Catch (43)

107 15 2
                                    

Il n'était pas très frais ce matin-là quand Luna l'alpagua dans la cuisine. Elle venait lui annoncer que les résultats de la préparation sur laquelle il avait travaillé deux jours auparavant n'étaient pas concluants.

- Tu as une mine affreuse aujourd'hui, Harry, dit-elle sur le ton de la conversation

Harry grogna un peu grossièrement en guise de réponse.

- Ah les joncheruines, ajouta-t-elle comme si elle avait trouvé la réponse à une interrogation muette

- Probablement, concéda Harry peu enclin à s'en défendre

- Du coup je doute un peu que ce soit une saine idée que de te confier la nouvelle préparation, je voulais m'essayer à la confection de baume cicatrisant de clabberts aujourd'hui, celui de Regina, mais c'est long et complexe, il y a bien trente-deux étapes, et de la dix-huit à la vingt-sept ça me semble un peu corsé, puis j'ai ajouté quelques modifications sur la fin, compléta-t-elle plus pour elle-même que pour le jeune homme

- Laisse-moi le faire, s'il te plait Luna ! renchérit vivement Harry qui ne pouvait se résoudre à laisser passer l'opportunité de s'occuper ardemment, J'ai mal dormi mais je suis encore tout à fait capable de gérer ce genre de chose !

Il ne lui en fallut guère plus pour la convaincre, ce fut d'ailleurs si rapide qu'Harry se demanda s'il ne s'était pas fait avoir. Elle l'amena au cabanon en sautillant. En effet son paquet de notes avaient augmenté, et Harry en fut étrangement enchanté.

« Bah mon vieux, tu dois vraiment être détraqué pour te réjouir autant de passer la journée sur la confection d'une potion compliquée » intervint une petite voix dans son crâne qui avait fortement le ton de celle de Ron.

Oui... Il était détraqué. Profondément détraqué. Luna avait rajouté bien plus d'instructions qu'elle ne l'avait laissé entendre, et Harry eut les mains dans le chaudron toute la journée, pour son plus grand soulagement.

« Et bah si c'est pas le signe de l'apocalypse ça... » retentit son Ron imaginaire.

Mais comme de toute façon il n'était pas de SHARE ce jour-là, il n'avait rien de mieux à faire qu'aider son amie. Puis c'était ça, ou se torturer inlassablement les méninges, alors...

Quand il eut tourné la mixture dans un dernier mouvement de poignet, il s'essuya le front et sortit rejoindre la blonde. Elle l'utilisa encore pour nettoyer le box des musards pendant une longue heure, puis en se pinçant le nez elle le somma d'aller prendre une douche.

En sortant de la mallette magique il se rendit compte que la soirée était déjà bien entamée, et se dépêcha de se laver pour descendre avaler quelque chose, ignorant tout de sa fatigue naissante (trop concentré à ne pas se laisser aller).

Il enfila rapidement des vêtements propres, et descendit les cheveux encore humides à la cuisine. Il s'attendait à y trouver Kreatur et Luna, mais la pièce était plongée dans le noir, dans un calme étrange.

Il y entra prudemment avec l'impression désagréable qu'on allait lui sauter à la gorge. Les secondes qui suivirent confirmèrent son intuition : il n'avait pas fait deux pas qu'il fut ébloui par l'allumage brusque de toutes les lumières de la salle à manger, et une dizaine de personnes sortirent de derrière les meubles en hurlant :

- SURPRISE !!!!

Harry crut qu'il avait fait un infarctus tant il était, en effet, surpris : il sauta en arrière une main sur le coeur, l'autre sur sa baguette, prêt à dégainer, alors que les autres commençaient à entonner le refrain bien connu :

L'affaire GoldsteinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant