Transe (67)

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Alors que ses oreilles bourdonnaient et que ses pleurs l'empêchaient de distinguer le reste de la pièce, quelqu'un s'approcha de lui. Il ignorait l'identité de son spectateur mais il sentit sa présence, ce qui le fit sursauter et se relever en s'essuyant le visage, toujours secoué par des hoquets de pleurs.

L'autre personne se baissa et le bruit aigu qui s'en suivi lui indiqua qu'elle avait ramasser le couteau resté à terre.

- Bah merde Malefoy, qu'est-ce que tu fous ?

Il avait reconnu la voix étonnée de Weasley. Mais il n'arrivait pas pour autant à se calmer, il en était presque à suffoquer. Weasley tenta de se rapprocher de lui mais Drago opéra un retrait arrière, il ne souhaitait pas qu'il l'atteigne. Le gryffondor n'insista pas et se détourna.

Une main sur la poitrine, Drago tentait de se réguler, entendant au loin l'autre ouvrir le robinet. Quelques secondes après, Weasley posa un verre sur le côté de la table le plus proche du blond, et s'installa lui-même un peu plus loin. Le détachement avec lequel le rouquin vivait la situation facilita le rassérènement de Drago, et bien qu'encore secoué, il parvint à atteindre une chaise et à s'assoir.

- Bois, intima le gryffondor sans dureté dans le ton

Drago obéit par fonctionnement mécanique, mais n'étant pas totalement calmé, il manqua de s'étouffer avec l'eau présentée devant lui. Il toussa avec véhémence dès la seconde gorgée. Mais Weasley ne fit rien, ce qui encore une fois lui convenait très bien. Il attendit que Drago ait fini sa fausse route pour lui lancer :

- Eh béh, c'est pas ta soirée mon vieux...

Dans un autre contexte Drago aurait ricané sur la perspicacité du rouquin, mais en l'instant il se contenta de hocher très légèrement la tête.

- Moi non plus j'arrive pas à fermer l'oeil, continua Weasley

- Je t'ai vu somnoler tout à l'heure, rétorqua Drago la voix hachée

- Les effets des antalgiques, expliqua le roux, mais maintenant j'y arrive plus. Pas quand il est dans cet état...

Drago ne se rendait pas compte à quel point il avait une tête de déterré, et les yeux rouges et explosés, mais visiblement Weasley y faisait attention, car il se pencha un peu vers lui pour lui demander :

- Ça va ? T'as besoin d'autre chose ? lui dit-il les sourcils froncés et l'air inquisiteur

- T'as pas besoin d'être comme ça, Weasley... Granger non plus d'ailleurs, on n'est pas obligé de se parler, de faire comme si on s'entendait bien.. parvint à articuler Drago, gêné

Ce fut à Weasley de ricaner :

- Hin hin... T'as raison Malefoy, c'est tellement plus agréable de s'ignorer ou d'entretenir des querelles de collégiens, ironisa-t-il l'air entendu

- Pourquoi vous faites ça ? coupa Drago peu enclin à la plaisanterie

- Tu sais on est des gens sympas, nous, répondit Weasley en insistant sur ce dernier mot, Puis si tu continues de te taper mon meilleur ami 'va bien falloir que je te supporte de temps en temps, alors autant commencer tout de suite à enterrer la baguette de sureau.

Drago sentit le rouge lui piquer les joues. Que savait Weasley exactement ? Il ne put retenir un regard presque inquiet à son égard, ce qui sembla amuser encore le gryffondor :

- Et bah quoi Malefoy ? souriait-il un peu malgré lui

Drago replongea dans son verre d'eau. Après tout s'il n'arrivait pas à avoir sa soeur et Robards avec lui, il serait plus stratégique d'accepter une paix avec les autres. Puis Weasley avait su prouver une certaine valeur à la SHARE. En plus si ce dernier connaissait l'existence de sa « relation » avec Potter ce serait évidemment plus simple.

Rassemblant ce qui lui restait de force, il inspira un grand coup et tendit une main vers le gryffondor, qui la regarda avec un sourire.

- Ça me rappelle vaguement une certaine situation, railla-t-il encore

- Allez Weasley, pour Potter... souffla Drago qui s'impatientait

Le roux acquiesça et serra la main du serpentard.

- Tu vas peut-être m'appeler par mon prénom, maintenant, suggéra-t-il l'air las des éternels «Weasley»

- Une chose à la fois, répondit Drago dans ce qui se rapprochait d'un sourire

Ils restèrent silencieux après cela, et Drago avait l'impression que cette étrange interaction l'avait sortie de son cercle de douleur. Alors il ressentit violemment la fatigue s'exprimer par une irrépressible lourdeur de paupières. Ron, qui l'observait depuis le bout de la table (pas aussi discrètement qu'il avait l'air de le croire), se releva :

- Tu devrais aller pioncer, lui lança-t-il en allant poser son verre dans l'évier, t'as un sacré programme demain.

N'y voyant plus de contradiction, le serpentard hocha la tête en se levant, mais de plus en plus conscient de cette suite d'évènements il n'osait pas regarder son «nouvel allié», embarrassé d'avoir été surpris dans cette posture. Quand il passa près de lui, ce dernier rapprocha le couteau confisqué de lui :

- Je rangerai ça, annonça-t-il

Drago ne répondit rien et sortit rejoindre sa chambre, le sommeil allait le cueillir et hors de question de louper cela pour expliquer à un gryffondor les méandres de ses pensées.

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Rikiki chapitre, je l'ai vraiment coupé avec le cul celui-là, je suis désolée ><

L'affaire GoldsteinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant