En fuite (63)

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Cela faisait plus d'une heure qu'ils attendaient dans ce salon. Finnigan et Granger continuaient d'appliquer des soins aux deux autres tandis que Drago ne les aidait pas, trop occupé à se lamenter intérieurement du temps que prenait les soins de l'auror.

Si son père l'avait vu...

Il hésitait à fusionner définitivement avec son fauteuil quand la lueur verte de la cheminée le sortit de sa torpeur : Robards venait de se matérialiser dans les flammes de cheminette. Il jeta un regard circulaire autour de la pièce pour jauger de l'état de sa mission, mais il n'eut pas le temps de se questionner beaucoup que Finnigan se rua sur lui :

- Dean n'est pas avec vous monsieur ? lui demanda-t-il avec insistance

Robards regarda à nouveau autour de lui avant de répondre :

- Je pensais qu'il serait avec vous !

- Il ne pouvait pas revenir, c'est Malefoy qui avait son aimant ! s'emmêla Finnigan dans ses explications

- Je sais, je l'ai vu et lui ai donné le mien ! coupa Robards

L'affolement grimpait en flèche, alors Hermione tempéra :

- Que s'est-il passé monsieur ? demanda-t-elle avec calme en éloignant Finnigan

- Et bien.. Nous étions contre Lestrange, il se défend bien ce bougre de malheur ! commença Robards, Et, alors qu'il nous échappait une fois encore, il m'a expliqué, entre deux sorts, cette histoire d'aimant détruit et que Potter et Malefoy s'en étaient sortis avec le sien, j'ai compris que la mission était réussie sur les grandes lignes, alors je lui ai donné le mien et on s'est séparé ; il était censé rattraper Lestrange pendant que je m'occupais de transférer les détenus en sécurité au ministère, par mes propres moyens de directeur !

Personne ne releva l'orgueil de la dernière phrase tant tous étaient focus sur la même pensée :

- Vous avez fait des allers-retours entre le manoir et le ministère et vous n'avez vu Dean nulle part ? continua Granger

- Je pensais le voir lors de mon dernier transfert mais il n'y avait plus un chat lorsque j'y suis retourné pour la dernière fois, je pensais qu'il était peut-être déjà rentré, s'expliqua le directeur, songeur

- Bah non il n'est pas là ! s'énerva Finnigan

Il y eut un blanc pendant lequel le chef des aurors sembla prendre conscience de la gravité de la situation. Il passa nerveusement le plat de sa main sur son menton, et soupira :

- Nom d'un farfadet... Je vais y retourner, restez tous ici, et faites chauffer le galion si vous avez du nouveau ! ajouta-t-il avec autorité

Granger opina du chef, et le directeur disparut rapidement, pressé d'un geste de la main par Finnigan qui se rongeait les sangs.

Mais Robards avait à peine eut le temps de partir qu'une nouvelle partie d'aimant noire remuait frénétiquement dans le coin droit du salon. Immédiatement ils tournèrent tous leurs regards dans la direction de l'agitation, pour voir le garçon tant attendu se matérialiser sur le tapis devant eux.

Le jeune homme maintenait une main serrée sur un bras ensanglanté, peinant légèrement à rester debout, il était essoufflé. Finnigan amorça rapidement un pas vers lui, et s'arrêta tout aussi vite, en proie à ses réflexions internes, tournant maladroitement les yeux vers Drago. Le blond saisissait bien qu'il le mettait dans l'inconfort et qu'il était la seule variable encore incertaine pour ce jeune homme. Mais il n'avait aucune envie de faire semblant qu'il n'en avait cure ou qu'il ne comprenait rien, alors il haussa les sourcils dans une expression incommodée :

L'affaire GoldsteinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant