Réunion (35)

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Il y a des réveils difficiles. C'en fut un : sentir le corps de Drago contre le sien était une sensation trop délicieuse pour être réelle. Harry n'osait pas ouvrir les yeux tout de suite, de peur de se retrouver seul dans son lit, désespérément vide et froid. Il se laissait encore un peu bercer par la respiration calme qu'il percevait en face de lui, essayant de se convaincre qu'il ne s'agissait pas là d'un rêve.

Puis, résigné, il souleva une paupière. Une bouffée de joie supplémentaire l'envahit, face à la vue de son visage tranquille. Drago dormait encore, sa tête à quelques centimètres de la sienne, son bras reposant sur sa hanche, sa jambe recouvrant la sienne. Harry se redressa doucement, pour mieux l'observer.

Le drap se leva légèrement, le laissant apercevoir son torse nu. Les souvenirs du soir même lui revinrent à l'esprit, tandis que ses poils se hérissaient de cette sensation exquise.

« A-t-on vraiment vécu ça ? »

Oui ça ne fit plus aucun doute. Mais comment va-t-il réagir au lever ? Harry commença à appréhender la fin de nuit de Drago, il se retint alors de l'embrasser, pour ne pas le réveiller. Le torse du jeune homme se soulevait tranquillement sous l'effet d'une respiration apaisée. Cette vision arracha un sourire à l'auror.

Puis il commença à sentir que ses muscles étaient tendus, sa nuque le tirait et des fourmis lui parcouraient les bras, mais il se refusait à bouger : la sensation d'être si proche de Drago était trop agréable pour qu'il se risque à y mettre fin. Il paraissait si loin de ses préoccupations habituelles qu'Harry se refusa de le tirer de son doux sommeil.

Un rai de soleil traversait le carreaux de la fenêtre et illuminait le visage apaisé du serpentard, les cheveux éparpillés en couronne sur son oreiller, et Harry ressentit une espèce de sensation en dualité, souhaitant autant passer ses doigts dedans que lui caresser le torse. Sa main tressaillit, mais avant qu'il ne puisse prendre une décision, un vacarme en dessous d'eux éclata la bulle de bien-être dans lequel il végétait depuis son réveil : quelqu'un tambourinait violemment contre la porte de sa chambre, à l'étage du dessous.

Harry tendit l'oreille, reconnaissant la voix de sa meilleure amie sans comprendre ce qu'elle beuglait. Malheureusement cela ne manqua pas de réveiller son partenaire, qui se redressa les yeux encore brumeux. Harry vit un instant de flottement s'inscrire sur son visage quand il réalisa qu'il n'était pas seul, mais il ne prit pas le temps de le rassurer, sautant au sol comprenant qu'Hermione finirait par enfoncer sa porte s'il n'y allait pas très vite...

Il ramassa rapidement son t-shirt et ses lunettes restés sur le bureau, les enfila en vitesse et accorda un regard vers Drago : il était assis sur le bord du lit, n'osant visiblement pas tourner les yeux vers lui, l'air un peu pétrifié. Harry ne voulait pas le brusquer mais la temporalité ne lui permettait pas de le réaborder en douceur, alors, pris au dépourvu, il transplana.

Arrivé dans sa chambre, il s'entoura rapidement d'un peignoir, il plaqua sur son visage l'expression de la surprise et du sommeil avant d'ouvrir à Hermione. Celle-ci lui jeta un regard suspicieux :

- C'était quoi ce bruit ? dit-elle ayant reconnu probablement le «crac» des déplacements magiques

- Euuuh toi ! répondit Harry les yeux ronds, Qu'est-ce qui te prend de faire un boucan pareil ??

Elle plissa les yeux, sachant pertinemment qu'il éludait, mais elle n'avait pas vraiment le temps d'investiguer plus en amont, et elle ne voyait rien, la chambre encore plongée dans la pénombre. Alors son amie soupira :

- Mmmh... Prépare toi en vitesse, monsieur Robards est en bas, tout le monde t'attend.

Harry n'eut pas le temps de réagir qu'elle avait déjà refermé la porte, et ses pas s'éloignaient dans le couloir. Alors il changea rapidement de vêtements (il ne pouvait décemment pas garder ceux de la veille imprégner de sa nuit avec le serpentard), il se nettoya futilement le visage sans temps pour prendre une vraie douche et sortit de sa chambre.

L'affaire GoldsteinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant