Découvertes (80)

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Alors que Ginny et Ron s'occupaient de recoucher Harry, Hermione l'avait conduit à la cuisine pour qu'il boive quelque chose.

Et maintenant que la crise était passée, et qu'ils se retrouvaient tous les deux seuls dans la pièce, il perçut que la sorcière remuait, beaucoup plus que dans son naturel, sur sa chaise. Il tenta de l'ignorer, continuant de masser son bras endolori, mais la bougeotte de la gryffondor dans sa vision périphérique finit par l'agacer sérieusement. Rien ne s'était déroulé comme il l'avait voulu depuis la veille, et ce genre de comportement de petit enfant pressé d'aller pisser était la goutte de trop.

- Qu'est-ce qui t'arrive Granger ? demanda-t-il alors en soupirant ostensiblement

Elle le fusilla du regard, visiblement elle trouvait son agacement déplacé, mais en cet instant il n'en avait que faire, tant que cela cessait.

- Il ne m'arrive rien, Malefoy, rétorqua-t-elle en surarticulant son nom, Par contre à toi...

Ses yeux remontèrent sur le col de sa chemise et Drago y plaça vite sa main pour cacher ce qu'il s'avait être des remontées noires qui dépassaient à présent de ses hauts.

- Tu sais que je sais quand même que c'est là, n'est-ce pas ? lui dit-elle désabusée

- Tu comptes me le rappeler longtemps ? soupira-t-il, moi aussi je sais que c'est là.

Et, dans un mouvement de profonde résilience, il décrocha le haut de sa chemise pour l'ouvrir sur la partie gauche de son torse, presque entièrement noircie.

- Ouais c'est moche, admit-il face à son détournement de regard, et quand ça atteindra mon coeur ce le sera encore plus.

- Tu sais à peu près combien de temps ça te laisse ? finit-elle par demander

- Pas longtemps... avoua-t-il dans un souffle

Elle sembla méditer profondément cette information, et le silence qui suivit cet aveux mit Drago particulièrement inconfortable. Il avait l'impression de presque pouvoir voir son cerveau tourner au-dessus de sa tête et ça continuait de lui faire l'effet de mouvements intempestifs plutôt agaçants.

- Arrête de te torturer l'esprit, c'est particulièrement déplaisant, finit-il par lâcher en roulant les yeux

- T'es obligé d'être toujours aussi salé avec les gens qui essaient de t'aider ? siffla-t-elle un peu vexée

- Les gryffondors... soupira-t-il, Vous avez un peu de mal avec le concept de fatalité hein ? Il n'y a pas de solution.

- Ça, c'est pas dit, murmura-t-elle alors sur un ton énigmatique

- Comment ça ? demanda-t-il soudain piqué au vif de sa curiosité

Elle le regarda d'un regard perçant comme si elle espérait qu'il y lirait les réponses à sa question.

- Qu'est-ce que t'as fait, Granger...? dit-il suspicieux

Elle baissa les épaules et souffla son trop-d'air par le nez et l'attrapant par le bras. Il suivit sans opposer de résistance et ses pas les conduisirent dans le petit cagibi qui servait de chambre à l'elfe de Potter avant que ce dernier ne parte travailler à Poudlard le temps de l'enquête.

La sorcière en avait fait une petite salle d'étude : elle avait poussé les affaires peu nombreuses de l'elfe dans un coin, bien rangé, et elle s'était installé un petit bureau séparé en deux parties. La première, plutôt étroite, était destinée, d'après les sceaux ministériels que Drago pouvait identifier, à son travail quotidien ; et la seconde, plus grande et plus en bazar, était recouverte des gros bouquins qu'il avait pu apercevoir tout au long de son séjour, et de tout un tas de cahiers griffonnés.

L'affaire GoldsteinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant