avoir vraiment besoin de son consentement ! renchérit l'autre jumeau, Il faut juste avoir déposé le deuxième prototype dans le lieu d'atterrissage souhaité !

- Un suspect peu coopératif : pouf ! En cellule protégée !

- Un innocent à protéger : pouf ! En sécurité !

- Un témoin à soigner : pouf ! En centre de guérison !

- Une créature à sauver : pouf ! Hors de danger !

Harry se retourna d'un coup vers les deux frères, au clin d'oeil qui accueillit sa question muette il comprit que ce dernier exemple n'était pas un hasard : ils savaient.

- Mais comment ... ? balbutia l'auror

- Harry, Harry, Harry ...

- Rien n'est top secret pour les sorciers que nous sommes !

Harry leur jeta un regard incrédule.

- Des oreilles à rallonge, plus une famille aux antennes partout au ministère,

- A Poudlard,

- Et à l'international !

- Rien ne nous résiste !

Le jeune sorcier pensa que, décidément, il y avait de plus en plus de monde sur cette affaire... Il savait que les jumeaux étaient de confiance mais le fait que ce qu'il croyait une des plus confidentielles des opérations se répande aussi facilement lui fit comme une bouffée d'angoisse.

- C'est bien aussi pour se débarrasser d'un certain serpentard visqueux, si tu veux... glissa Georges à son oreille

Fred lui fit un sourire complice en lui fermant la main sur les ventouses.

- On a appelé ça les « aimants », un truc de moldu qui finissent toujours par se retrouver d'après papa.

- On t'en passe, tu les essaies et tu nous dis si on t'en fait livrer !

- N'oublie pas, il faut dire « Lanuae » pour que ça fonctionne !

- Et fait passer le mot à tes collègues !

- C'est safe au moins ? s'autorisa Harry à demander

- Cent pour cent !

- On l'a déjà testé sur nous !

- Et même sur un dragon de Charly !

Bien que cette dernière information fût loin de rassurer Harry sur l'inconscience des jumeaux, elle démontrait quand même la validité de leur produit.

Un coucou enchanté retentit au loin, ce qui ramena Harry à la dure réalité : il fallait qu'il rentre pour être à l'heure pour accueillir Malefoy...

L'affaire GoldsteinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant