SHARE (16)

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Après que Ron eut râlé pendant de longues minutes (ce qui ne fit qu'amplifier le mal-être de Malefoy), le blond se résigna à les amener à la SHARE, conscient qu'il n'avait aucune autre alternative.

Ils arrivèrent directement dans le bureau de la gérante, une petite femme replète aux cheveux frisottés et grisonnants, et au visage jovial, sillonné par de longues rides. Elle accueillit Malefoy d'une douce étreinte à laquelle, à la grande surprise d'Harry, il répondit. Puis elle se tourna vers eux avec un sourire radieux :

- Alors voilà nos sauveurs !

Sa voix était rocailleuse mais des plus chaleureuses. Elle les serra tour à tour, la gêne de Ron était palpable, ce qui fit afficher à Malefoy un petit rictus qui n'échappa pas à Harry et le fit sourire à son tour.

- Je suis tellement ravie de rencontrer de nouvelles têtes prêtes à se rendre utiles ! dit-elle joyeusement, Je suis Christine, mais ici tout le monde m'appelle tante Chris ! Et vous jeunes gens ?

- Je suis Hermione Granger, enchaîna la gryffondor

- Oh non ! coupa Christine, Ici on n'utilise que les prénoms ! Hermione donc ? Bien ! Et vous deux ?

- Harry et Ron !

Harry les présenta tous deux, vu que Ron ne semblait pas pressé de s'investir. La directrice les emmena ensuite au coeur des locaux, alors que Malefoy prit congé d'eux pour se rendre aux cuisines où il faisait la plupart de son travail.

- Donc je ne sais pas vraiment ce que Drago vous a expliqué, mais nous sommes ici dans une maison de repos. Les patients qui sont ici, qu'on préfère appeler les résidents, n'y sont pas pour toujours, ils prennent un séjour pour se remettre de certaine crise, ou pour soulager leurs aidants. Bien-sûr ils ont tous une dimension psychiatrique, mais ce n'est pas la seule chose que nous voulons voir là, nous sommes ici pour leur apporter autre chose que du médical. Il faut beaucoup de compassion et de patience, s'ils ont tous des troubles psy, ils sont aussi tous issus de situations sociales compliquées, il nous faut mettre nos idées préconçues de côté pour les soutenir au mieux, on est d'accord ? leur expliqua-t-elle en préambule

Sans attendre leur réponse, elle les entraîna à travers tout le bâtiment : l'aile dans laquelle ils étaient arrivés étaient réservée à l'administratif et aux bénévoles. Elle contenait des bureaux, des chambres de bénévoles là jours et nuits, et un petit espace de repos avec des vieux canapés et une petite kitchenette.

Ensuite on passait une grande porte avec un digicode pour se trouver dans un hall duquel quatre directions s'avéraient empruntables : retourner sur ses pas, sortir par des portes vitrées pour aller dans la petite cour protégée, monter les escaliers ou l'ascenseur pour accéder aux étages avec les chambres des résidents, une cinquantaine d'après elle, ou prendre à droite une autre porte à code aboutissant au couloir des cuisines, laveries et autres pièces d'entretien.

Ils étaient 17 travailleurs sur les lieux : une médecin, deux infirmiers et deux aides-soignantes là à plein temps, les cinq seules personnes rémunérées par des aides d'état, et douze bénévoles.

Ils rencontrèrent d'abord Jessica, une assistante sociale de 43 ans qui n'était là que deux jours par semaine, s'occupant de la paperasse, c'est elle qui les enregistra avec les faux-papiers moldus qu'Hermione avait obtenus.

La médecin se trouvait dans le bureau d'à côté, au téléphone Christine se chargea de la présenter de loin, soucieuse de ne pas la déranger : elle s'appelait Elisabeth, une trentenaire très impliquée dans l'association, arrivée avant même la fin de ses études alors qu'ils étaient dans le besoin.

L'affaire GoldsteinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant