L'affaire Goldstein

Psychomagie (81)

C'est seul qu'Harry s'éveilla dans son lit ce mardi matin-là. Déjà que cette déception de ne pas voir Drago à côté de lui n'était pas une sensation des plus agréables, ouvrir les yeux sur la tête satisfaite et rougie de Robards l'était encore moins. Ginny était là, elle aussi, et elle parlait avec son patron, mais dès que celui-ci vit Harry soulever ses paupières, il ne put se retenir d'aller lui serrer énergiquement la main.

- Monsieur Potter ! Enfin ! s'exclama-t-il sans desserrer les doigts

- Pas si fort monsieur ! le réprimanda la médicomage

- Mais Potter est un solide gaillard, n'est-ce pas ? lui dit-il en lui envoyant un coup de coude contre l'épaule à lui en décrocher l'humérus

- Enfin ! rouspéta-t-elle, Je vais vous faire sortir monsieur, mon patient doit être au calme pour ses premiers soins et visiblement vous ne pouvez contenir vos pulsions !

Elle lui avait déblatéré cela en le poussant vers la sortie et l'auror en chef ne put contester quoi que ce soit que la porte s'était déjà renfermée sur lui. La rouquine revint vers le lit en roulant des yeux.

- Mais qu'est-ce qu'il est envahissant celui-là alors ! Bah quoi ? ajouta-t-elle suite au regard incendiaire que lui accorda Harry

- Tu le sais très bien ! lança-t-il la voix encore ensommeillée

- Oh tu m'en veux pour hier ? rétorqua-t-elle en haussant le ton, Ecoute, t'endormir est la seule solution que j'ai pour maîtriser tes arythmies alors tu peux m'en vouloir mais au moins t'es encore là aujourd'hui. Maintenant tu manges.

Elle lui tendit alors un plateau contenant une assiette avec de petits cubes gélatineux et colorés et un verre d'eau. Ne désenflant pas de sa colère, Harry gardait son air renfrogné :

- Et c'est quoi ça ? demanda-t-il avec dédain

- Un nouveau produit de Luna, dit-elle, sèchement elle aussi, c'est censé te redonner du poil de la bête. Et attention, c'est très concentré, prends-en avec parcimonie.

Il ne l'écouta pas : par esprit de contradiction il enfourna un cube entier dans sa bouche et croqua sans mesure dedans. Dans la seconde qui suivit il s'étouffait à moitié tant les sensations qui avaient fait suite à sa morsure furent intenses. Ginny leva les yeux au ciel en lui tendant son verre d'eau pour faire passer sa fausse route :

- Par les quatre fondateurs, Harry Potter, quand apprendras-tu enfin à respecter des règles ? soupira-t-elle

Il but et cela calma sa toux. Alors il se tourna vers la sorcière :

- Mais qu'est-ce que ça contient ces trucs ? bredouilla-t-il

- Que des produits naturels, extraits des dons botaniques ou zoologistes de notre amie commune, expliqua Ginny, là tu as pris un boostant stéroïdien, et on dirait que ça marche !

Elle regardait son électromyogramme qui traçait une courbe plutôt flatteuse. Harry tâta alors ses biceps, puis ses cuisses, jusqu'à ses mollets pour constater qu'en effet ils avaient l'air d'être bien plus opérationnels que la veille. Il regarda Ginny avec une expression de stupéfaction la plus totale, et la médicomage arborait un grand sourire satisfait. Elle courut à la porte pour appeler la serdaigle, qui arriva quelques secondes après :

- Faut que tu viennes voir ça ! s'écriait la rousse

- Oh bonjour, Harry, dit la blonde lorsqu'elle le vit

- Bonjour Luna ! Quel plaisir de te voir, lui répondit-il en toute honnêteté

- Et quel plaisir d'être vue par toi ! rit-elle en réponse, Tu te sens bien ?