Guet-apens (55)

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Un nouveau coup dans l'estomac. Une nouvelle sensation de sang inondant sa cavité buccale. Un nouveau réveil en compagnie de Roummez en somme.

Harry tentait de reprendre ses esprits, et le gros sorciers lui attrapa le bas du visage pour le tourner de force vers la porte de la pièce :

- Regarde qui est venu nous rendre visite aujourd'hui ! s'exclama-t-il goguenard

Harry peina à distinguer quoi que ce soit : la pièce était toujours assez peu éclairée en dehors de la lampe aveuglante au-dessus de sa tête, et un de ses yeux refusait de s'ouvrir. Il lui fallut alors quelques secondes pour se remémorer les récents évènements. Mais en même temps que lui, la souffrance se réveillait aussi, suffisamment pour lui rappeler la veille, où Roummez, seul avec lui, s'en était donné à coeur joie.

Il lui avait allègrement lacéré les jambes, et lui avait probablement cassé le bras en expression de sa complaisance. Puis il l'avait assommé d'un coup bien placé sur le haut de la joue. Harry n'avait pas de miroir mais il imaginait sans peine son oeil violet et gonflé incapable de voir autre chose que des ombres floues.

Mais de son autre oeil il distingua en effet la silhouette noire de Lestrange. Harry se dégoûta d'espérer que sa présence modèrerait la violence de son collègue. Lestrange se rapprocha jusqu'à l'atteindre, et appuya le bout de sa baguette dans son flan. Rien que ce petit contact pourtant assez léger le fit souffrir, tant tous ses muscles étaient constamment tirés et sa peau déshydratée.

- Il est bien pâle. Qu'est-ce que ça a donné hier ? ajouta-t-il en direction de Roummez

- Arf, le dernier grapcorne a déclaré une infection cutanée, ça complique un peu mes projets. Puis on a encore perdu un musard, on va commencer à manquer de matière... Je me demande si on ne devrait pas directement assimiler leur sécrétion au sang de notre ami ici présent avant qu'on n'en ait plus tout... répondit Roummez pensif

- Je ne souhaite pas qu'il meure tout de suite, j'espère que tu sais ce que tu fais, rappela l'autre

- Oh je vais diluer tout ça. On verra ce que ça donne ! T'inquiète j'vais pas le faire clamser ! assura-t-il

- Hmmm. Continue quand même les essais actuels, exigea-t-il

Il dirigea ensuite son regard sur le gryffondor qui l'ignorait autant qu'il pouvait. Il retira sa baguette et se recula légèrement :

- Es-tu plus enclin à me répondre aujourd'hui ? lui demanda-t-il

Harry s'obstina dans son mutisme en guise de réponse, mais Lestrange ne sembla pas s'en préoccuper beaucoup. Il retourna prendre sa place comme au premier jour au fond de la pièce et relança ses interrogations :

- Je suis navré de n'avoir pu me rendre disponible hier, quelques urgences m'ont retenues ailleurs, j'espère que tu n'as pas imaginé que je ne tenais pas vraiment à obtenir des réponses !

- Je n'ai pas vraiment conscience du temps qui passe ici, tenta d'ironiser Harry, la langue engourdie, peut-être que je pourrais avoir une fenêtre ?

- Je pensais plus te glisser entre quatre planches, susurra Rabastan, ce que je n'ai pas pu faire avec la fille Weasley...

- Vous vouliez tuer Ginny ? ne put retenir le jeune homme surpris, Pourquoi ne pas l'avoir fait quand vous l'aviez ?

- J'y comptais bien. Mais il fallait d'abord qu'elle te fasse venir ici, répondit-il dans un sourire fourbe

Pour le coup cette réponse fit tourner la tête d'Harry en direction de son interlocuteur, est-ce qu'il avait bien compris son propos ?

L'affaire GoldsteinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant