Granger avait vu juste : Robards ne voulait pas qu'il fasse partie de l'équipe de sauvetage, invoquant bien-sûr l'instabilité de son état comme premier argument. Mais Drago sentait bien qu'avant tout c'était une question de confiance. Et donc ils se disputaient sur la marche à suivre. Encore. Il n'avait pas l'intention de se laisser faire :
- On n'a pas tant de personnes que ça, vous avez besoin de tous les bras que vous pouvez prendre ! insistait-il
- Monsieur Malefoy, vous risquez d'être plus une charge pour eux qu'une aide, une fois là-bas ! tonnait Robards
- Il y a un risque, mais il y surtout une chance qu'on finisse plus vite si j'en suis ! Je connais bien les lieux et leurs résidents ! reprit-il invaincu
- T'en as fait un plan ! intervint le rousse sans dissimuler son animosité
- Tu sauras qu'un dessin dans les airs ne vaut pas la connaissance physique du terrain, cracha-t-il en sa direction
- Malefoy est majeur, je pense qu'il peut prendre la décision de ce qu'il fera tout seul, ajouta le Weasley dans un de ses rares éclairs de sagesse
- Mais si ça paralyse l'équipe et qu'on ne parvient pas à la réussite de l'opération ? demanda timidement Thomas
- Je ne vous demande rien, argua le serpentard, d'ailleurs si ça vous rassure monsieur Robards on peut ajouter la clause « si Malefoy fait une crise laissez-le crever et continuez votre plan », ça ne me dérange absolument pas !
- Il ne s'agit pas que de ça et vous le savez très bien ! s'indigna le directeur
- Alors de quoi est-ce qu'il s'agit exactement ? s'emporta Drago
Il s'était relevé, les mains plaquées sur la table, et face à lui Robards souleva son imposante stature prêt à sortir les crocs. Mais ils ne purent rien entamer d'autre : ils furent stoppés dans leur début de jouxte verbale par l'apparition soudaine d'un fin filet translucide qui parcourut la pièce. Il arrêta sa course devant Drago pour commencer à se matérialiser.
Une fraction de seconde, il eut l'espoir un peu naïf que cela venait de Potter. Il déchanta néanmoins assez vite quand le patronus prit la forme d'un goéland macabre, d'une teinte plus grise que bleue, dont les volutes finissaient en une fumée presque noire, enfin rien à voir avec le cerf turquoise et majestueux du gryffondor.
Toutefois le message lui était tout de même destiné : le visage impassible de son oncle se dessina sous ses yeux, et sa bouche se déversa un flot de paroles acerbes qui le clouèrent sur place :
- Drago, j'espère que tu es présentement avec tous les aurors ou autre équipe du fan club d'Harry Potter, j'ai plusieurs messages à vous transmettre, annonça-t-il, Je veux que la petite amie de Potter saisisse bien à quel point elle était une proie facile pour attirer l'Elu dans nos filets, je veux que tous comprennent à quel point la famille Malefoy est pourrie jusqu'à l'os, plus lâches que traîtres, à moins que ce fût l'inverse, et je veux que toi, mon cher neveu, tu voies ce qu'il en coûte de nous trahir.
Son visage flou disparut pour laisser apparaître d'autres silhouettes. La première il l'identifia assez vite comme celle de Roummez dans sa tenue de chirurgien taré, mais lorsque la seconde se fit plus nette, un frisson d'horreur parcourut l'assemblée. Il lui sembla même entendre Granger s'écrier « Non ! » mais il n'était pas sûr : tout son être s'était focalisé sur le corps mutilé de Potter qui se matérialisait sous ses yeux horrifiés.
Le gryffondor avait l'air d'être aux portes de l'enfer : son visage tuméfié était presque méconnaissable, son bras droit formait un angle anormal en dessous du coude, et il était si couvert de sang que c'était à se demander s'il en avait encore à l'intérieur. Il semblait que par endroit sa peau avait été retirée, et il avait l'air d'être au-delà de l'épuisement.
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L'affaire Goldstein
FanficAlors qu'Harry est placé sur l'enquête de l'année, son patron commence à soupçonner Drago Malefoy d'y avoir un lien. Le jeune auror va simultanément devoir composer avec un ex-mangemort porté disparu, un coéquipier troublé, des créatures magiques, e...