Stagnation (54)

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Rien n'avançait.

Ils étaient tous insupportables et rien n'avançait. Deux jours qu'aucun d'entre eux ne pouvait se mettre d'accord. Drago avait insisté pour qu'ils y retournent au plus vite, surtout à présent que la sécurité du manoir avait été mise à mal. Mais évidemment Robards avait refusé, clamant une mise en danger trop évidente pour un résultat plus qu'incertain. Et Drago sentait bien qu'en plus de cet argument, le chef des opérations refusait aussi cette possibilité car elle émanait du serpentard, et pas de lui.

Depuis qu'il était sempiternellement coincé au square Grimmaurd, il devait se farcir cet abruti de Robards toute la sainte journée, et par Merlin il ne savait pas si cet homme lui provoquait plus une détestation profonde ou une haine viscérale. Malheureusement même les personnes qu'il abhorrait moins n'avaient pas l'air de vouloir s'accorder avec lui.

A commencer par Luna et Maisy, qui insistaient sur le sauvetage des animaux, et s'acharnaient à organiser la rescousse de Potter en même temps que celle des créatures. Et cela retardait inéluctablement la mise en place de ce sauvetage, étant donné la préparation que cela impliquait. Bien-sûr Granger leur avait emboîté le pas, et le Weasley lui avait offert une version soumise et insipide de lui en se rangeant derrière sa copine.

Quant à la Weasley, elle avait l'air d'être la plus encline à suivre son idée à lui, au vu de l'angoisse qu'elle semblait ressentir envers l'avenir de Potter, mais évidemment elle ne lui faisait pas confiance, donc elle émettait perpétuellement des réserves sur ses propositions, hypothétisant qu'il « pouvait s'être trompé sur la désactivation du système de sécurité ». En boucle. Très réjouissant.

Elle aurait pu créer un fanclub avec Robards, des gens qui gâchent leur énergie à remettre en question ses allégeances. Non pas qu'il leur soit particulièrement dévoué, en revanche il ne le serait jamais plus auprès de mages noirs. Et aucune idée de comment leur faire comprendre.

Il regrettait régulièrement que les parents Weasley n'aient pas réussi à la faire rentrer chez elle. Elle était majeure et avait insisté pour rester ici. Sa camarade, elle, était repartie dès qu'elle avait pu. Mais malheureusement la rouquine ne l'avait jamais imitée, et ce malgré les multiples insistances de sa mère.

Puis lorsqu'elle parlait de Potter, elle semblait le considérer encore comme son petit ami, ce qui n'arrangeait rien à l'animosité grandissante qu'il ressentait pour elle.

Coincé entre des gryffondors incapables d'être efficaces, et devoir composer avec eux, voilà une légère vision de ce qui pouvait s'apparenter à un cauchemar pour le serpentard. Saupoudré d'une angoisse prégnante, amplifiée chaque jour passé loin de Potter. Sans parler de ses crises qui se multipliaient et contre lesquelles les petite compresses que lui avait laissées Granger ne faisaient plus grand effet.

Au matin du troisième jour, ils étaient autour de l'habituelle table, Maisy venait d'obtenir des modèles de cages de transport pour les créatures et leur présentait leurs nombreuses propriétés magiques qui avaient pour but de faciliter leur sauvetage.

Mais Drago n'écoutait qu'à moitié, il avait mal dormi, comme la nuit précédente, et la plupart de ses pensées étaient tournées vers un certain gryffondor dont l'ignorance de l'état l'empêchait de se concentrer.

L'entrée de Thomas dans la pièce le sortit légèrement de sa torpeur. Le jeune homme était régulièrement envoyé sur des petites missions par son directeur, et il venait de revenir de sa dernière. Drago ne se souvenait plus vraiment ce qu'il devait faire cette fois-ci, et ce fut l'auror en chef qui ouvrit le dialogue :

- Tout est ok ? questionna Robards alors que le gryffondor prenait place à côté de lui

- Rien à signaler, répondit le métis

L'affaire GoldsteinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant